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Factory Star

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Interview Martin Bramah

par Oh ! Deborah le 15 juin 2011

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Tandis que Mark E. Smith refuse de promouvoir son nouvel album, le co-fondateur et guitariste de The Fall, Martin Bramah, souhaite répondre à mes questions. Après son départ du groupe en 1979, il fonde Blue Orchids, publiant The Greatest Hit (Money Mountain) en 1982. Le groupe se dissout ensuite plusieurs fois, jusqu’à ce qu’il publie une poignée d’albums dans les années 2000, dont le deuxième album The Sleeper, enregistré en 1993. Après avoir sorti The Battle Of Twisted Heel en solo, Martin Bramah revient avec un nouveau groupe intitulé Factory Star, dont le premier album, Enter Castle Perilous, n’est pas sans rappeler la pop psychédélique lo-fi de Blue Orchids. Avec, toujours, cet orgue rudimentaire qui domine les mélodies, le disque sort sur le label Occultation en avril 2011 et parle, bien entendu, de Manchester.

Inside Rock : Pour commencer, peux-tu me parler de ton enfance, de ton désir de faire de la musique et des débuts de The Fall ?

Martin Bramah : Quand j’étais enfant, j’étais tout à fait inconscient d’être un enfant. Je suis né à Manchester le 18 septembre 1957. J’ai d’abord vécu à Droylsden et à Openshaw, banlieues de Manchester, avec ma grand-mère la semaine, et avec mon arrière grand-mère et ma mère le week-end. Je ne connaissais pas mon père, mais j’ai su qu’il était bassiste dans un groupe de jazz… Je n’aimais pas la musique jusqu’à ce que j’entende les Rolling Stones à la télé. Quand j’ai eu 7ans, ma mère s’est mariée et nous avons déménagé à Prestwich pour commencer une nouvelle vie.

A Prestwich, jusqu’à l’adolescence, je m’amusais dans les bois, puis mes parents m’ont offert un tourne-disque. J’ai pu découvrir Marc Bolan et David Bowie, et ainsi la musique est devenue la seule chose qui avait du sens (ou plutôt qui n’avait pas à faire sens) dans mon nouveau monde.

Autant que je me souvienne, j’ai toujours fais de la peinture, mais je commençais, à cette période, à écrire des textes et à les mettre en musique. J’ai découvert que cela pouvait produire de meilleures images dans mon esprit. Je n’avais alors aucun apprentissage.

Au cours de mon adolescence, j’ai rencontré Mark E. Smith et nous sommes devenus très amis. Nous partagions les mêmes idées, principalement sur la musique, les livres et les films, et avons décidé de former un groupe, un groupe qui aurait été aussi cool que tous ceux qui provenaient de New York, mais totalement britannique/mancunien. Je crois que Lou Reed a déjà dit quelque chose du genre « il s’agit d’imprégner les chansons pop de l’intelligence des romans ». Ça a été notre point de départ.

The Fall était au départ un collectif. Nous étions tout autant influencés par les mouvements hippies underground que par le mouvement punk. Les concerts de notre première tournée anglaise, avec Here And Now (groupe psychédélique anglais des années 70 Ndr) étaient gratuits.

IS : Tu as joué avec beaucoup d’artistes, tels que Craig Gannon (The Smiths), Toby Toman (The Durutti Column), Stephen Garvey (Buzzcocks), et bien sûr d’anciens membres de The Fall. Comme si Blue Orchids était le nid des musiciens de Manchester. D’ailleurs, aurais-tu des nouvelles de John Cooper Clarke aujourd’hui ?

MB : Oui j’ai joué avec beaucoup d’amis qui ont continué à faire d’autres choses. Manchester, bien qu’étant une grande ville, reste suffisamment petite pour représenter un village pour les musiciens, une scène musicale où nous nous connaissons tous très vite. J’ai fréquenté JCC de temps à autre, pendant plusieurs années. La dernière chose que j’ai entendu dire à son sujet, c’est qu’il a fait les commentaires d’une publicité pour Dominos Pizza !

IS :Tu as aussi rencontré Nico. Comment en êtes-vous venus à jouer ensemble ?

MB : C’est Alan Wise, un promoteur de musique locale, qui m’a présenté à Nico. Elle voulait habiter Manchester pour un moment et recherchait des musiciens dans le même esprit qu’elle. J’ai eu la chance d’être présenté à elle, on s’est très bien entendu donc on a commencé à jouer ensemble.

IS : Comment expliques-tu qu’il se passe vingt ans entre les deux premiers albums de Blue Orchids ?

MB : Il y a un intervalle de dix ans entre les deux enregistrements, mais j’avais perdu tout intérêt, donc notre deuxième album est resté dans un coin durant dix années supplémentaires !

IS : Quand et comment est né le groupe Factory Star ?

MB : Factory Star est né en novembre 2008. Je souhaitais un nouveau départ, briser les schémas du passé. J’ai trouvé là l’occasion de reconsidérer ma musique et d’avancer avec de nouvelles inspirations.

IS : Comment as-tu composé et enregistré Enter Castle Perilous ?

MB : J’ai écrit les chansons de Enter Castle Perilous quand je suis retourné à Manchester, après m’être imposé un exile à Londres. Ces chansons sont chargées de nouvelles impressions de la ville dans laquelle j’ai grandit. Avant de m’attaquer à l’enregistrement, je les ai toutes jouées en live pendant un bon moment, afin de les rendre vivantes.

Quand nous sommes finalement arrivés à l’enregistrement, je voulais conserver l’urgence que nous avions développée en tant que groupe. Donc on a enregistré l’intégralité de l’album en trois jours, en le jouant en live dans le studio, comme si nous étions en concert.

IS : Les albums de Blue Orchids semblent avoir été enregistrés de la même façon, comme si vous aviez joué des chansons courtes mais néanmoins très atmosphériques, en live, et les aviez enregistrées telles quelles. Est-ce important pour toi de capturer ce charme authentique ?

MB : Il est très important pour moi de capturer le moment. J’aime entendre les gens interagirent avec les autres. Je n’aime pas tellement entendre des machines en train de régir les esprits. J’adore les discordances involontaires et les accidents heureux qui proviennent d’un travail urgent et de la confiance qu’on a, entre membres du groupe. J’aime mettre les gens sous pression tout en préservant une atmosphère légère… Enfin j’espère !

IS : Y’a-t-il de nouveaux artistes qui t’enthousiasment aujourd’hui ?

MB : En ce moment j’adore The Crystal Stilts. J’aime la façon dont ils sonnent, comme s’ils ne forçaient pas. Une sorte de nonchalance zen, peut-être ?

IS : Quelles sont tes occupations en dehors de la musique ?

MB : Rêvasser… Je lis beaucoup, je peins. J’ai aussi étudié l’Aikido pendant vingt ans, ce qui a été très important pour moi, sur plein de plans. Oh, et j’aime marcher aussi, chaque fois que je peux.



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