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Conférences de presse du 30ème Printemps de Bourges

Conférences de presse du 30ème Printemps de Bourges

par Alexx le 10 mai 2006

Ravi ! Ces conférences ont vite pris l’allure de discussions...

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La route fut longue, mais pas désagréable ! Mon arrivée vers les environs de midi à la ville printanière se fait sans encombre. Grâce à une bonne organisation et à l’aide de panneaux (sortis spécialement pour l’occasion), on se retrouve vite à la périphérie des lieux de festivités. Je me dirige alors vers le Pavillon d’Auron, QG de l’organisation publique pour retirer pass et place de parking. Ainsi paré, je commence à repérer les lieux parmi les autres festivaliers. Tout est encore très calme et on peut apercevoir principalement des journalistes et autres invités. On peut entendre déjà quelques balances ainsi que quelques tremplins organisés par diverses compagnies. Je continue mon petit bonhomme de chemin jusqu’à 14 H, heure de la première conférence de presse du week-end :

dEUS

Tom Barman arrive avec décontraction dans la petite salle de trente places. Au vu du nombre de personnes présentes, nous nous asseyons avec le chanteur autour d’une table, le rendant beaucoup plus accessible transformant très vite la conférence en discussion. On commence ainsi à évoquer des concerts et on s’attarde sur celui de The Flaming Lips auquel Tom a assisté. Il explique qu’il ne partage pas leur façon de faire : « Ils jouaient un morceau, monologue de deux minutes, de nouveau un morceau... À chaque fois contre la guerre [...] J’étais surpris surtout ! Parce que ça casse tout le concert. Je n’ai rien contre ce qu’on a à dire sur le cœur mais pas à chaque morceau. » On sent alors son auditoire se diviser en deux. Quelqu’un insiste sur le fait que ce n’est pas mal et Tom se justifie : « Tu veux avoir un show tu viens voir la musique ! [...] Mais je ne veux pas commencer la polémique. J’étais surpris parce que je les avais jamais vu en live et j’avais entendu qu’ils étaient incroyables. Il n’y a pas de dynamique dans le concert. Les gens dansent et s’arrêtent pour attendre la suite. Non, je ne fais pas ça. Et puis les musiciens doivent s’ennuyer ! Avec dEUS quand je dis quelque chose d’un peu plus long, je préviens les membres du groupe parce qu’ils doivent s’ennuyer ! [...] Par contre il est important pour nous de retrouver le public. On est pas des singes qui font leur tour et après s’en vont. » Apparemment donc déçu de la prestation de The Flaming Lips... (On verra ça demain.) « On a eu des moments théâtraux avec The Ideal Crash mais j’aime pas trop ce mot, parce qu’on a eu un cracheur de feu et dans les bio il y a un cracheur de feu. Et puis c’était un peu joué avec les règles, les rockers ne dansent pas, et on faisait des clips où on dansait. Et en live, c’était le bordel. Avec les problèmes du dernier album, on s’est concentré sur nous cinq sur scène. Peut-être que pour le prochain, on va rejouer avec des éléments hors des normes. »

Toujours sur les concerts, on évoque Dionysos qui jouera juste après eux : « Je ne connais pas. J’ai un contact avec le chanteur parce qu’on voulait faire une version française de What we Talk about (When We Talk About Love). J’ai déjà fait une version espagnole avec une copine qui parle très bien l’espagnol. Et lui il a essayé de la faire en français mais ça n’a pas marché parce que je ne pouvais pas la chanter en français. » On bifurque alors directement avec une autre affiche : les Arctic Monkeys et les Hushpuppies où Tom avoue aimer les premiers et avoir entendu que les deuxièmes étaient bien.

Tom avoue tout de même qu’il adore les The Flaming Lips lorsqu’on lui demande les groupes qu’il apprécie (rire de la part de l’auditoire) et estime que le dernier Gorillaz est un chef-d’œuvre ! « C’est difficile au début, mais après, je trouve ça super ! Je crois que lui (Damon Albarn), il devient de mieux en mieux. Parce que j’étais pas grand fan de Blur au début, c’était très anglais et toutes ces conneries entre eux et Oasis, je trouvais ça un peu exagéré. Mais à partir de Thirteen et puis maintenant avec Think Tank, j’adore Blur. Je crois qu’il est l’un des meilleurs songwriter de sa génération ! »

