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mercredi 15 avril 2015
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par Milner le 11 septembre 2007
paru en 2007 (autoproduit)
À Paris cet été, le mutisme d’Orgamilk et de son chanteur Pierre ‘Pedro’ Rousseau avait été, pour votre chroniqueur, mis sur le compte de la fraîcheur inhabituelle qui régnait alors dans la capitale française. On attendait la suite de son aventure commencée il y a plus d’un an et on semblait être aux abonnés absents. Erreur. Car au hasard des dizaines de piles de disques qui constituent le mobilier de la rédaction de B-Side Rock, voilà que l’on retrouve le chanteur nantais sous la forme d’un combo énergique, Fresh Body Shop.
À Nantes, il n’y a pas de scène : seulement des groupes ou artistes qui jouent, jouent et écrivent des textes au lieu de donner des interviews, préférant peaufiner les mélodies. Car en ces temps futiles où l’on semble plus préoccupé de mixage que de mélodies (voir les derniers albums de Interpol, Smashing Pumpkins et Air), Fresh Body Shop affirme que la démarche doit être radicalement différente. Et pour ce faire, il propose des titres impeccables tels Locked In, Make This End, Holy Gangstas et Constant Liar, tous assimilant la touche Nine Inch Nails au profit d’une production plus sobre et plus accessible qui fait tant défaut chez ces nombreuses formations gavées au maïs amerloque. En imprimant si fort la marque de ses influences et surtout de sa personnalité, Fresh Body Shop est en passe de créer plus qu’un style mais son propre style, inscrit en parallèle avec Foo Fighters, Front 242 et Primus.
Par rapport à l’expérience Orgamilk, autant l’on comprend aisément ce à quoi Pedro Rousseau a résolu de tourner le dos, autant l’on discerne difficilement ce que le groupe cherche à présent à dire sur son époque. Et si finalement, il n’avait rien à dire sur cette époque formidable et qu’il se contentait de jouer sans trop se casser la tête ? Car pour le reste, pour la musique et la pêche, il faudra bien admettre que ça remue les sens et que ça contracte les muscles. En attendant, que Dieu protège Fresh Body Shop et tout le monde sur le pont. Pour une fois, on jugera après.
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