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Give It Back

Give It Back

Brian Jonestown Massacre

par Fino le 10 avril 2007

5

paru le 26 août 1997 (Bomp ! Records)

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Le Brian Jonestown Massacre est un groupe qu’il est de bon ton d’aimer quand on est amateur de rock "underground". Pourquoi ? Parce qu’ils sont "rebelles" comme on était certain que cela n’existait plus, parce qu’ils étaient totalement inconnus il y a encore très peu de temps, parce qu’ils sont en faveur du libre téléchargement, et surtout parce que c’est tout simplement le meilleur groupe actuel. Anton Newcombe est un génie, qui peut parfois se répéter, mais un génie tout de même.

Give It Back donc, perle revival sixties au titre merveilleux (quel titre d’un disque du groupe ne l’est pas), est le cinquième enregistrement de la bande à silhouette variable. On est en 1997, période Dig ! pour donner un point de repère. Matt Hollywood, Joel Gion et compagnie virevoltent sporadiquement autour du groupe. Le BJM (pour les intimes qui trouvent que le nom du groupe est fantastique mais un peu long) couvre alors tout ce pourquoi les années 1960 furent incontestablement LA décennie. L’introduction est psychédélique (Super-Sonic), This Why You Love Me démontre à Ray Davies que le son des Kinks n’est pas mort mais qu’il ne viendra plus de leur créateur.

Maela, troisième morceau de l’album, fait comprendre à ce stade et en trois minutes garage que Give It Back est incontestablement le plus varié des enregistrements du groupe. Et puis... Satellite. Trois accords pour une piste à l’énergie crade incontestablement parfaite. C’est certainement ici qu’Anton Newcombe fait étalage d’une connaissance de la musique des plus flatteuses, et propulse son véhicule stellaire au rang de chef-d’œuvre. La chronique du disque pourrait s’arrêter là : quand on écoute Satellite, tout le disque est appréhendé.

Après un bref intervalle mystico-hindou s’ouvre ce qu’il serait pertinent de décrire comme de la musique de drogués. Whoever You Are, ses cassures de rythmes, sa démesurément lente puissance, ses changements d’accord parfaits... On est exactement dans le ton BJM, à supposer qu’il y en ait un - ce qui parait plus qu’incertain après l’écoute des premiers morceaux du disque. Disons que l’on est exactement dans le ton BJM sur scène.

La galette contient ce qui pourrait être pressé en une bonne demi-douzaine de singles. Not If You Were The Last Dandy On Earth, réponse au Not If You Were The Last Junkie On Earth des Dandy Warhols, est à proprement parler éberluant. Source de ce sentiment non pas le titre lui même - qui n’en demeure pas moins féérique -, mais dans la perfection de l’imitation par Matt Hollywood de cette petite voix pop chère à Courtney Taylor.

Servo est un folk-rock psychédélique qui pourrait finir l’album en beauté si The Devil May Care (Mom & Dad Don’t) ne venait donner le coup de grâce. Titre dépressif sur l’enfance traumatisante du bonhomme, mauvais trip à l’héroïne enregistré intégralement par la figure de proue de toute une galaxie... revoir le film pour le contexte. Si vous cherchez LE disque des années 1990, achetez Nevermind, parce qu’il ne faudrait tout de même pas oublier ses classiques, et Give It Back, qui en deviendra assurément un.



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Tracklisting :
 
1. Super-Sonic (5’15")
2. This Is Why You Love Me (1’55")
3. Satellite (3’09")
4. Malela (3’39")
5. Salaam (1’44")
6. Whoever You Are (4’41")
7. Sue (8’30")
8. (You Better Love Me) Before I Am Gone (3’35")
9. Not If You Were The Last Dandy On Earth (2’46")
10. #1 Hit Jam (2’46")
11. Servo (4’55")
12. Devil May Care (Mom & Dad Don’t) (3’23")
13. Their Satanic Majesties’ Second Request (Enrique’s Dream) (6’04")
 
Durée totale : 55’11"