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Bobby Hecksher, The Warlocks

Bobby Hecksher, The Warlocks

par Oh ! Deborah le 19 septembre 2006

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Bobby Hecksher, chanteur des Warlocks, ne fait pas grand chose actuellement. Il flane dans son appartement de Los Angeles. Il pourrait faire de la musique ? Mais Bobby est désemparé, il vient de se faire cambrioler. On lui a volé quasiment l’intégralité de ses instruments. Il a demandé à tout le monde, via myspace, s’il savait quelque chose. Malheur au voleur s’il croise son chemin.

Alors il médite dans le doute paranoïaque et en profite pour répondre à mes questions, par mail, avec interêt, simplicité, m’affirmant qu’il a fait de son mieux. Mais il reste très évasif quant à l’avenir du groupe... Il semble désabusé et toujours soumis à la culpabilité, au sentiment d’injustice, à la violence mentale. Rencontre virtuelle mais virulente.

Inside Rock : Je sais que tu as joué dans d’autres groupes avant les Warlocks : Charles Brown Superstar et The Magic Pacer. Peux-tu décrire brièvement la musique et le contexte de cette époque ?

Bobby Hecksher : En fait, je n’étais qu’un gosse de 19 ans, mais j’avais des idées de sons que je n’avais encore pas bien en tête. Des doubles basses à travers des amplis très massifs avec un esprit dansant. J’étais sans cesse en train de travailler, travailler, travailler sur de nouveaux sons provenant de rêves que je voulais vivre. Magic Pacer n’était qu’affaire de somnifères, d’enregistrements, et de tournées dans le coin. Il en est ressortit quelques merveilles mais aussi des choses VRAIMENT mauvaises. Je suis vraiment désolé pour ça. J’avais environ 23-25 ans.

Inside Rock : En général, la presse parle plus de tes influences (telles que les Velvet Underground, Spacemen 3...) que de ce que tu crées personnellement. Peux-tu me dire ce que ta musique représente pour toi ? Que t’évoque-t-elle ?

BH : Chaque chanson a sa propre signification pour celui qui l’écrit, comme pour celui qui l’écoute. Les mots, les jolis mots, peuvent être interprétés dans des sens sensiblement différents. La plupart de mes morceaux concernent les gens, les rêves et la mort, ce que je cherche à comprendre, ce à quoi j’aspire.

Inside Rock : Sur scène, vos chansons peuvent être difficile à maîtriser, notamment à sept personnes, pourtant elles donnent l’air d’une communion sacré et dégagent une vraie puissance, d’un niveau supérieur aux albums. Comment les musiciens se coordonnent-ils pendant les répétitions ? Attends-tu beaucoup de travail de leur part ?

BH : Wha merci. Je suis d’accord, les Warlocks ont toujours été meilleurs en live. C’était une des règles au sein du groupe. Oui ce fût un travail très difficile et parfois, j’étais comme un conducteur d’esclaves. Je me suis excusé pour avoir joué ce rôle. Mais je voyais ça comme une discipline dont nous avions besoin pour acquérir l’ambiance que je voulais exprimer au public.

Inside Rock : Pendant la tournée de Phœnix, tu as parlé de conflits entre les membres du groupe. Quelles sont vos relations à présent ?

BH : Nous ne parlons pas beaucoup.

Inside Rock : Selon toi, qu’y a t-il de meilleur et qu’y a t-il de pire sur la route ?

BH : Il semblerait que je sois le seul à détester ça. Je veux dire, j’adore la scène, j’adore vraiment, mais tu vois, le fait que tu ne peux jamais faire plaisir à plus de 500 personnes qui m’ont sûrement trouvé lourdingue...

Inside Rock : Tu as dit un jour que tu ne pouvais pas vraiment écrire de chansons avant l’âge de 25 ans. Aujourd’hui, est-ce toujours difficile de te confronter au processus de composition ?

BH : Oui parfois. En ce moment, cela ressort de façon très déprimante. Et je ne sais pas si je veux vraiment continuer à exposer toute cette merde aujourd’hui.

Inside Rock : Phœnix est très hypnotique mais aussi très rock’n’roll. Surgery est plus mélancolique. As-tu réussi à exorciser ton angoisse avec cet album ?

BH : Rien n’a réussi à changer le fait que cet album soit apparu comme une merde pour en gagner 20% de revenu. Ils voulaient « les singles par dessus tout » et faire tourner un bon album pour cette merde de Bummer dude. La version originale de Surgery était plus courte et comprenait plus de montées/descentes, plus d’excès.

Inside Rock : Sur Surgery, ta voix est plus affirmée et plus émotionnelle. Pourtant, tu as dit un jour que tu pensais être un chanteur « par défaut », peux-tu expliquer cela ?

BH : Je ne me suis jamais entraîné au chant. Mon esprit est porté sur la composition, les sons, les ambiances, les mélodies, les mots, que je chante en dernier. J’ai toujours détesté chanter. Tous ceux qui me connaissent le savent.

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© Brrr

BS : Aujourd’hui, un an après la sortie de Surgery, penses-tu avoir reçu assez de considération en comparaison avec ton travail ?

BH : Je ne vois plus la vie comme ça... J’ai eu plus de problèmes lorsque le groupe est devenu connu. J’ai eu deux procès, des problèmes fiscaux, des problèmes d’argent, je me suis fait arnaquer, pour couronner le tout, je me suis fait cambrioler la semaine dernière (tout mon matériel à été volé) ce qui m’a rendu comme mort (enfin c’est ce que j’ai ressentit), mais c’est aussi mon exagération paranoïaque. Désolé.

Inside Rock : Tu as déjà cité Pornography des Cure et Joy Division parmi tes musiques favorites. Bien que ton approche musicale soit différente, d’une certaine manière, est-ce que tu te sens proche ou non de ces artistes ?

BH : Oui, j’ai toujours aimé les musiques très sombres, mais aussi la musique triste et émotionnelle en générale. Harold Budd, Brian Eno, Fripp, Cocteau Twins, tout ce qui est bon pour prendre des somnifères. Mais je n’étais pas très disponible pour la musique dite goth, tandis que j’étais profondément immergé dans le psychédélisme des années 6O, 70, 80, et je suis toujours revenu à ça au fil des années. Cela devait être à cause du LSD.

Inside Rock : As-tu des albums cachés que nous ne nous pourrions soupçonner ?

BH : J’aime bien Knight From Cydiona de Muse, et quelques-unes de leurs chansons. Oui, c’est vraiment pas cool mais je n’en ai rien à foutre. Sinon, il y a Lee Hazlewood, Bollywood All Stars, Sister Of Mercy, Witch (ça c’est pour rire), Gong et le mauvais progressif en tout genre.

Inside Rock : Qu’est ce que font les Warlocks en ce moment ? Y’a-t-il quelque chose en préparation ?

BH : Quand j’aurais envie de faire quelque chose, peut-être que nous le ferons, ou peut-être que nous le ferons en partie... Je ne contrôle personne.

Inside Rock : Quelles sont les chansons dont tu es le plus fier ?

BH : Isolation, Thursday Radiation, Starpower (mal enregistrée), Caveman Rock, Angry Demons, Suicide Note, Jam Of The Witches, Song For Nico, House Of Glass.

Inside Rock : Merci beaucoup. J’espère qu’on te reverra bientôt en concert.

BH : Merci beaucoup de m’avoir consacré ce temps.



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