Livres, BD
Peine Perdue

Peine Perdue

Baladi

par Giom le 2 octobre 2007

5

Paru en 2007 aux éditions L’Association

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Ho, le beau vinyle en couverture ! Dessin sobre et efficace qui ne donne qu’envie de se laisser tenter par Peine Perdue.

La nostalgie est un vilain défaut mais le souvenir est une belle chose. Ce serait presque la morale de cette courte bande dessinée qui n’en a pas. Baladi, jeune auteur suisse qui évolue dans le circuit européen indépendant, en tout cas, montre qu’il est un personnage on ne peut plus attachant et dont l’histoire a la capacité à faire écho dans le chœur de tant de mélomanes.

L’histoire est simple, elle s’accroche à un motif. Une musique (nous ne vous dirons pas laquelle) qui marque une enfance, puis une vie mais bien sûr pas de la même façon. Pendant toute la première partie de sa vie (et toute la première partie de ce récit autobiographique), l’auteur court après ce morceau qui a marqué son enfance et qui le faisait pleurer sans en connaître pourtant l’auteur. Il avait même été jusqu’à s’enregistrer en pleurant pour ne pas perdre cette sensation que lui faisait ce titre. Touchant.

Aujourd’hui, Alex Baladi ne pleure plus en entendant le morceau qu’il peut même écouter quand il veut chez lui. Pourtant, ce livre est si bien fait qu’on ne peut que comprendre à quel point ce morceau est fondateur de la personnalité de son auteur, de sa conception de la vie, de son rapport à la musique, à l’art, de tout quoi.

Avec un dessin on ne peut plus expressif, l’auteur fait la synthèse de sa vie de pérégrinations, de petites ou grosses déprimes, de petites ou très grosses galères, autour d’un morceau de musique. Chaque planche respire le souvenir et la transmission d’une sensation à la fois perdue et intacte. Un petit miracle en fait. Alex Baladi est un homme sensible. Ceux qui sont comme lui ne pourront qu’apprécier ce travail et retrouveront leur pendant à eux, soit une autre musique, un livre, un film ou toute autre petite chose qui vous accompagne à tout moment dans un coin de votre esprit même si vous ne le possédez pas ou plus sur vous.

Et puis, il y a Arnaud, ce collectionneur maniaque de vinyles avec ses catégories de rangement complètement folles dont on aimerait tant visiter l’appart’ pour y jeter un oeil, juste un ! Et puis, il y ce disquaire bruxellois où l’auteur retrouve son passé sous une forme cartonnée où on aimerait tant se rendre pour fouiner à notre tour… Mais ceci est une autre histoire.

Celle d’Alex Baladi est en tout cas extrêmement remuante. On en est toujours à se demander comment en si peu de cases, en si peu de mots, un auteur peut être capable de se donner totalement sans pourtant rien livrer. De s’offrir tout en se préservant. C’est peut-être ça un vrai artiste.



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