Détour à quatre-vingt dix degrés avec l’évocation de Tom Waits comme influence du groupe. « Il n’a jamais été une référence pour moi, il y a un malentendu. C’est plutôt la voix de Steph (Stéphane Misseghers, batterie et chant) qui ressemblait à celle de Tom Waits. C’est pour ça que maintenant son nom apparaît dans des critiques et chroniques, ça m’énerve parce que ça n’a rien à voir. Par exemple, on jouait en Amérique, maintenant on a une critique très très bonne dans Speed Magazine mais il parle aussi de Captain Beefheart. Je sens que ça fait référence aux débuts de dEUS où c’était assez important pour nous. C’est toujours dedans mais c’est pas aussi présent qu’au début. Donc Tom Waits, j’adore mais pour l’écriture ce n’est pas une influence pour nous. Du tout. [...] On nous a comparés avec beaucoup de trucs (les Smashing Pumpkins ont été nommés par un journaliste), parce que tout les albums sont différents. J’espère qu’avec quatre albums, on a un son particulier ».

Parlant des débuts, on lui pose la question de l’évolution du groupe et de la longue période de silence entre les deux derniers albums (et là arrive un énorme larsen provoqué par le nombre relativement important de micro sur la table, assourdissant tout le monde). Il répond d’ailleurs que ça fait partie de l’évolution de tout le monde. Il adorerait sortir un album tous les trois mois : « Tu commences à te poser de questions que tu ne dois pas te poser : qu’est-ce qu’on est maintenant ? C’est quoi la mode ? Comment on sonne maintenant ? Tous les trucs comme ça qui sont idiots ! Quand tu fais un album après l’autre, tu es dans ton univers, ton propre rythme. Et c’est quelque chose qui est très excitant. [...] Là, on va commencer en octobre. » Donc vous voilà prévenu, un album est en chantier et il aurait des chansons en français : « J’ai un lien avec le français, avec l’espagnol. [...] Et je vais dans deux semaines enregistrer avec Two Much (le Police hollandais des années 1990) des chansons en flamand et néerlandais. »

Puis, on s’attarde sur comment ils prennent le temps pour composer et enregistrer. Les problèmes avec Danny qui montait Vive La Fête, et le temps de se rendre compte que l’ambiance n’était plus là. « J’ai cru que dEUS, c’était fini quarante fois par jour ! Mais j’étais trop acharné pour arrêter en plein milieu du disque. Puis Mauro (guitare et voix), avec qui j’avais déjà tourné dans les années nonente (90), a apporté un calme et il est venu chez dEUS pour faire des auditions pour trouver un bassiste. Il a remplacé Craig (bassiste) qui est parti en partie parce qu’il était malade et on a trouvé Alan. Et puis Mauro a apporté le calme pour finir l’album ! » Il évoque aussi le scepticisme de Pocket Revolution envers les critiques qui dénonçaient un album sans corps puisque fait par deux formations différentes.

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Tom Barman

Arrive le sujet sur ses films. Tom nous dit qu’il aimerait bien en faire d’autres mais que le rythme de la tournée est trop soutenu pour écrire un scénario. « Mais j’ai des idées. J’aimerais que quelqu’un d’autre écrive un scénario pour me le présenter et que quand j’ai fini la tournée, je commence le film. Ce serait idéal. Je ferai bien l’adaptation d’un livre américain dont les droits sont très chers, j’ai déjà “checké” [...] Et puis j’aimerais bien écrire une comédie ».

Quand on lui demande ce qu’il pense d’être le groupe phare de la scène belge, Tom avoue : « Je m’en fous. On ne se voit pas comme ça. On a eu de la chance. On a été le bon groupe au bon moment ». Sur cette lancée, on parle de l’origine belge du groupe et Tom nous répond que c’est dur de se faire connaître parce que la Belgique est un pays par définition « pas exotique », qu’il existe beaucoup de préjugés ! « Il y a toujours un paragraphe qui ridiculise la Belgique malgré les bonnes critiques. »

On finit avec les groupes que Tom Barman nous conseille à notre demande : Soulwax, Hollywood Porn Stars, Absynthe Minded, Millionnaire (Tom est un grand fan)... Et si certains pensent à Venus, il n’aime pas leurs paroles ! Bien entendu, on évoque le téléchargement et partage son avis favorable avec l’exemple de leur concert en Russie et le fait que la majorité du public avait téléchargé leurs albums.

