Interviews
The Kooks

The Kooks

par Giom, Béatrice le 11 avril 2006

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En cette fin d’après-midi de février, deux courageux envoyés de B-Side Rock s’apprêtent à se lancer dans la mission suivante : aller interviewer les Kooks, jeune groupe de Brighton fort prometteur qui sort actuellement son premier disque, Inside In / Inside Out. Nos deux reporters de l’extrême s’engagent donc dans les escalier de la Maisons des Initiatives Étudiantes, beau bâtiment du troisième arrondissement parisien, en direction des locaux de Radio Campus. Là, attendent Luke Pritchard, chanteur du groupe et Hugh Harris, le guitariste, apparemment pressés d’en avoir fini avec leur dixième entretien de la journée (on les comprend), ce qui ne les empêche pas de se montrer très polis et agréables... Se préparant mentalement à passer la nuit à jouer les DJs dans un bar parisien et à sauter dès l’aube dans un avion pour Berlin, et profitant de quelques silences pour jouer du Dylan avec une bonne vieille six cordes acoustique, les deux comparses se prêtent avec bonne volonté au jeu des questions-réponses.

B-Side : On a lu dans votre bio que le groupe avait commencé comme un « projet scolaire »... Est-ce vrai ?

The Kooks :(éclat de rires) La vérité c’est que les gens aiment dire des conneries (rires). En fait, on était tous les quatre dans une école de musique, et c’est vrai qu’on y est allé pour monter un groupe, pour rencontrer des gens, mais ce n’était pas un projet scolaire, c’est ridicule... On a bien joué dans un concert de l’école, mais c’est à peu près autant que ce que tous les groupes avaient à faire là-bas... Ce n’était pas du tout un projet, on n’a pas eu de compte-rendu à faire pour dire à l’école : “J’ai été signé, c’est super”...

BS : Mais vous vous êtes rencontrés dans cette école ?

TK : Oui. Paul (le batteur), Hugh et moi on s’est rencontrés au collège, et puis je crois que c’est Paul qui a rencontré Max... enfin lui aussi était au collège. Mais on a tous des âges différents, alors on était pas dans les mêmes classes.
En tout cas, vous pouvez oublier toute cette histoire de projet scolaire !

BS : Il paraît que vous écrivez toutes vos chansons ensembles. Est-ce que c’est plus compliqué, ou est-ce qu’au contraire vous pensez que ça les rend meilleures ?

TK : Ce n’est pas vraiment aussi tranché que ça. Au départ, tu n’as pas une chanson, c’est juste une idée, pas encore une chanson ; après, quand tu entres en studio, et que tu répètes avec les autres, là, c’est écrire une chanson...
Mais, évidemment, les chansons sont écrites séparément. On écrit tous, mais la plupart du temps, par exemple Hugh apporte un riff de guitare et on commence à jouer autour de ce riff. Ce n’est pas comme si on s’asseyait dans un même endroit et réellement, littéralement, on écrivait les chansons ensemble. On n’écrit pas les paroles ensemble, par exemple, ça serait un peu étrange, une ligne chacun (rires). Oh, quoiqu’ en fait, on a écrit certaines parties de Time Awaits de cette façon, c’est assez amusant.

BS : L’album est très varié ; est-ce que ça part d’une intention de mélanger un peu tous les styles ou est-ce que c’est simplement venu naturellement ?

TK : C’est vraiment venu assez naturellement. Quand on a commencé, on aimait tous des choses très différentes. Maintenant, on se connaît depuis trois ans, il y a des choses qu’on aime tous, mais au départ, on avait des idées assez différentes sur la musique et à propos du groupe, ce qui est plutôt bien. Par contre, on a une chose en commun, on aime tous les bonnes pop songs. Et on aime toujours ce qu’on aimait, mais nous rencontrer nous a permis d’élargir énormément notre panorama musical. En fait, on est un groupe de quatre personnes différentes qui n’auraient pas dû se retrouver ensemble mais l’ont fait quand même.
Je me souviens quand on a enregistré notre première démo, Max venait juste d’arriver dans le groupe. Avant, on s’amusait, mais on ne considérait pas que jouer dans ce groupe pourrait devenir un métier puis Max est arrivé et ça a été un déclic, on a joué très simplement. La diversité est venue complètement naturellement, mais on en a aussi beaucoup parlé, on a parlé de ce qu’on faisait en tant que groupe, de ne pas être retenu par un quelconque type de règles, et de juste faire ce qu’on avait envie de faire ; et si on veut faire un morceau de blues, on le fait. On ne se dit pas « Oh les gens nous connaissent comme un groupe de rock’n’roll, ça serait bizarre si on faisait ça ». (rires)
Beaucoup de gens pensaient, quand on enregistrait notre album, qu’au final ça serait étrange, parce qu’on jouait beaucoup de styles différents, mais je ne pense pas que ce soit vrai. C’est vrai que, comme l’album passe par des ballades acoustiques, du punk-rock, du reggae, ça aurait pu être vraiment raté, ça aurait pu être réellement bordélique, et il fallait unifier tout ça, le faire tenir ensemble, mais c’était notre pari, c’est ce qu’on voulait faire, et c’est ce qu’on a fait je crois.

BS : On a entendu que vous aviez déjà écrit des centaines de chansons... vous avez une méthode pour ça ?

TK : Non, le truc c’est qu’on est tout le temps en train d’écrire, on est tous des gens assez créatifs... Mais la diversité, c’est aussi une épée à double tranchant, si tu ne trouves pas ton son et que tu n’as pas ta place quelque part, alors personne ne va acheter ton album. On a eu des problèmes, ça a été difficile de tout faire aller ensemble, de faire en sorte que ça tienne la route, mais les bénéfices on été très importants aussi.

BS : Est-ce que la présence de Tony Hoffer à la production vous a beaucoup aidés ?

TK : Oui, il est génial, c’est vraiment un type cool, très gentil et il arrive à obtenir un excellent son.

BS : Comment l’avez-vous rencontré ?

TK : Ça s’est fait par le biais du management de notre label. On lui a parlé au téléphone, on est rentré en contact et j’ai pensé que sa “vibe” était vraiment bonne, parce qu’il voulait mélanger l’ancien et le nouveau, ce qui est exactement ce qu’on voulait faire, un album frais avec un son traditionnel... On avait notre album, et il est venu de L.A. à Brighton - on ne voulait pas aller à Los Angeles, qu’est-ce qu’on y aurait fait, on se serait assis autour d’une piscine avec des filles à côté.... (rires) - et on s’est vraiment bien entendu. Los Angeles, je pense que c’est une atmosphère très différente, un environnement différent et Londres était juste parfait pour nous. En plus, on avait un bar dans le studio...

BS : Vous voudriez retravailler avec lui dans le futur ?

TK : Oui bien sûr, s’il le veut bien.

BS : Et en ce qui concerne la nouvelle scène qui se développe en ce moment en Angleterre, est-ce que vous vous en sentez proches ?

TK : À Londres, on a pas mal d’amis qui sont aussi dans des groupes, mais musicalement, on se sent quand même assez différents de cette nouvelle scène. En fait, on connaît pas mal les groupes du “Thames Beat”, comme Mystery Jets, Larrikin Love et on a une tournée avec Jamie T. en mars. On a aussi filmé une vidéo avec Kid Harpoon, mais il s’agit plus d’amis que de connexions avec une « scène musicale » à proprement parler.



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