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Emịlịe Sịmon

Emịlịe Sịmon

Emilie Simon

par Alexx le 17 janvier 2006

4,5

paru en février 2003 (Universal)

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À B-Side aussi on aime parler de personnes qui ont fait couler beaucoup d’encre... avec un peu de retard ! Mais, qu’importe, lorsque c’est pour évoquer celle qui a remporté une victoire de la musique française en 2004 dans la catégorie album électronique [1]. Pour une fois que les médias ne s’étaient pas trompés dans l’attribution d’un prix ! Tout droit sortie des études supérieures en musique contemporaine, Emilie Simon nous confie donc son premier album éponyme qui se fera remarquer. De là en découleront beaucoup d’articles à son sujet ainsi que sur ce premier. Quand on revient sur ces derniers, on remarque qu’on ne parle pas beaucoup de l’album en lui-même. Corrigeons donc cette petite omission !

L’album s’ouvre sur le single Désert. Format radio, paroles portant sur l’amour (comme beaucoup de chansons de la belle) et somme toutes assez sombres, la chanson était destinée à mal représenter le reste de la galette. Elle a par contre eu le mérite de laisser la porte suffisamment ouverte pour découvrir le reste d’un univers mélancolique. Car la suite est assez surprenante. Les textes n’ont pas la vocation de faire passer un message comme dans la majorité des compositions françaises, mais d’y décrire un personnage (Lise) ou bien juste de faire rimer les mots entre-eux (Secret). À cela, on peut tenter de faire un lien entre un certain Mathias [2] et Emilie quant à la finalité de leurs compositions : créer un monde avec ses personnages plus ou moins bizarre en faisant rimer le tout (même si la rime est facile).

Au milieu de l’écoute, une surprise (bonne ou mauvaise, c’est selon vos idées) fait son apparition : I Wanna Be Your Dog des Stooges a été repris d’une manière plus “légère”. La rage de l’“iguane” est remplacée par la folie douce d’une petite fille (sic).

« Ne nous arrêtons pas en si bon chemin Dorothée, et continuons sur cette voie où notre imagination elle-même ne sait pas où on finira ! ». Plus on se rapproche de la fin du voyage et plus le désarroi exprimé est fort, voire quasiment palpable grâce aux diverses compositions. L’expression d’une fuite sur Vue D’Ici, une composition montant crescendo sur Blue Light pour enfin déboucher sur Chanson De Toile qui, intimement, nous emprisonne dans un profond sentiment de mélancolie finissant magnifiquement bien cet album.

La voix elle-même d’Emilie le confirme : rassurante dans la diction et le ton mais inquiétante lorsqu’on se risque à tendre l’oreille ! Tout comme les orchestrations qui, souvent simples et d’une terrible efficacité, bercent ces douces paroles. Les divers instruments sont assez classiques malgré le rangement de ce disque dans la catégorie électro. Aucun sample n’a été utilisé (sauf pour une allumette et quelques gouttes d’eau dans Il Pleut), ce sont juste les arrangements apportés à la voix qui justifient (à juste titre ?) ce classement.

C’est donc un album plein de tendresse et de magie qu’Emilie Simon nous a livré. Il suffit juste de se laisser porter pour découvrir une petite merveille. Il ne nous reste plus qu’à regarder La Marche De l’Empereur et à être patient en attendant un nouvel opus...



[1Je vous avais dit que j’avais un train de retard !

[2Mathias Malzieu, leader du groupe Dionysos

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Tracklisting :

01 - Désert (3’04”)
02 - Lise (3’56”)
03 - Secret (3’56”)
04 - Il Pleut (3’30”)
05 - I Wanna Be Your Dog (2’42”)
06 - To The Dancers In The Rain (2’42”)
07 - Dernier Lit (3’06”)
08 - Graines D’Étoiles (3’00”)
09 - Flowers (2’33”)
10 - Vue D’Ici (3’48”)
11 - Blue Light (3’06”)
12 - Chanson De Toile (4’02”)

Durée totale : 39’24"