Content d’avoir répondu à nos questions, Tom nous quitte l’air satisfait et nous souhaite de bons concerts. Je décide alors d’aller faire un dernier point logistique pour la nuit et revient pour la deuxième et dernière conférence de la journée.


Dionysos

C’est toujours dans la même salle que nous nous réunissons autour des cinq membres. On nous prévient avant cela qu’ils sont beaucoup plus calmes que pendant leur show.

Tout commence par la comparaison avec les deux derniers producteurs : Steve Albini et John Parish. « Il n’y a pas d’énorme différence entre les deux. C’est plus deux personnes humaines un peu différentes. Mais dans l’approche, c’est assez similaire : ce sont des gens qui aiment les sons bruts, qui n’aiment pas formater les morceaux, qui aiment être à l’écoute du groupe et qui sont dans des moments de production très chaleureux, qui aiment entendre les instruments sonner et qui ne sont pas trop dans la bidouille de studio. La différence, c’est qu’Albini est un peu plus dogmatique, c’est-à-dire qu’il ne veut absolument jamais donner son avis. C’est genre, je suis un réalisateur documentaire, je prends une réalité, et je la livre. Sauf que c’est peut-être le meilleur réalisateur documentaire sonore qui existe, pour nous. Parish est un peu dans le même esprit sauf qu’il intervient de manière un peu plus décontractée. Lui il peut dire, là je mettrai bien un maracas, ou je mettrai bien ce petit son... Il propose, il ne dirige pas ou ce genre de chose. Mais après au niveau de l’école du son, ils sont très très proche ».

Malheureusement, à partir de cet instant, je rencontre un problème avec mon dictaphone et me résoud à rendre de mémoire le reste de cette rencontre !

On demande alors à Mathias si il a des projets en cours. Comme à son habitude, il répond qu’il en a plein : un nouveau livre, des participations, un DVD pour la rentrée 2006, etc. Quelqu’un lui demande alors de quoi parlera son livre, question à laquelle il se garde bien de répondre car lorsqu’il raconta l’histoire en préparation de son premier livre, entre temps tout avait changé. Sur la question des projets il était question d’une comédie musicale rapidement évoquée sur leur site internet. L’intéressé nous répond que le projet est toujours d’actualité : « Mais c’est difficile financièrement de trouver quelqu’un. Je veux faire quelque chose à la Rocky Horror Picture Show. Un groupe rock qui jouerait en même temps que les acteurs sur scène qui serait une petite salle étriquée. Mais les producteurs habituels (TF1 et M6) ont peur de ce genre de choses ».

Lorsqu’on lui demande son avis sur le travail de Joan Sfar, il répond : « Il est extraordinaire ! En plus c’est génial d’être fan d’un pote ! » À ce propos, une interrogation sur leur travail commun empreint de l’univers de Tim Burton lui fera simplement dire «  On est tous fan ! [...] d’ailleurs on a fait une reprise d’un de ses poèmes. On a pas encore réussi à lui faire écouter. Il doit en recevoir des dizaines tous les jours. » Lancé, quelqu’un interroge le leader des Dionysos sur la provenance de Giant Jack : « J’étais sur le parking de l’hôpital et il est venu a moi ! Non, en fait c’est un mélange de beaucoup de personnes que j’aime. De plus j’adore le géant dans Big Fish et je voulais mon propre géant. »

Insistant sur son nouveau projet de livre, la personne insiste sur une ouverture dont je ne me souviens plus : « L’histoire se déroule à Edinburgh lors de la journée la plus froide de tous les temps. Un enfant est en train de naître et son cœur est complètement gelé. Personne ne sait pourquoi ni comment. Un jour un horloger lui remplacera son cœur glacé par une horloge. Ayant des conséquences pour sa vie : si il oublie de la remonter il fonctionnera au ralenti... » Bref un univers typique du chanteur. S’interrogeant sur la manière de composer par rapport aux concerts, Mathias explique qu’ils composent un album pour enregistrer un CD et ensuite, dans une étape supplémentaire, arrangent les morceaux pour les live. « On fait des chansons pour sortir un disque. Sinon, on ne ferait que des concerts. Par exemple sur L’Homme Qui Pondait Des Œufs, on a été obligés de refaire toute la partie rythmique parce qu’il y une boîte à rythmes et parce que Rico (batterie) jouait avec des micros éloignés de lui. Infaisable en concert ! Donc on change tout. » Continuant sur les concerts, on lui demande quel est son ressenti lorsqu’il est sur le point de ce jeter dans la foule : « C’est un grand coup d’adrénaline [...] tout dépend du public. Parfois j’ai l’impression de voler sur une mer de mains, parfois on cherche à m’arracher une oreille ou autre chose ». (rires)

