Concerts
Calexico

Paris (La Maroquinerie)

Calexico

Le 4 avril 2006

par Giom le 11 avril 2006

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Le chaudron de la Maroquinerie accueillait en ce mardi soir l’un des groupes les plus novateurs du rock américain de ces dix dernières années. Après une après-midi passée à me balader entre la place de la République et celle d’Italie, je ne pouvais rêver meilleur remontant.

Je débarque donc dans la salle au moment où les lumières s’éteignent pour laisser entrer sur scène un trio répondant au doux nom de El Perro Del Mar. Ne nous y trompons pas, il s’agit d’un groupe scandinave avec une chanteuse blonde (non, ce n’est pas un cliché !) qui déverse un agréable son pop-folk le temps de sept ou huit morceaux. On retiendra l’appréciable This Loneliness, selon la chanteuse écrit par elle à Paris, qui réussit à atteindre une certaine intensité et à provoquer l’émotion. Bref, une entrée en matière assez intéressante avant Calexico.

Le temps pour le DJ de la Maroquinerie de passer presque tout l’album London Calling (vous verrez, ce détail a son importance !) et les divers roadies et musiciens de Calexico ont fini d’installer le matériel impressionnant du groupe. On remarque avec plaisir que Joey Burns accorde lui-même ses nombreuses guitares (peut-être est-ce du perfectionnisme ?). Le groupe arrive et nous voilà parti pour presque deux heures de show où la formation (quatre musiciens viennent épauler le duo Burns / Convertino) défend sur scène de nombreux titres de leur nouvel album, Garden Ruin, aux sonorités plus rock que d’habitude (« That’s why we’re here with you, no ? » nous questionnera alors Burns). Le groupe n’hésitant pas pour cela à évoluer avec trois guitares électriques alors que le génial John Conventino assure une rythmique impeccable en tapant de façon convaincante sur ses fûts. Mais le groupe saura aussi revisiter quelques classiques de ses albums précédents, ici complètement transcendés par des versions live euphoriques. Les musiciens sont si brillants qu’on a souvent l’impression de se retrouver face à un véritable big band capable dans la minute qui vient de se lancer dans une improvisation infinie. En tout cas, les cuivres virevoltent, les cordes planent et la pedal steel enrobe tout cela de la plus belle des façons. En plus de cela, Burns ne manque pas de charisme, sachant conquérir le public parisien en interprétant (improvisant ?) un des titres en français. Dommage que l’accent du sud des États-Unis du chanteur n’ait pas permis de tout comprendre à cette fable déclamée par l’excellent Joey. En tout cas, l’atmosphère confinée de la Maroquinerie correspond parfaitement au concert enthousiasmant et chaleureux livré par les Américains et l’ambiance est à son comble lorsqu’ils nous livrent une interprétation mémorable du Alore Again Or de Love que mon voisin de gauche, pourtant invité comme moi, semble avoir du mal à reconnaître. Le groupe sort quelques temps plus tard sous une pluie d’applaudissements retentissants achevant une première partie de concert de près d’une heure et demie.

Alors que nos Américains préférés ne se font pas attendre trop longtemps, une jeune femme du public demande avec force le titre Chrystal Frontier que Joey affirme qu’il vont jouer. Mais nous avons finalement droit à une version rock-latino (Calexico quoi !) incroyable du classique du Clash, Guns Of Brixton, que n’aurait pas renié Strummer s’il n’était pas six pieds sous terre. Burns expliquant ce choix par le fait que d’entendre les Clash à la pause leur avait donné envie de jouer ce titre. Un plaisir immense s’empare alors du public et on peut voir de nombreux corps commencer à bouger et reprendre en chœur le refrain des Clash transformé à sa sauce par Burns : « Oooooooh, guns of Brixton ! ». S’en suit un enchaînement mémorable avec Chrystal Frontier, qui doit ravir la jeune femme de l’assistance, pour une version hallucinée du titre qui conclu ce fabuleux concert de la plus belle des façons. Burns semble heureux, fonce faire l’accolade à ses partenaires et remercie chaleureusement le public parisien (il est vrai, ce soir, extrêmement réactif) en en profitant pour faire sa pub pour le passage du groupe au festival du Printemps de Bourges à la fin du mois : « avec Iron And Wine ». Le rendez-vous est pris !



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