Sur nos étagères
The Kingsbury Manx

The Kingsbury Manx

The Kingsbury Manx

par Giom le 12 septembre 2005

4

paru le 18 janvier 2000 (City Slang)

Diminuer la taille du texte Augmenter la taille du texte Imprimer l'article Envoyer l'article par mail

En septembre 2000, est arrivé cet OVNI musical : The Kingsbury Manx par le groupe du même nom. Le magazine Rock & Folk, référence française en matière de critique rock, s’en échauffa les cordes vocales, jusqu’à placer ce premier LP du groupe comme disque du mois, bardé des cinq étoiles symboliques.

Et il est vrai que l’affaire était de taille, tant le premier disque de ce groupe américain sorti de nulle part (quelque part en Caroline du Nord) surprend par sa maîtrise et son efficacité. Complètement à contre-courant de la vague électro qui régnait alors sur les productions rock anglo-saxonnes (le chef d’œuvre en la matière, Kid A de Radiohead, sortait, il faut le rappeler un mois plus tard), The Kingsbury Manx prend sa source dans les 60’s, et notamment dans ce qui se fait de meilleur (la fameuse trilogie des groupes en B : Beatles, Beach Boys, Byrds). Il en est pour preuve les magnifiques harmonies vocales du morceau a capella, Hawaï In Ten Seconds, qui rappelle de façon ostentatoire les grandes heures du Because de l’album au passage piéton.

Tout est calme sur ce disque, voire même doux tant cette ode aux soirées couettes entre partenaires a le pouvoir d’apaiser l’auditeur. Une musique relaxante donc, qui rappelle d’un certain côté les chants pastoraux de la poésie baroque où les bergers, munis de leurs luths, chantent dans une nature luxuriante, leurs amours malheureux (cf. l’ultime morceau de l’album Silver Tree). Sauf qu’ici, les luths sont devenus guitares et les bergers sont de Caroline du Nord.

L’album se caractérise également, sur l’ensemble des 12 titres, par une plaisante diversité. Entre un long morceau instrumental comme Blue Eurasians où se superpose sur une limpide ligne de guitare diverses couches de cordes et une complainte folk comme New Old Friend Blues, peut être la meilleure composition du groupe au fort potentiel lacrymogène, il y en a pour tous les goûts à condition d’aimer les ambiances calmes et flottantes. Fan des Stooges, s’abstenir !

The Kingsbury Manx est donc un disque important de ce début de siècle qui n’eut certainement pas le succès escompté. Le groupe n’a en effet jamais véritablement percé et reste toujours dans un circuit indépendant assez restreint en terme de public. Nos américains publièrent un an plus tard un second effort intitulé Let You Down, décevant car trop répétitif vis-à-vis du premier disque et votre rédacteur avoue qu’il ne s’est même pas penché sur leur dernière performance sortie l’an dernier. Enfin, les groupes partent et les disques restent et celui-ci, qui propose un agréable voyage au pays des guitares élégiaques, n’est pas prêt de s’envoler des étagères.



Répondre à cet article

modération a priori

Attention, votre message n'apparaîtra qu'après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Suivre les commentaires : RSS 2.0 | Atom



Tracklisting :
 
1- Pageant Square (3’44")
2- Regular Hands (3’53")
3- Piss Diary (5’54")
4- Cross Your Eyes (3’29")
5- Blue Eurasians (6’54")
6- Hawaï In Ten Seconds (1’39")
7- How Cruel (2’57")
8- Fields (5’55")
9- New Old Friend Blues (3’52")
10-Wether Or Not It Matters (2’17")
11-Fanfare (4’38")
12-Silver Tree (6’45")
 
Durée totale : 52’26"