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mercredi 15 avril 2015
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par Giom le 15 novembre 2005
Autoproduit sorti en 2005.
Formation parisienne créée en 2004, The Fleets sort cette année son premier album éponyme composé de seize titres, ma foi, tout à fait corrects et entraînants.
Le tout commence par une intro instrumentale qui rappelle les ambiances créées par Yann Tiersen dans ses albums ou musiques de film de ces dernières années. Mais ne nous trompons pas, c’est plutôt du côté du rock anglo-saxon de la période post-grunge que les deux frontmen du groupe trouvent leur inspiration. Un morceau comme The Meeting sait par exemple assez harmonieusement marier passages proches du Offspring des débuts et moments plus apaisés. D’autres titres présentent des références très (un peu trop ?) explicites à ce son rock 90’s que notre trio semble affectionner comme sur My Hand, dont le début plaira énormément aux fans des Red Hot Chili Peppers, période Californication. Jody Bluemoon penche quant à lui vers les productions des Smashing Pumpkins.
Le groupe compose des titres à la fois en anglais et en français, intention louable, mais on ne saurait trop leur conseiller de préférer pour la suite de leurs aventures la langue de Shakespeare, qui semble mieux leur réussir, que celle de Racine. Le morceau Trop Demander crée par exemple une rupture linguistique malheureuse à mi-parcours qui pose problème concernant la cohérence de l’album, pourtant irréprochable à tous les autres points de vue. Surtout que ce morceau vient tout de suite après Lifeplumbers qui peut être considéré, à mon sens, comme la plus grande réussite du disque, très touchant avec une rythmique acoustique accrocheuse et un accompagnement au violon à mi-morceau assez pertinent.
La voix du chanteur et bassiste Quentin Postel, à la fois familière et agréable, donne à l’auditeur l’impression sympathique qu’un de ses potes chante dans sa chaîne hi-fi. Le plus souvent, les arpèges de guitare sont limpides et apporte une atmosphère qui peut rappeler certaines bonnes compositions de Coldplay. Le travail à deux voix sur OK évoque les techniques de composition de Radiohead sur OK (est-ce une référence ?) Computer (évidemment, avec moins de réussite que les brillants Oxfordiens, mais il parait difficile de leur en demander autant).
Pour l’anecdote, notons également la présence sur ce disque d’un pastiche de country-folk Countryside, les voix se font alors nasillardes pour apporter un moment de détente comique sympathique. Pointe comique qui reviendra en conclusion de l’album lors de vingt secondes de « bêtisier » proposées par le groupe à la suite de Jimmy, dernière composition de l’album.
The Fleets développe donc, avec ce premier album, un certain talent pour la composition mais montre encore des difficultés à trouver sa propre voix, ce qui peut sembler normal pour un premier essai. Ce disque qui finalement peut être considéré comme un pot-pourri réussi du son rock anglo-saxon des années 90 et début 2000 (bref de Nirvana à The Strokes en passant par Radiohead) est en mesure de pouvoir toucher un public car la qualité est au rendez-vous, mais il faudra à l’avenir que le groupe tente de créer un son plus personnel et plus aventureux. Bonne chance à eux !
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