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Mr Beast

Mr Beast

Mogwai

par Giom le 18 avril 2006

4

paru le 6 mars 2006 (Rock Action / PIAS)

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Le rock écossais se porte bien, merci pour lui ! Après les chansons pop capables de faire danser les plus engourdis de Franz Ferdinand, les arrangements sophistiqués et toujours pertinents de Belle And Sebastian, c’est au tour de Mogwai, fleuron depuis 1995 de la scène post-rock internationale, de sortir leur nouvel opus, Mr Beast.

Le titre est révélateur d’un souci du groupe de quitter l’atmosphère minimaliste des dernières productions pour revenir à un son plus rock, caractéristique de leurs performances live. Pourquoi pas, et il faut avouer que des morceaux comme Glasgow Mega-Snake ou la dernière composition du disque We’re Not Here qui montrent un Mogwai au son plus lourd et parfois plus nerveux comme à leurs débuts, sont tout à fait convaincants. On a même du mal à reconnaître le groupe sur les premières minutes, d’une rare puissance, du morceau Travel Is Dangerous.

Après l’excellent Happy Songs For Happy People de 2003, le groupe de Glasgow était attendu au tournant par sa communauté de fans et il faut bien avouer que le quintet répond à cette attente de la plus belle des manières, sachant donc se renouveler tout en gardant cette touche qui lui est si particulière. Car quoi qu’en disent les membres du groupe qui qualifient le disque de « heavy », Mr Beast conserve tout de même ce côté envoûtant et atmosphérique qui caractérise la musique du quintet, le tout étant, cette fois-ci, porté par des parties de piano, exécutées par le claviériste, guitariste et chanteur Barry Burns, absolument remuantes et d’une grande beauté (Auto Rock, Team Handed, Friend Of The Night, Emergency Trap...)

Mogwai reprend donc les choses là où il les avait laissées mais d’une façon encore plus aboutie qui fait que le disque trouve une cohérence très forte qui va au delà du système classique du post-rock qui consiste en une alternance de parties bruyantes et de parties calmes de la façon la plus étirée possible. Ici, ce procédé n’est jamais forcé, jamais systématisé au risque d’en perdre toute fraîcheur, l’enchaînement des titres s’impose à l’auditeur comme une évidence, structuré autour du motif récurrent du piano. On a envie de dire que cette fois-ci le calme et la tempête ont réussi l’exploit de ne faire qu’un sur ce disque au lieu de se poursuivre inlassablement comme un couple dont l’union est naturellement impossible. Et si finalement rien n’était impossible pour Mogwai ?

Bon, pour finir, s’il ne fallait conseiller qu’un morceau comme symbole de ce nouveau Mogwai, on retiendrait sans trop de doutes Friend Of The Night, où, pendant cinq minutes trente, dialoguent un piano solitaire et des guitares tumultueuses qui produisent chez l’auditeur un sentiment de joie et de bien-être comme seule la musique peut en apporter. Merci Mogwai !



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Tracklisting :

1. Auto Rock (4’18”)
2. Glasgow Mega Snake (3’35”)
3. Acid Food (3’41”)
4. Travel Is Dangerous (4’01”)
5. Team Handed (3’58”)
6. friend Of The Night (5’31”)
7. Emergency Trap (3’31”)
8. Folk Death 95 (3’34”)
9. I Chose Horses (5’14”)
10. We’re Not Here (5’39”)
 
Durée totale : 43’02”