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Guillaume, Mathias, Rico, Micky et Babette

C’est Micky (guitare) qui prend la parole lorsque la rencontre avec les Kills est mises sur le tapis : « On jouait après eux à un festival. Il nous ont vu et nous ont laissé un mots nous expliquant qu’ils avaient aimé notre prestation et qu’ils aimerait bien faire quelque chose avec nous. On les a croisé pendant plusieurs autres festivals puis, on a enregistré sur le vif Old Child alors qu’ils devaient prendre un avion pour retourner à New York ».

Revenant sur les participations en cours dans certains lycées les Dionysos explique la démarche : « Ce n’était pas des cours ! On a voulu monter ce qu’était la culture pour nous. Qu’on pouvait faire des trucs sympas avec rien. Pour eux, Il y avait M. Pokora d’un côté et de l’autre, “la culture sérieuse et intelligente (!!!)”. Je voulais leur monter que combien c’est sympa de se passer pour partager un objet, de monter qu’avec des peu de choses on pouvait arriver à quelques choses de bien... »

La conférence se termina par une question pour Babette (violon et chant) qui prépare un album solo dans une optique différente de Dionysos. Sa réponse fut claire et concise : « Ce sera à part ! » Surpris de la réponse (plus sur sa forme que par le fond) je me lève pour prendre quelques photos pendant que la moitié des intervenants demande quelques autographes.


Le lendemain, je n’assiste qu’à une seule conférence. Les Architecture In Helsinki ne souhaitant pas faire de promo, je me résous donc à ne suivre que celle d’ :

Émilie Simon

C’est donc après avoir fait poinçonner mon pass (quelle organisation !) que la demoiselle, nous offre un peu de son temps. Malheureusement, la salle n’est pas la même que la veille et ce petit côté intime a disparu. En effet, la salle, un petit amphithéâtre d’une cinquantaine de places, avec une estrade en son centre où se perchent la table et le siège où Émilie prend position. Ce côté un peu plus formel rendra la conférence moins dynamique.

L’"interrogatoire" commence sur les enjeux de sa mise en avant sur scène : « Le fait de tourner avec Végétal sur scène c’est aussi un enjeu de dynamique, d’énergie. Evidemment on n’est plus dans la précision d’un album, dans l’énergie, dans le plaisir de jouer ensemble, le côté magique de l’instant que l’on essaie se restituer ; et le bon côté avec Végétal c’est qu’on a vraiment une possibilité de travailler au niveau acoustique, des choses très intimistes. On peut travailler sur différents plans, les programmations et le côté électronique [...] Je cherche une profondeur ; donc on le retrouve aussi à travers l’utilisation de sons beaucoup plus violents mais qui sont vraiment mis au service d’une énergie et tellement placés dans un contexte qu’ils ne viennent pas interférer avec les lignes générales qui sont plutôt directes. Je cherche à faire quelques choses d’intelligible ».

Vient alors l’interrogation sur l’inspiration de ses textes, dont une hypothétique source chez les poètes surréalistes du 17ème et 18ème siècles. « Non, ça a été quelque chose d’assez instinctif, j’ai décelé la présence d’éléments végétaux dans mes paroles et les premiers textes. J’ai eu envie de les étirer pour avoir une unité et construire ce petit monde qui se dessinait au fur et à mesure des chansons. Ca m’inspire et me donne envie d’écrire. [1] »

N’oubliant pas qu’elle a composé la bande originale de La Marche de l’Empereur, elle nous explique la manière dont elle a procédé : « C’était très spécial, le film se montait en même temps que je composais, donc j’ai pas eu la possibilité de visionner les scènes définitives pour écrire. Donc j’ai travaillé sur mon impression, sur l’histoire, sur des souvenirs de rushs que j’avais vus. C’était vraiment basé sur l’imaginaire. J’ai ensuite adapté ces mélodies au montage final un mois avant le mixage définitif du film. J’ai travaillé sur l’idée que je me faisais du film ».

