Dernière publication :
mercredi 15 avril 2015
par mot-clé
par index
par Alexx le 14 mars 2006
paru en février 2006 (Exclaim / Warner)
Tous les aficionados du mouvement trip-hop attendait ce moment depuis un peu plus d’un an (lors de l’annonce officielle d’une suite à leur premier impact), la sortie du nouveau Mig : Yamatna. Car si The Arctic Monkeys fait couler des fleuves d’encres (pourquoi autant ?), les grenoblois, eux, font saliver la communauté française de musique électronique. Originaux et frais à l’instar de leur collègues de Tara King Th. (eux aussi Français pour ceux qui l’aurait oublié) notre trio s’évertue à nous livrer de petites douceurs dont le rassemblement constituerait un doux rêve. Mais ce serait réducteur de se restreindre à ceci.
À la vue (ou à l’écoute) de ce disque, on est un peu surpris : on s’attendait à un peu plus d’électronique. Certaines chansons sont assez pop et auraient leur place sur les programmations de certaines radios (Wild Me). La voix de Djazia Satour est très plaisante et donne une sensualité exquise à ces 58 minutes. La belle s’est d’ailleurs adonnée au plaisir de sa langue natale pour mieux nous faire voyager. Ainsi donc, on remarque une particularité du groupe : son aspect trilingue. Notons que le livret soulève très bien ceci de part ses traductions arabe/français. Pour ce qui est de l’anglais, qui aujourd’hui ne le comprend pas (sept années à l’étudier en classe devrait suffire, non ? [1]) !
Mais la voix ne fait pas tout (contrairement à ce que pensent ceux qui écoutent du Céline Dion) et les deux gaillards derrière assemblant les divers instruments font tout pour nous faire quelques surprises. Ainsi, on retrouve quelques instruments maghrébins (Butterfly) offrant un dépaysement du plus bel effet. Mais la guitare reste majoritairement encore sur cet album (Wild Me, Everybody Here Wants You) renforçant l’aspect plus pop. On a même droit à une chanson rappelant Camille (le grain de folie et le sarcasme en moins) avec une partition très intimiste (Grain d’Âme). « Mais qu’y a-t-il de technoïde sur cette galette ? » Tout le reste ! La partie rythmique reste assez classique avec une cadence plutôt lente et légèrement saccadée par endroits (Nirane). Les claviers sont souvent servis par des rhodes ou autres synthés tout en profondeur.
Nous surprenons donc Mig en direction d’une voix plus pop que trip-hop avec Yamatna. Mais ce groupe était-il réellement si électronique que ça ? On ne peut l’affirmer sans revenir sur ce qu’est devenu cette mouvance musicale aujourd’hui. Reste un album sain de corps et d’esprit pour toutes les oreilles en manque de belle voix et voyage...
[1] Comment se faire 50 millions d’ennemis en une phrase ! Leçon 1 aux éditions face-B
Répondre à cet article
Suivre les commentaires : |