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mercredi 15 avril 2015
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par Fino le 15 mai 2006
paru en février 2006 (Dièse)
Succombez un instant à la délicieuse pop de Diving With Andy. Laissez vos soucis s’évaporer au son de la douce voix de Juliette Paquereau (écriture et chant). Oubliez guitares agressives et paroles déchirantes pour rentrer dans ce monde à la beauté fragile peint note par note par Rémy Galichet (composition, arrangements et piano) et Julien Parraudeau (guitare, basse, percussions).
Malgré une filiation frappante avec Cat Power (et notamment avec son merveilleux The Greatest), ce son doucereux particulièrement travaillé pourrait également faire penser, à un degré moindre et toute proportion gardée, aux talentueux Écossais de Belle And Sebastian. Il est très difficile de mettre en avant un morceau tant cet album, de l’exotique Andrew au plus jazzy Wishing I Could Taste (que l’intitulé est beaux...) de clôture, est un coffret recelant divers trésors miniatures absolument exquis. Certes, revers de cette qualité, on peut finir par le trouver relativement peu profond. Il n’est pas question ici d’un de ces albums qui vous remuent les entrailles et dont il peut arriver que l’on ait physiquement besoin. C’est sur ce point précis que le parallèle avec l’immense Cat Power cesse, tant l’écriture de cette dernière peut être infiniment plus troublante.
Néanmoins, si ce disque n’est finalement qu’une petite promenade au soleil, que la promenade est agréable ! Il est réjouissant de constater que certains ont compris toute la noblesse que peut revêtir la "pop", et qu’il n’est pas nécessaire d’enrober des textes pompeusement torturées d’une voix tiraillée par la souffrance pour faire un bon, voire un très bon disque. Titre plus sombre, Where Does It Lead n’en demeure pas moins magnifiquement doux et à l’écart d’une telle prétention. Peut-être le moment somptueux du lot, tant la voix se perd dans des abîmes chancelants.
Wasted Time peut être légèrement décevant en comparaisons de ce qu’il a été donné d’entendre auparavant, la voix de Juliette Paquereau créant une dépendance fulgurante, et son absence (ou plutôt son relais, cette chanson étant un duo), un vide abyssal. La sérénité revient rapidement, et la ballade reprend langoureusement son rythme ; The Walz pourrait convaincre à lui seul de la qualité du tout.
Alors que le voyage de la barque arrive lentement à son terme, on hésite peu à remonter dans cette dernière pour un second tour. Diving With Andy est le genre d’album que l’on n’a absolument pas envie d’écouter les jours sombres. Et pourtant, dans ces moments-là, il ferait un bien fou.
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