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Word Gets Around

Word Gets Around

Stereophonics

par Milner le 14 février 2006

3,5

paru le 25 août 1997 (V2)

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Etre Gallois a vraiment beaucoup de désavantages, vu du Vieux Continent. Pas complètement reconnu, plutôt communautariste, bref, pour être Stereophonics, ces trois amis d’enfance ne peuvent compter que sur leur musique. Heureusement, pas de problème de ce côté-là. En 1997, ce sympathique trio se taille aisément une niche dans la power pop britannique, à la croisée des chemins entre Supergrass, Counting Crows et les Faces. Leur fort, c’est la guitare puissante et juteuse, le rythme impitoyable ou encore la chanson sans bavure qui vous laisse sur les rotules. Révélé grâce au tube Not Up To You, c’est également sans doute une des raisons pour lesquelles V2 s’empressa tant pour les signer et devenir la véritable pointure de son catalogue d’artistes au fil des années. Pas moins de cinq singles ont émergé de cet album dès l’année précédente, histoire de tâter le terrain. Il est justement bon de constater que Word Gets Around tua définitivement la britpop et lança la pop anglaise vers une dérive FM qui n’est pas encore tout à fait achevée.

Car si on excepte certains titres (Looks Like Chaplin, More Life In A Tramps Vest - excellent single - Too Many Sandwiches et la très pub-rock Last Of The Big Time Drinkers), l’auditeur a de fortes chances de se retrouver confronté à des paroles dans la grande tradition britannique mais teintées d’un son rock US à la Fountains Of Wayne qui enchantera les fans même si le groupe préfère distiller de bonnes chansons quand il faut (Goldfish Bowl et sa partie d’harmonica). Le trio sonne compétent ; une oreille chez les Counting Crows (les guitares), une autre chez Suede (la rythmique) et puis aussi un zeste de Bad Company (la voix ?). Justement, il y a un timbre chez Kelly Jones qui peut également rappeler un Rod Stewart sous anesthésie et apporte une certaine originalité à l’ensemble et quand on est vraiment rincé, le groupe balance une ballade aérée (Billy Daveys Daughter). Pour les ballades, c’est intimiste à souhait, c’est-à-dire qu’ils jouent un peu à la Clapton tendance je-porte-des-lunettes-car-je-suis-désormais-grand-père, mais avec beaucoup moins de vivacité.

Reconnu en 1998 grâce au titre de meilleur espoir britannique reçu aux Brit Awards (que Stereophonics n’a malheureusement pas fait fructifier), Word Gets Around affirme totalement le tempérament énergique autant que romantique avec ce désir de jouer presque désespéré. Avant de devenir rock stars et célèbres, ces trois lascars ont publié un album qui quoiqu’on en dise, est un sacré coup d’Airwick dans les trompes.



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Tracklisting :

1- A Thousand Trees (3’03")
2- Looks Like Chaplin (2’32")
3- More Life In A Tramps Vest (2’20")
4- Local Boy In The Photograph (3’22")
5- Traffic (4’53")
6- Not Up To You (4’36")
7- Check My Eyelids For Holes (2’42")
8- Same Size Feet (4’00")
9- Last Of The Big Time Drinkers (2’45")
10- Goldfish Bowl (3’03")
11- Too Many Sandwiches (5’01")
12- Billy Daveys Daughter (3’45")
 
Durée totale : 42’10"