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The Man And The Journey

The Man And The Journey

Pink Floyd

par Arnold le 6 décembre 2005

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Concert enregistré au Concertgebouw, à Amsterdam, le 17 septembre 1969

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Il existe très peu d’albums live officiels de Pink Floyd, aussi les fans avaient tendance à enregistrer les concerts et se les repassaient sous le manteau. Dans l’univers de Pink Floyd, ces enregistrements pirates que l’on appelle communément "bootlegs" s’appellent des RoIOs : Records of Illegitimate Origin. Il en existerait des milliers de Pink Floyd. Mais il y en a au moins un qui mérite de retenir une attention toute particulière.

A leurs débuts, avant de faire des "concept albums", les quatre chevelus de Pink Floyd faisaient des concept shows... C’est ainsi qu’en 1969, le 14 avril pour être exact, se tenait au Royal Festival Hall de Londres la première représentation d’un spectacle sobrement intitulé : The Massed Gadgets Of Auximenes - More Furious Madness From Pink Floyd. Ce spectacle s’est répété plusieurs fois et il existe plusieurs enregistrements, mais souvent incomplets ou de piètre qualité. Le meilleur date du 17 septembre 1969, au Concertgebouw, à Amsterdam et fut retransmis à la radio, ce qui explique la bonne qualité et l’intégralité du show.

Le concert se divise en deux parties. Deux suites : The Man et The Journey. Chacune d’elle regroupe quelques chansons du Floyd ajustées ensemble par diverses improvisations. Le répertoire réunit en majorité des titres de Ummagumma et de More(bande-son que le groupe réalise en même temps pour le film de Barbet Schroeder). La première partie représente les différentes étapes d’une journée d’un homme (travail, repas, amour, sommeil), et la seconde, un voyage onirique (pendant le sommeil de l’homme) un peu fantastique et mythologique. L’inconvénient sur cet enregistrement est qu’il s’agit d’une émission radio, et qu’un commentateur explique l’histoire (encore courte à l’époque) du groupe en flamand, couvrant parfois la musique... Fort heureusement, cela ne dure pas trop longtemps et l’auditeur peut savourer cet excellent concert.

The Man

La première partie, The Man, démarre en douceur avec un sample d’oiseaux. Daybreak, la première étape de la suite est en fait basée sur Grandchester Meadows, morceau le plus abordable du trés expérimental Ummagumma. Puis, pour symboliser le travail de l’homme (Work), quelques sons étranges troublent la quiétude qui s’était installée, rappellant un peu la construction du Lapin de Troie dans le Sacré Graal des Monthy Pythons. Mais cela ne dure pas très longtemps et le groupe embraye, entamant l’aprés midi (Afternoon), basée sur un titre inédit : Biding My Time [1] où Rick lache son clavier pour venir souffler dans une trompette. Puis vient l’acte d’amour (par pudeur peut-être, cet épisode s’appelle : Doing It, illustré par un morceau de percus à la rythmique endiablée qui n’est autre que Grand Vizier’s Garden Party, pt. 3, morceau de Mason sur Ummagumma. Puis l’homme s’endort, haletant sur une impro bien planante, et commence à faire un cauchemar... Nightmare, qui n’est autre que l’excellent Cymabline fraichment sorti de la BO de More. L’interprétation est superbe, la guitare de Gilmour résonne, se mêlant à l’orgue de Rick Wright le tout emmené par les rythmiques de Waters et Mason... De quoi vous filer la chair de poule. La journée de l’homme se termine, il rêve... ou plutôt, il cauchemarde.

The Journey

Ce voyage onirique est alors retracé dans la seconde suite du concept show : The Journey. Celui-ci commence doucement avec Green Is The Colour (encore extrait de la B.O. de More). Le voyage commence donc tranquillement sur cette musique magnifique qui vous réchaufferait limite les entrailles rien qu’à l’écouter. Comme dans un cocon, l’homme se laisse aller à son rève. Mais bien vite, le voyage devient inquiétant... Des créatures étranges viennent troubler le tableau, lorsque la musique de Careful With That Axe Eugene retentit (Beset The Creatures Of The Deep). L’homme est en sueur... Mais se calme, enfin pas tout à fait puisqu’une certaine tension est toujours présente avec The Narrow Way (seul titre à porter le même nom dans le concept show que sur l’album dont il est extrait : Ummagumma). Et le voila qui pénètre dans la jungle rose... Retour en arrière, on retrouve le son de l’époque de Syd Barrett avec ce titre flippant qu’est Pow R Toc H. Le cauchemar ne s’arrange pas, l’homme semble perdu, et le voyage continue dans le Labyrinthe d’Auximenes. Cet épisode se base sur Moonhead, un morceau calme que le groupe avait joué pour une émission TV, le jour où l’homme à marché sur la Lune. De nouveau le groupe improvise sur Behold The Temple Of Light, mais sans Rick Wright qui a de nouveau laché son clavier pour aller s’installer au grand orgue du Concertgebouw pour le morceau suivant. The End Of The Beginning reprend une partie de Saucerful Of Secret avec les celestial voices. Le grand orgue donne cette fois une toute autre dimension à la musique, le son est plus profond, plus riche. De nouveau la chair de poule, mais cette fois-ci encore plus fort. C’est probablement le morceau le plus beau de tout le concert.

Le voyage est fini, l’homme est prêt à se réveiller et à entamer un nouvelle journée. L’auditeur, lui, est prêt à remettre le disque pour revivre la journée de l’homme et son voyage onirique...



[1Paru uniquement sur la compilation Relics

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Tracklisting :

The Man
1. Daybreak (Part One) (8’57")
2. Afternoon (5’11")
3. Doing It (1’18")
4. Sleep / Nightmare (4’27")
5. Daybreak (9’10")
 
The Journey
6. The Beginning (4’19")
7. Beset By Creatures Of The Deep (6’27")
8. The Narrow Way (5’10")
9. The Pink Jungle (4’51")
10. Labyrinth Of Auximenes (6’20")
11. Behold The Temple (5’30")
12. The End Of The Beginning (Celestial Voices) (6’25")
 
Durée totale : 68’05"