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mercredi 15 avril 2015
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par Milner le 12 juillet 2006
paru en 2003 en Amérique du Nord. Sorti en France le 14 novembre 2005 (Tacca Music / Warner)
Malgré la réussite remarquable et méritée de quelques groupes, le rock français commence - soyons francs - à tourner un peu en rond depuis quelques temps. Machines bien huilées qui débitent joyeusement une musique pleine de charme et de fraîcheur, mais désormais sans surprises, ces groupes naguères si prometteurs ont surtout popularisé un répertoire, voire l’ont sauvé de l’oubli, mais ils se sont heurté aux limites du genre : à de rares exceptions près, il n’y a pas de création et, pire encore, le travail de collectage n’est plus trop leur fort. Et la musique pop, alors ? Sans hésitations aucunes : même combat.
C’est dans ce contexte franco-français que paraît à l’automne 2005 Le Cours Des Jours, estampillé par le label comme « la révélation pop de la rentrée » ! Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, Dumas est l’un des plus intéressants chanteurs-poètes québécois que l’on ait pu découvrir ces dernières années. À l’instar de bon nombre de ses compatriotes, il choisit finalement en 2005 de sortir son album dans l’Hexagone, ce qui n’est pas bien étonnant puisque la France consacre suffisamment de programmes à l’expression de la langue et de la culture de son pays. Découvert suite à sa participation en première partie de la tournée française des Cowboys Fringants, l’homme accompagné de ses musiciens livrent treize plages musicales bien inspirées sur des arrangements electro-pop atmosphérique, en témoigne les deux morceaux qui inaugurent et clôturent le disque. Mais ce n’est là qu’un aspect de Steve Dumas. À côté de cela, il est capable de construire des moments d’une rare intensité dramatique. Ainsi, Linoléum, cette histoire sur un amour terminé aux effets sonores troublants, produit une atmosphère oppressante jusqu’à en nouer la gorge. Ou encore Vol En Éclats, vision rock assez étonnante d’une musique que produit quelques formations françaises comme Aston Villa ou Autour De Lucie.
Toute la question est de savoir si Dumas lui-même n’est pas en passe de devenir une pop-star francophone dans l’univers musical atmosphérique... pour le meilleur et pour le pire, serait-on tenté d’ajouter éventuellement, tant le disque tranche finalement avec les compositions calibrées pop du moment malgré un phrasé susurré qui tendrait à lorgner un peu trop systématiquement vers la chanson française. En attendant la suite du jeu-concours « Qui fait du rock en France ? », il reste une constatation essentielle à l’écoute de ce deuxième opus : elles ont l’authenticité du vécu, d’un quotidien que Steve Dumas s’est appliqué à nous proposer à travers le cours des jours.
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