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par Nils le 27 juin 2006
paru le 22 octobre 2002 (Rough Trade)
The Libertines, est-il besoin de les présenter ? À l’époque, il n’y avait que la pochette en flamme. Le groupe, lui, aboutissait sur un incontournable album. Son nom : Up The Bracket, qui restera gravé dans notre décennie musicale comme un classique, sa pochette restera elle aussi gravée, mais comme le témoin d’un moment fort de l’histoire d’un pays d’Amérique Latine.
The Libertines, c’est Carl et Pete, l’un ne va pas sans l’autre (le temps le prouve encore aujourd’hui avec l’erreur nommée Babyshambles) ; ils sont le cœur, les poumons, le cerveau du groupe. Ils se détestent et s’aiment, se tapent sur la gueule et s’embrassent, l’un cambriole l’autre qui va le chercher à sa sortie de prison. Bref, Pete et Carl sont pour beaucoup dans la naissance d’un des meilleurs albums rock des années 2000. Pour sur que John le bassiste (reconverti par la suite avec Yeti) et Garry (resté sur le navire avec Carl et Dirty Pretty Things) font aussi partie du voyage et sont loin d’être absents. Mais le gouvernail est bien tenu par les deux princes d’Albion.
Ils n’auront pourtant aucune influence sur le choix de la pochette de l’album.
Il y a six ans, les Libertines faisaient la première partie des Sex Pistols mais c’est bien un ancien Clash qui semble être le seul à savoir manier nos hommes.
Nous sommes en 2002, dans un studio de Londres, Mick Jones et les Libertines tombent sous le charme l’un de l’autre. Il va produire l’album. Rien n’était prévu, Mick Jones passe de temps en temps en studio, ou boire un coup avec nos jeunes branleurs. Il les laisse faire. L’ex-guitariste des Clash ne donne que peu de coups de griffe aux compositions de Pete et Carl.
Le groupe, c’est du chaos, sur album comme en live ; la pochette, c’est du chaos aussi. Comme si Jones l’avait choisie pour représenter le groupe et son futur. Pendant une fraction de secondes, on pourrait même croire que ce sont les quatre Libertines, de dos. Pourtant, rien à voir avec l’Angleterre.
Argentine, fin 2001 et début 2002.
Alors qu’une douzaine de pays s’unissent avec l’Euro, de l’autre coté de l’Atlantique, l’Argentine se dissout dans une multitude de monnaies.
Le chaos envahit le pays. L’Amérique latine est en crise économique ce qui entraîne une violente agitation de la population. Le gouvernement du président Eduardo Duhalde ne parvient pas à rassurer son peuple et ce dernier attaque des succursale bancaires, organise des « concerts de casseroles », et va même attaquer les domiciles de fonctionnaires du gouvernement.
L’Argentine est donc en flammes.
Vers la fin de l’enregistrement de Up The Bracket, Mick Jones rentre dans le studio, il jette un exemplaire de The Guardian sur la table, la photo montre quatre policiers pendant les émeutes. Mick Jones décrète : « C’est votre pochette ».
Point final.
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