Concerts
Danko Jones

Paris (Trabendo)

Danko Jones

Le 25 mars 2009

par Sylvain Golvet, Aurélie Cluzel le 6 avril 2009

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Il n’y a rien de plus fin que la frontière entre la prestance et le ridicule, et particulièrement quand on a la prétention de monter sur scène pour divertir les gens. Ça s’est assez vite vérifié ce soir dès un rapide coup d’œil au coin merchandising de la salle. Quand Danko Jones, fervent défenseur canadien d’un esprit rock’n’roll simple et sans concessions, y présente une modeste et sympathique collection de t-shirts, Backyard Babies se ramènent eux avec la panoplie complète. Ça va du badge au sac personnalisé, du string au revêtement de guitare… pour Guitar Hero. Le pire, c’est que leur stand aura un certain succès.

Mais ne jugeons pas trop vite sur ces oripeaux et laissons au moins à cette première partie le temps de se glisser sur scène afin de juger sur pièce. Hélas, les craintes se révèlent (comme souvent) bien fondées. Le plus pathétique, c’est de savoir que les gugus sont Suédois. Ça n’a pourtant pas l’air de les gêner de tenter de passer pour plus californien que Mötley Crüe, entre un chanteur sapé comme celui de Maroon 5 et un guitariste tatoué passant son temps à feindre pathétiquement la folie. Alors que bien sûr tout est ultra carré dans leur prestation rodée depuis 1987 (tout de même !), jusque dans ces morceaux pas spécialement mauvais mais qui se glissent dans l’oreille pour en ressortir aussi sec, en contournant le cerveau au passage. Un truc sans personnalité aucune, qui pourtant a l’air de faire le bonheur de la fosse. La suite, vite !

Quand Danko Jones se pointe sur scène, on se rend bien compte qu’il n’a lui pas besoin de passer des heures à fignoler son maquillage « destroy » pour s’imposer sur son terrain. Assisté des ses acolytes bassiste et batteur, tous deux aussi noirs vêtus que leur chef, il impose d’entrée le respect pour tout de suite faire parler la poudre. Avec leurs riffs bien gras à la Mötorhead, et ce sens aiguisé de la mélodie efficace, les morceaux de Danko Jones se retiennent immédiatement et donnent envie de les hurler le point levé à la moindre occasion. Aucune envie de révolutionner le rock ici, mais un bon moyen de se défouler, un idéal de fun décomplexé, sans tomber dans les filets du putassier et le tendance. Ce que fait Danko Jones, c’est mixer les classiques d’AC/DC, des Ramones, dans le même esprit que Turbonegro, Nashville Pussy et autres adeptes du rock’n’roll high energy. Outre un charisme indéniable et une langue impressionnante (et oui !), il peut aussi se targuer d’avoir une sacrée grande gueule, vannant le public entre les chansons. De véritables sketch où le chanteur-guitariste se révèle hilarant.

Côté musique, c’est un mélange de ses albums qui défile, dont les sujets oscillent entre deux thèmes : les femmes et le rock. Peu importe, les morceaux sont assez catchy et variés pour passer un très bon moment, à se trémousser dans tous les sens. L’humour coquin de certains morceaux laissent même un sourire niais sur le visage (le délicieux First Date où il demande aux filles si elles embrassent le premier soir). Mais Danko Jones sait aussi se faire très sérieux, tel Mountain qui achèvera l’hommage rendu au rock’n’roll ce soir, avec Danko Jones passant en revue ses futurs colocataires au Paradis des Rockers, de Bon Scott à Dimebag Darell, de Ron Asheton à « …Mister Johnny Cash ! ». Pour sûr, Danko Jones n’y sera pas le plus connu, mais il y aura gagné sa place.

©Aurélie Cluzel ©Aurélie Cluzel ©Aurélie Cluzel ©Aurélie Cluzel ©Aurélie Cluzel ©Aurélie Cluzel ©Aurélie Cluzel ©Aurélie Cluzel ©Aurélie Cluzel ©Aurélie Cluzel ©Aurélie Cluzel ©Aurélie Cluzel ©Aurélie Cluzel ©Aurélie Cluzel


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