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Relics

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Pink Floyd

par Arnold le 18 avril 2006

4,5

sorti initialement en mai 1971 ; réédition CD remasterisée en 1995 (EMI / Harvest)

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En regardant la discographie floydienne avec attention, vous tomberez sûrement sur cette pochette représentant un truc étrange. Une espèce d’orgue d’église croisé à une cafetière et un coucou, le tout imaginé par Nick Mason, batteur de Pink Floyd, et accessoirement ex-étudiant en architecture... Si ses futurs projets architecturaux devaient ressembler à ça, il aurait eu une drôle de carrière... Dans cette pochette, on trouve l’un des meilleurs disques de Pink Floyd... Dur à dire puisque ce n’est même pas un album mais une compile. Mais quelle compile !

Début du voyage à travers les âges. 1967, premier single de Pink Floyd. Une pépite signée Barrett, qui fut en son temps interdite de diffusion radio pour cause de heurts aux "bonnes moeurs" : Arnold Layne [1] raconte les aventures d’un travelo qui volait les habits de femmes qui étaient mis à sécher dans les jardins du quartier où habitait Syd Barrett et Roger Waters dans leur jeunesse. Le premier tube de Pink Floyd : une basse surpuissante attaque d’emblée le morceau, soutenue par les orgues mélodiques de Wright, et la voix chaude de Barrett. Voici le son Pink Floyd révélé aux oreilles du monde, des milliers de jeunes hippies sont séduits. On découvre alors Interstellar Overdrive qui faisait toute la réputation du groupe en live. Neuf minutes d’impro psychédélique. Waters s’excite sur sa basse toujours poussée au maximum, Barrett s’applique sur sa guitare et en tire des sons d’un inventivité et d’une richesse suprenante à l’aide d’un bottleneck, Rick Wright semble jouir avec son clavier et Nick Mason fait sonner ses cymbales. Et enfin See Emily Play, le deuxième single de Pink Floyd. Celui qui a rencontré le plus de succès, et celui que le groupe n’a jamais joué en concert. Un autre tube psychédélique, un mariage parfait d’orgue et de guitare, avec ce solo de clavecin mythique en plein milieu du morceau. La période Barrett est brillament représentée. On regrette juste l’absence de Apples and Oranges [2], le troisième single du groupe tout aussi excellent.

On retrouve tout de même les dernières contributions de Barrett, sur deux titres signés par Rick Wright. Souvent effacé et discret, le nom de Rick Wright n’est pas le plus évocateur chez Pink Floyd. Il est pourtant un trés bon claviériste mais surtout un excellent mélodiste, et a signé quelques titres magnifiques pour le groupe, parmi lesquels : Remember A Day (l’un des plus beaux titres du deuxième opus flodyien) et Paintbox la face B du single Apples And Oranges. Deux titres qui mélangent avec saveur la musique psychédélique jouée jusqu’à maintenant et la musique expérimentale vers laquelle se tourne le groupe. On passe alors à une dernière ballade psyché et apaisante parue en face B du single It Would Be So Nice sorti en 1968, signé Waters cette fois. Le titre est joli même s’il ne rivalise pas avec ses prédécesseurs.

C’est alors que le style vire à l’expérimental. On retrouve une version studio de Careful With That Axe Eugene parue en face B du single assez rare Point Me In The Sky. La seule version que l’on peut trouver autrement figure sur la première partie de Ummagumma en live. Un long morceau qui illustre parfaitement le virage expérimental du groupe. Le titre commence calmement et de façon lègèrement troublante, monte en intensité avant de finir dans une explosion sonore et vocale et de retomber dans une espèce de léthargie cotoneuse. Le groupe se transforme en laboratoire sonore, mélangeant bruitages, bruits de bouches, et expérimentations musicales. En 1969, Pink Floyd enregistre la B.O. de More en variant les styles et les ambiances. Trois titres sont présents sur Relics pour illuster cette diversité. Cirrus Minor est un ballade épurée, apaisante, simple mais belle. On ferme les yeux et on se retrouve allongé dans un pré, les oiseaux chantent, le soleil caresse les paupières... Du bon Pink Floyd relaxant... Suivi d’un titre différent en tout point : The Nile Song à base de guitares crades, de cris, bien déjanté, presque du punk avant l’heure... Avec Biding My Time, Pink Floyd revient aux sources : le blues. Un bon titre où Gilmour se lache et épate la gallerie en faisant courir ses doigts le long du manche de sa guitare... Moment tout à fait jouissif.

Le voyage à travers les âges est terminé. Mais le dernier mot n’est pas dit. C’est à Barrett que revient l’honneur de terminer avec le dernier titre du premier opus. Bike clôt le disque sur une note joviale et psychédélique... Voici réuni en deux faces, le meilleur des débuts de Pink Floyd, l’essence même de ce groupe aux atmosphère musicales si diverses et recherchées...



[1NdR : Toute relation avec le pseudo du rédacteur de cet article serait tout à fait volontaire

[2Apples And Oranges est assez difficile à trouver sur support officiel. On le trouve notamment sur le 33 tours Masters Of Rock de Pink Floyd sorti en 1974

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Tracklisting :
 
1. Arnold Layne (2’56")
2. Interstellar Overdrive (9’43")
3. See Emily Play (2’55")
4. Remember A Day (4’30")
5. Paintbox (3’34")
6. Julia Dream (2’38")
7. Careful With That Axe Eugene (5’45")
8. Cirrus Minor (5’14")
9. The Nile Song (3’25")
10. Biding My Time (5’16")
11. Bike (3’21")
 
Durée totale : 49’17"