L’image, chose très importante dans la musique d’Émilie ! Elle nous explique comment elle retranscrit sur scène, dans ses clips et ses photos, ces fameuses images dont elle a le secret : « Je fais en sorte que tout soit cohérent. [...] ça a un intérêt si c’est mis au service de la musique et de l’univers qu’on défend, donc mon principal souci c’est de faire en sorte que tous les éléments visuels puissent donner des clés aussi sur ma manière d’imaginer mes sons et tous les moyens sont bons pour expliquer un petit peu ce qui se passe dans ma tête. Par exemple, le fait d’utiliser sur scène des pianos préparés, c’était très important ; au niveau de ce que j’imaginais en écrivant les morceaux comme My Old Friend par exemple, j’imaginais vraiment cet arbre-piano qui pousse et qui va construire une rythmique par des bruits de branches qui s’accrochent dans les cordes du piano, ce genre d’accident qui peut arriver avec des touches qui tombent par terre, avec des pédales qui tout d’un coup vont s’emballer ; donc c’est vrai que sur scène, c’est important de se retrouver avec cet espèce de piano vivant puisqu’on est deux dedans, moi qui joue et qui chante, le percussionniste à l’intérieur en train de créer ses rythmiques et de jouer avec tout ce que le piano peut nous offrir... C’est quelque chose qui est important sur scène, au niveau de la composition c’est indispensable, au niveau visuel aussi, ça explique justement cette espèce de masse organique qui va s’organiser en piano-vivant ».

« C’est rare que j’aime me référer à d’autres artistes, c’est vrai qu’on peut trouver d’autres démarches qui partent de Pierre Schaeffer avec la musique concrète dans les années 50 jusqu’à Matthew Herbert qui casse des télés sur scène et qui organise aussi à partir de bruits concrets sa musique. C’est très très large », nous explique-t-elle lorsque l’on évoque ses inspirations et ses références. «  Je butine, j’ai l’impression d’être tout le temps ouverte à accueillir des choses qui puissent m’enrichir au niveau artistique mais je n’ai pas de recette. C’est très aléatoire ! »

Puis on bifurque sur ses collaborations. Nous racontant que « ça se fait plus au hasard des rencontres. » Elle nous offre d’ailleurs une anecdote : « À un festival, je jouais avant Tricky et il est venu me voir pour me demander d’enregistrer des voix pour un maxi. On a travaillé ensemble comme ça. Il m’a invité à chanter en ouverture à son concert au Zénith où j’ai chanté Désert a cappella. Du coup, c’était très intense parce que inattendu et très fort ».

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Emilie Simon

« L’album c’est un travail personnel ; c’est mon cheminement. Je fais venir les musiciens un par un, en tête à tête et je les enregistre. Il n’y a toujours pas de notion de groupe. Je retravaille les pistes, je les fais miennes et je termine l’album comme ça. C’est mon chemin personnel », répond-elle vis-à-vis sur sa façon de travailler du début (de la composition) jusqu’à la fin (aux concerts). « Une fois que cet album est fixé et qu’on commence à prévoir les dates de concerts, là je vais ouvrir mon univers à des musiciens, à Cyrille (Brissot) à 100 % et on va trouver une autre lecture. Et c’est au fur et à mesure des concerts que les choses s’affinent... On a un sentiment de perte, mais au final, c’est un enrichissement ! »

Quant aux reprises, elle nous confie qu’elle n’en a pas fait beaucoup : « Reprendre un titre à l’identique ça je pense pas que je le ferai, mais à partir du moment ou j’ai l’impression que je peux apporter une autre touche, quelque chose de différent et que je m’amuse à reprendre ce titre, je le fais ! »

A l’écoute de ces albums on se rend compte que son univers possède l’étrangeté douce-amère d’un Tim Burton. Elle nous explique : « De lui, de tout un courant de cinéma mais aussi de BD et aussi de musique, il y a tout un contraste. Mais c’est normal, il y a un côté très tragique, de léger qui se recoupe avec ma musique. C’est pas Tim Burton précisément mais c’est vrai qu’il y a des choses qui peuvent être comparées... »

Pour finir, Émilie nous conseille alors Anja Garbarek, fille du jazzman norvégien, qui vient de sortir son deuxième album.

Voilà, il ne me reste plus qu’à aller voir son concert parmi les autres artistes qui se révéleront très intéressants. Mais cela est une autre histoire...



[1Parlant des plantes

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