Concerts
Guns N' Roses

Paris (Bercy)

Guns N’ Roses

Le 20 juin 2006

par Noesis le 27 décembre 2006

« Just a little patience... »

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Treize ans que les fans attendent un retour en grâce dans la Capitale du teigneux rouquin. Guns are back, qu’on se le dise ! Sonné, abattu, épuisé. Je sors du bunker parisien Bercy avec une "estranged" impression. Je venais de voir le héros de mon enfance deux heures trente durant. La personne qui m’a sans doute le plus fasciné et façonné était face à moi. Courant, virevoltant, sautillant, Axl Rose n’avait pas trop perdu de sa superbe. Frontman charismatique, Paris était à ses pieds. Tout bonnement impressionnant.

"Old at heart, but I’m only 28"

Il aura fallu attendre mes 28 printemps, pour toucher du doigt la légende Guns N’ Roses. Le groupe le plus dangereux d’une époque révolue est méconnaissable. Slash, Duff, Gilby, Matt ne seront pas de la partie. Qu’importe. Alors que le noir se fait dans la salle bouillonnante, mon rythme cardiaque s’accélère. Près d’une heure de retard. Une bagatelle. On veut en découdre. Les premiers accords de Welcome To The Jungle sont lâchés, le temps est en suspend. Les lumières balaient le public au rythme lancinant du riff. Puis, la libération. « Do you know where the fuck you are ?”. L’homme est là. Il en impose encore. À 44 ans, il a toujours la classe, malgré quelques kilos en plus au compteur.

« We’ve got fun N’games !”. « We got everything you want ». Bienvenue dans la jungle étouffante de Paris Bercy, Monsieur Rose. Nous vous attendions, confiants, depuis 1993. La fosse est en lévitation, les gradins sont debouts. Un accueil qui vous fait manifestement plaisir. « Thank you for your... enthousiasm ». À gauche du maître de cérémonie, Mister Richard Fortus et Sir Bumblefoot.
À la droite de Dieu le père du Rock, Robin Finck, qui va rapidement ne plus être mon ami... Brain à la batterie martelle, et le fidèle Dizzy est aux claviers. Le début de set ne nous laisse aucun répit. Après le climat tropical du premier morceau, It’s So Easy fait encore monter la température. Suivent Mr Brownstone, et Live And Let Die avec l’artillerie lourde pyrotechnique. Puis, le drame arrive.

« Why don’t you just fuck off -Finck- !?” Tropiques au compteur, on change le moteur. Nous voilà partis chez les pingouins. Les manchots ont-ils le feeling pour aligner un solo digne d’introduire un monument tel que Sweet Child O’ Mine ? Non ! Pas de trame, juste la démo en mode ON. La si célèbre ligne mélodieuse de Slash arrive comme un cheveu gras sur la bière, avec un magnifique pain sur les premières notes. Bravo. Axl rattrape le coup, en se lovant dans un drapeau français jeté par un fan. L’image fait son petit effet. Mais, Oh my God, que cela fait mal au ventre de voir Robin Fin-ck-ger in the nose se réapproprier des soli monumentaux. Pas une seule fois, il n’essaiera d’être fidèle à l’œuvre originale et se fourvoiera dans des réinterprétations poussives. Bouh, vilain méchant, tu vas pas me gâcher ma soirée. Fortus et Bumblefoot sont quand à eux, très respectueux des premières compositions. Le second malmènera néanmoins Don’t Cry lors de son petit interlude musical d’avant Better.

And please don’t cry -Noesis-, I know how you feel inside...” Et, à l’intérieur, cela bouillonne. Comme dans le clip, j’avais ma petite pancarte sur le coeur -Where is Slash ?-, en lieu et place de -Where’s Izzy ?- ... Sniff. Izzy, de toutes façons, on l’a retrouvé ! Le guitariste nous gratifie de sa discrète et gracieuse présence sur quatre morceaux. On sent l’authenticité du truc. « An old friend of mine » lance Axl. Dis, Monsieur Rose, tu ne veux pas me virer Fin-ck-ger in the ass pour fautes graves (November Rain saccagée) et demander à Izzy de revenir faire le con sur scène ? On s’amuserait bien mieux, je t’assure. Cinq nouveaux titres seront joués ce soir. Madagascar, The Blues -superbement introduite par un solo de piano de Dizzy-, Better, IRS, et Chinese Democracy. Des titres à la force des Guns et à l’âme des Roses. Mélodieux, imprévisibles et audacieux. Vivement l’album. Elle est bonne celle là... You Could Be Mine laisse apparaître la seule faiblesse vocale de Axl. Sur le pont aigu et long d’avant solo -oui, massacré par Mister Pigloo- il doit s’y prendre en deux temps. Rien de bien méchant comparé aux interminables jams et autres attentes entre deux morceaux. Le concert perd malheureusement en intensité. Un live bien tassé de deux heures sans interlude, ni bœuf musical aurait été plus agréable.

Mais ne boudons pas notre plaisir. Voila qu’arrive Paradise City. Je ne précise plus que Robin Fuinque -Ch’timi Powa !- atomise l’intro par un je ne sais quoi qui fait mal aux oreilles. Axl déconneur introduit l’expérimentation sonore du barbu par un « for your listening pleasure : Mister Robin Finck ». Quelle bonne poilade ! La version jouée est légèrement accélérée et file droit vers l’explosion de confettis. On met les bouchées doubles pour que le Boss ne remarque pas que beaucoup de personnes ont déserté la salle pour prendre leur dernier métro. Il est plus d’une heure du matin.

«  Please, take me home ».

Le groupe revient saluer, lancer de micro pour Axl.
Les Guns sont bel et bien de retour. Malgré quelques réserves, ce concert me laisse encore songeur. Un rêve d’enfant exhaussé. Allez Noesis, pas le temps de rêvasser, deux heures de routes t’attendent.
Move To The City !

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Set-list :

• Intro
• Jungle
• Easy
• Brownstone
• Live And Let Die
• Robin Finck Solo
• Sweet Child O’ Mine
• Madagascar
• You Could Be Mine
• Heaven’s Soor
• Jam / Dizzy Solo : [Ziggy Stardust
• The Blues
• Band Introduction
• Richard and Robin Solo
Out Ta Get Me
• Bumblefoot Solo : Don’t Cry
Better
• November Rain
• IRS
• My Michelle
• Used To Love Her / feat Izzy
Patience / feat Izzy
Nightrain / feat Izzy
Chinese Democracy
• Robin Finck Solo ou ce qui y ressemble
Paradise City / feat Izzy