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Deftones

Paris (Le Trabendo)

Deftones

Le 8 avril 2007

par Sylvain Golvet le 1er mai 2007

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Voir Deftones au Trabendo est quelque chose d’assez exceptionnel en-soi. Un peu comme assister à un show des Stones dans la salle des fêtes du village voisin, toutes proportions gardées bien sûr. Il est donc normal de se retrouver à faire la queue devant la salle, au même titre qu’une centaine de jeunes gens tous aussi impatients et on les comprend. On passera donc un service de sécurité un peu plus grand et musclé qu’à l’habitude en se demandant quelle place dans la salle est la plus stratégique.

Le groupe se passe de première partie, ce qui nous fait patienter trois bons quarts d’heure au son de choses aussi diverses que Johnny Cash, de la techno, du grind-core, et même.... La Lambada !!! [1] Le tout bien fort dans les enceintes histoire de bien exciter tout ce petit monde. Enfin les lumières de la salle s’éteignent et le groupe entre en scène avec renfort de lumières qui clignotent et de boucles électros. Et balancent Root puis Nosebleed deux des petites méchancetés hardcore du premier album Adrenaline.

Car Deftones le sait bien, ce concert est pour les fans, les privilégiés ayant fait l’effort de débourser une petite somme pour pouvoir les voir de près. La setlist sera donc un habile panaché de leurs cinq albums. Ou plutôt quatre puisqu’ils ne joueront aucun titres de l’homonyme de 2003, considéré à raison comme leur moins réussi. Au contraire de leur magnifique White Pony bien représenté par des interprétations prenantes de Korea, Feiticiera ou Passenger (nous y reviendrons).

En tout cas le groupe est en forme, même si un peu statique. Mais, moins gros que sur certaines vidéos du groupe, Chino Moreno grimpe régulièrement sur le piédestal installé à ses pieds pour le permettre d’être vu de tous. Ce qui n’est pas le cas du reste du groupe, et ma petite taille ne me permettra pas d’apercevoir le guitariste caché à gauche. Heureusement, le chanteur assure le spectacle et place sa voix de belle manière dans son style bien particulier. Le son particulier de Deftones vient beaucoup de sa manière d’alterner hurlements puissants et chants plus ou moins justes mais toujours touchants. Car Deftones c’est la somme de talents assez différents, un batteur au jeu varié apportant une touche funk-metal, au contraire du guitariste plus chirurgical, peu porté sur la technique et souvent en décalage avec la rythmique. Sur la droite de la scène, le bassiste « Gengis Khan » laboure sa basse avec panache, et derrière Frank Delgado sort des ambiances envoûtantes avec ses platines et ses claviers.

On passera donc de brûlots bien agressifs (My Own Summer) à des ambiances plus portées sur l’émotion. Chino prend parfois la guitare, ce qui ne lui va pas du tout, pour défendre des morceaux du dernier album. Les points culminants du répertoire que sont Digital Bath ou Be Quiet And Drive émeuvent mais le vrai climax du concert viendra DU morceau de Deftones, Passenger. Cette « ballade » est d’une beauté peu commune dans le metal et le groupe parvient à faire oublier l’absence de Maynard James Keenan de Tool en renfort. Chino prêtera même un micro à un spectateur pour échanger des « Don’t let me go,...go...go... » touchants. Le set se termine avec 7 Words très néo-metal mais bien efficace.

Pourtant, on peut noter deux petits bémols. Premièrement, le son. Inhérent au fait qu’il soit plutôt un groupe de grosses salles et de festivals, le combo sonnait un peu sourd, un peu trop travaillé voire même pas assez fort. On aurait préféré une approche plus directe, avec moins d’effets sur la voix par exemple. Il est aussi dommage d’avoir pour le rappel, privilégié la version single de Pink Maggit, alias Back To School plutôt que celle de l’album, bien plus fine.

Mais allons, point de chipotage, le concert était bien plaisant, le public présent, pogos à l’appui, et le groupe généreux. En deux mots : puissant et élégant.



[1Mais si vous savez l’hymne officiel des toupies lumineuses.

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Setlist :
 
Root
Nosebleed
Beware
Be Quiet And Drive (Far Away)
My Own Summer (Shove It)
Lhabia
Korea
Feiticiera
Digital Bath
Elite
Hole In The Earth
Passenger
Around The Fur
Kimdracula
Cherry Waves
Bored
Engine N°9
7 Words
------
Back To School (Mini Maggit)
Change (In The House Of Flies)