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mercredi 15 avril 2015
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par Emmanuel Chirache le 12 juin 2007
paru le 30 janvier 2007 (Warner)
Quel dommage que la pochette soit laide au point qu’on pourrait se croire en possession d’un disque de variét’ des années 80 ou du nouvel album de Patricia Kaas qui se serait mise à la gratte. Sur fond de draps roses (beurk), une jeune fille peu vêtue se languit, la guitare à la main. Légèrement surexposé, son visage exprime la mélancolie du temps qui passe. Son nom, Nadj, est écrit en étoiles. Bon sang, les gars, des étoiles, c’est pas possible ! D’autant moins que la jeune fille ne mérite pas ça.
En effet, ceux qui auront eu l’audace de passer outre cette photo immonde vous le diront : Nadj, c’est drôlement bien. Au début pourtant, les chansons ressemblent à un mauvais ersatz de rock indépendant à la française. Puis l’écoute répétée des morceaux révèle peu à peu leurs qualités : simplicité, efficacité, fraîcheur, mélodie accrocheuse, influences de bon goût. Articulé autour d’un power trio guitare/basse/batterie, Nadj mêle new wave, punk et rock indé dans une veine qui rappelle férocement Franz Ferdinand, pour citer un groupe contemporain prestigieux. Ainsi Idée Fixe, Tu Joues Quoi, Plus Sommeil, J’Essaie et Nos Particules se laissent écouter avec un plaisir certain, tandis que Les Cibles dénote un talent pour la ballade acoustique. Des réussites servies par des textes tout à fait honnêtes et la voix énergique de Nadj. Au final, Là s’affirme comme un cocktail qui, sans être explosif, force le respect dans un pays où le rock indé peine encore à trouver ses lettres de noblesse.
Il ne manque en définitive qu’une seule chose à cet album, mais de taille : un tube. Aucun morceau ne fait office de tuerie prête à emporter l’adhésion immédiate du public. Ce n’est, espérons-le, que partie remise.
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