Interviews
Nick Mason

Nick Mason

par Arnold, Dumbangel le 12 juillet 2006

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À l’occasion du concert de Roger Waters à Magny-Cours le 14 juillet, j’étais invité à la conférence de presse en présence de Nick Mason et de Laurent Voulzy, accompagné de Dumbangel présent en tant que Rédacteur en Chef de Speak To M(e). Une fois la conférence finie, certains journalistes s’en vont d’autres restent. Nous les voyons entrer dans une petite pièce où Nick Mason les accueille pour des interviews privées. Nous ne sommes pas du tout prévu au programme, mais la géniale attachée de presse qui accompagne Nick profite d’un petit décalage de programme pour nous caser 15 minutes avec le batteur de l’un des plus grands groupes mythiques de la planète.

BSide Rock & Speak To M(e) : Bonjour Mr. Mason. Merci de nous recevoir. Tout d’abord, comment expliquez-vous que l’engouement des jeunes générations soit toujours aussi fort pour la musique de Pink Floyd ?

Nick Mason : Eh bien, je ne peux pas vraiment l’expliquer... Les mieux placés pour répondre à cette question sont les jeunes générations elles-mêmes... Et je serais intéressé de le savoir. Je pense qu’ils aiment les musiques dont les paroles leur parlent, pour aller du côté de Roger. Mais aussi, je pense que les kids ont beaucoup d’affection pour les guitares rock. Tous les gamins qui veulent jouer de la guitare écoutent Hendrix, certains écoutent Clapton, et d’autre David Gilmour. Mais aujourd’hui, il n’y a pas encore de nouveaux guitar-heroes. Il y a beaucoup de bons jeunes groupe, avec de bonnes idées, mais ils ne sont pas des guitar-heroes. C’est peut-être ça qui attire les kids. Je pense aussi qu’ils arrivent vers nous d’eux-mêmes pour découvrir, après avoir entendu leurs parents, ou des amis en parler.

BS & StM : Et écoutez-vous la musique des jeunes générations ?

NM : Oui et non. Oui, j’en écoute, mais elle ne me parle pas autant que la musique que j’aime. Ça n’a pas vraiment à voir avec la musique, mais avec mon âge d’une certaine manière. J’écoute et j’aime bien certains jeunes groupes comme les Arctic Monkeys, Coldplay, ou bien d’autres... Mais je ne vais pas me dire "Oh, c’est génial ! Il faut que je me le procure...", ça ne me fait pas vibrer comme le fait Jimi Hendrix sur All Along The Watchtower, par exemple. Je ne trouve pas de réponse aux musiques qui m’excitaient en 66-67...

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Nick fait la promotion du premier numéro de Speak To M(e) : " I recommend this magazine for my friends..."
© Dumbangel - Speak To M(e)

BS & StM : Qu’est ce qui a influencé votre jeu de batterie si caractéristique ?

NM : Je ne sais. Probablement à force d’écouter ceux que j’admirais comme Mitch Mitchell, Ginger Baker, Keith Moon... Enfin, je ne joue comme aucun d’eux, mais c’étaient des personnes que je croisais en tournée. J’aimais certains trucs que je piquais ici ou là, comme ça se faisait beaucoup. Mais je pense que mon style était surtout dicté par la musique que nous jouions. La musique était assez complexe et j’ai dû apprendre à développer mon jeu pour faire plus "d’espace".

BS & StM : Quelle est la chanson deDark Side Of The Moon que vous préférez jouer en concert ?

NM : (il réfléchit)... Any Colour You Like.

BS : Quel est votre meilleur souvenir avec Syd Barrett ?

NM : Mon meilleur ou mon premier souvenir ?

BS & StM : ... le meilleur.

NM : (de nouveau il réfléchit...) Hum... Je crois que c’était nos premiers vrais concerts professionnels de Pink Floyd. Quand nous avons signé le contrat avec EMI. Nous étions un jeune groupe, on travaillait tous ensemble, à enregistrer Arnold Layne, notre premier single à Sound Technics à Chelsea avec John Wood et Joe Boyd. Parce que nous travaillions tous ensemble, les idées fusaient, tout sonnait bien ...

BS & StM : Et votre meilleur souvenir avec Pink Floyd ?

NM : Le problème, c’est qu’il y en a eu tellement... Par exemple, quand Syd est parti, nous avons eu de nouveau un groupe où nous travaillions ensemble. En fait, la réponse est la même. Les meilleurs souvenirs que j’ai avec Pink Floyd sont quand on a travaillé en équipe : aux débuts avec Syd, quand Syd est parti, pour l’enregistrement de Dark Side, puis quand Roger est parti et que nous nous sommes retrouvés en tournée.

BS & StM : Quelle est votre passion la plus dangereuse : les sports mécaniques ou le Rock’n’Roll ?

NM : Le Rock’n’Roll peut être dangereux si vous essayez de sauter dans le public, ou si vous abusez de la drogue... Mais sinon, les sports mécaniques sont quand même un petit peu plus dangereux rires...

BS & StM : Vous avez joué récemment avec David et Rick... Comment était-ce ?

NM : C’était génial. Mais bon, je n’ai jamais détesté jouer avec David ou avec Roger, avec Syd peut-être quelquefois. Mais il y a toujours quelque chose de magique, il y a un son particulier. Par exemple, Guy Pratt est un excellent bassiste, meilleur que Roger, mais ça sonne toujours mieux avec Roger, parce que ça sonne tout simplement comme du Pink Floyd.

BS & StM : On a une question de fans... Sur Scream Thy Last Scream, on entend deux voix sur le refrain. On raconte que c’est vous qui chantez avec Syd... Est-ce vrai ?

NM : C’était Syd et moi, oui. Je devais faire les couplets et Syd, les refrains je crois.

BS & StM : Pourquoi chantez-vous sur cette chanson ? Vous ne chantez jamais d’ordinaire, à par sur One Of These Days...

NM : Ça s’est fait comme ça, on enregistrait un après-midi en studio. Mais c’est intéressant d’en parler, parce que cette chanson n’est jamais sortie officiellement.

BS & StM : Un jour peut-être ?

NM : ... Peut-être... Ce n’est pas encore en projet, mais peut-être un jour...

(Notre attachée de presse préférée vient nous chercher, l’interview touche à sa fin...)

BS & StM : Si vous deviez résumer l’histoire et la musique de Pink Floyd en un seul mot, lequel serait-il ?

NM : (grande hésitation) Romantique... Pas dans le sens amoureux du terme, mais plutôt le côté sombre...

BS & StM : C’était notre dernière question. Merci beaucoup de nous avoir reçu.

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© Dumbangel - Speak To M(e)


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Propos recueillis par :

Arnold pour B-Side Rock et Dumbangel pour Speak To M(e)
Traduction par Arnold.
 
Un grand merci à Dominique Picoli sans qui cette interview serait restée au stade du fantasme.
 
-* Lire le compte rendu de la Conférence de Presse
-* Le premier numéro de Speak to m(E) est disponible : Plus d’info sur leur site internet : http ://www.speak2me-zine.net