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Back To Earth

Back To Earth

Battle

par Vyvy le 20 février 2007

3

paru le 23 octobre 2006 (Transgressive Records)

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Se baladant sur les côtes françaises, on aperçoit parfois au loin, une sombre tâche d’huile. La marée noire a encore frappé ! Et, en escaladant quelques granits, vous trouvez de grosses galettes noires grande-bretonnes, et une attire votre regard... Sortez vos gants, enfilez-les, récupérez précieusement la galette. Celle-ci s’appelle Back To Earth et est du à une pieuvre par quatre fois manchote du doux nom de Battle. Rentrez chez vous, faites fi des éléments, faites vous un grog, affalez-vous, écoutez-les, ces quatre garçons d’outre-Manche qui font dans l"’indie rock - post punk démocratique et anti-fashionatas".

Autre fois (c’est-à-dire à leurs débuts à l’université de Canterbury) nommé Killing Moon, l’allusion à la chanson d’Echo And The Bunnymen bien qu’involontaire, alimentait (alimente encore ?) les critiques du groupe... Or ceux-ci, malgré toute la mauvaise foi qu’on peut y mettre, ne ressemble vraiment pas aux lapins. Donc, bye bye Killing Moon, viva Battle, que Jason Bavanandan, lead singer explique par la volonté d’ « être toujours sainement non satisfait de la vie, afin que celle-ci change et s’améliore »... « S’améliorer », mot clef pour Jason et ses acolytes (Oliver Davies aux futs, Jamie Ellis à la guitare et Tim Scudder domptant la quatre cordes), qui poussent le perfectionnisme à son paroxysme, retournant dans leurs têtes pendant des mois un couplet, un enchaînement jusqu’à ce que celui-ci soit parfait à leurs yeux d’exigeants orfèvres... Et comme un bon artisan, Battle se gausse du paraître se concentrant (à leur dires) sur l’être, sur la musique qu’ils vénèrent et prennent très au sérieux. Chez eux, pas de jolies coupes de cheveux, de pantalons moulants ou autres nouveautés mises en exergue par une partie de la jeune scène tant londonienne que parisienne... Eux, ils ne ressemblent à rien ! L’être suprême, cette Musique, ils la choient, et ont longtemps œuvré sans résultats car mise à part Oliver, les Battle ont appris la musique sur le tas, et si de ce tas de compost a germé de bien jolies choses, ce fut au gré des mois, des années de pratique, pendant leurs années à Canterbury.

Depuis quelques temps, ils sont contents de leur son et se décident à le graver dans le marbre relatif qu’est une galette sonore... Ça a donné Isabelle leur premier single en mai 2005, et plusieurs petits frères par la suite. Back To Earth est une mise en bouche de leur futur (attendu cette année) premier album, un EP, qui, du haut de ses 23 minutes pourrait presque prétendre au titre de LP. Parlons-en (enfin ?) de cette mise en bouche qui depuis le début de l’article tourne sur la chaîne... Battle, en sept morceaux, fait penser à du Coldplay, à du Duels, le tout moins glacé, plus vivant, moins profond aussi. Polies, les chansons, courtes, bien ficelées, au son léché, sublimé par la voix de Bavanandan (joli non, nom ?) vous façonnent une ambiance douce, ronde, avec quelques pointes d’acidité et de désespoir/déception de mise... L’album (tout mini qu’il soit) commence sur une discussion-déclaration, sous la forme d’un Wicked Owl représentatif si on l’en croît du tempérament du narrateur... Les deux titres suivants sont dans la même lignée, chansons d’amour-triste, de fin d’amour, de perte de repères. Serait-ce un énième disque d’une énième personne blessée par la rencontre, toujours trépidantes avec l’altérité, n’ayant rien d’autre mieux à faire que lécher ses plaies dans une cave (ici un studio...) avant de sortir au grand jour (ici, vous l’aurez compris, sous la forme d’un disque) ces mésaventures, romancées évidemment ? Peut être bien... Mais le talent de songwriter et la musique qui, si elle n’est ni transcendante ni révolutionnaire en affaire rondement menée, attire l’oreille et fige l’attention sur ces garçons-là.

Now the light divides the room,
And I am tumbling fast from the clouds,
Back to Earth.
Where you fall at your best friend’s feet
Overcast, I know how it feels,
I know how it feels,
Because you’re tumbling, tumbling...
 
I almost died.

Londres succombera-t-elle au charme du groupe emmené par la « meilleur pop star dont le monde ignore encore l’existence » ? Un suivi actif du quotidien outre-Manche seul, nous apportera la réponse mais au moins nous, maintenant, on le connaît, ce qui sûrement doit faire très plaisir au « collègue » du NME qui a écrit ça....
Ils ont sûrement encore du chemin à parcourir, leur premier album devant essayer de se donner un son plus personnel, une image plus unique car dans la marée noire britannique, la pauvre galette Battle serait bien du genre à sombrer vite dans l’oubli...



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Tracklisting :
 
1. Wicked Owl (2:55)
2. Tendency (4:14)
3. Beautiful Dynasty (2:51)
4. One More Night (2:50)
5. I Never Stopped (3:00)
6. Isabelle (3:13)
7. Easy To Listen To (4:17)
 
Durée totale : 23:50