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Give Me A Wall

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iForward, Russia !

par Milner le 3 octobre 2006

3

paru en mai 2005 au Royaume-Uni ; paru le 22 septembre 2006 en Europe (Cooperative Music / Dance To The Radio)

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Mais qu’est-ce qui arrive donc au punk-funk ? La floraison de créativité, en ce moment, est telle qu’il faut vraiment avoir les yeux et les oreilles bouchées pour ne pas s’en apercevoir. Le rock anglais évolue en ce moment dans le vertige. Tout le monde veut s’exprimer et faire avec son époque : contorsionné, hystérique, branché et fébrile. Et chaque groupe qui surgit dans la nuit tire l’auditeur d’un profond sommeil qu’il retrouvera quelques heures après.

Dans cette masse compacte et difficilement repérable, ¡Forward, Russia ! réussit à attirer l’attention des médias britanniques qui se permirent de chroniquer de façon élogieuse les premiers simples de ce combo originaire de Leeds. Ce nom pas possible à retenir, puis à oublier. Dans un répertoire assez proche de celui de Bloc Party, le combo distille onze titres à la structure quasi-identique : accords minimalistes comme les groupes sixties, refrain/tube sur un grattouillis bizarre de guitare étouffée, voix plaintive tirant dans les aigus, claviers à sonorités enfantines. Quelques tubes intéressants (Thirteen, Nine) et d’autres beaucoup trop semblables résonnant parfois comme le S.O.S. du rachitique pour donner une quelconque profondeur à l’album.

Cependant, la fin de l’album apporte quelques touches expérimentales à l’ensemble : Fifteen Pt II s’éloigne légèrement du son punk-funk pour dériver vers des côtes hautement plus rocailleuses, comme une craie qui dérape sur un tableau jusqu’alors trop propre pour pouvoir être lisible. Quant à Eleven, un maelström organique le déforme avec conviction le long de sept bonnes minutes avant de boucler la boucle avec le leitmotiv qui inaugurait l’album, rassurant quelque peu l’auditeur qui aurait pu craindre de définitivement entendre une grosse machine désodorisée et hygiénique.

Give Me A Wall propose quelques titres des plus corrects qui sentent le travail fignolé mais peu excitant. Techniquement, c’est époustouflant, au cordeau millimétré et parfaitement au point pour les gens qui aiment qu’on les étonne sans les bousculer, qu’on leur en mette plein la vue sans les faire sourciller. Ici, ça fonctionne. Mais, c’est pourtant un travail sur le son qu’il faudrait approfondir, pour souhaiter rivaliser avec les maîtres du genre, Bloc Party ou The Rapture. Pour ¡Forward, Russia !, le combat continue.



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Tracklisting :
 
1- Thirteen (4’02")
2- Twelve (2’14")
3- Fifteen Pt 1 (4’14")
4- Nine (3’55")
5- Nineteen (4’54")
6- Seventeen (4’05")
7- Eighteen (3’36")
8- Sixteen (5’49")
9- Seven (3’28")
10- Fifteen Pt II (5’23")
11- Eleven (7’28")
 
Durée totale : 49’15"