Sur nos étagères
III

III

Peter Gabriel

par Alexx le 15 janvier 2008

4

paru en mai 1980 (Charisma)

Diminuer la taille du texte Augmenter la taille du texte Imprimer l'article Envoyer l'article par mail

Il y a maintenant quelques temps, Psychedd nous avait fait part d’une magnifique story sur le groupe Genesis. Elle nous comptait l’épopée d’un groupe un peu particulier de part son chanteur un peu… disjoncté sur les bords. Mais ceci est une autre histoire sur laquelle je vous de vous jeter : Story Genesis.

Mais revenons vite sur les raisons de la carrière solo de Peter qui peut se résumer ainsi : volonté d’aller encore et toujours plus loin dans ses “délires” scénaristiques [1] et volonté de ne pas écraser le groupe. C’est donc dans cet optique très vite résumée [2] que notre chanteur débute ses tribulations.

Pour beaucoup, la vie après Genesis est synonyme de gros tubes et de gros sous avec Phil Collins. C’est vrai, mais le véritable “après” est joué par Peter et sa multitude de disques et projets. Ses deux premiers albums sont accueillis de manières totalement différentes. Autant le premier est l’exercice classique de reconversion usant (avouons-le) de petits clichés musicaux pop rock lorgnant vers le grand public, que le deuxième est relativement mal apprécié du public même s’il fait des scores de ventes honorables. Aujourd’hui, c’est l’un des quatre albums éponyme qui est le moins estimé.

Le troisième quant à lui marquera l’un des nombreux tournants de sa carrière musical. Il l’avouera lui-même plus tard : ce n’est qu’avec le troisième album qu’il avait enfin trouvé sa sonorité, sa “patte”. Et quelle patte ! Sur cet album qui n’a de nom que le très humble III [3] on trouve les pépites Intruder, Family Snapshot, Games Without Frontiers et le très fameux Biko (cette chanson est souvent joué lors de ses concerts).

Mais tentons d’expliquer ce qu’est le son de Peter Gabriel. Cela réside en quelques caractéristiques. Outre bien entendu son grain de voix assez nasillard, il use et abuse des percussions. On pourrait même dire qu’il veut que son batteur soit un gros bourrin Par ailleurs, il faut savoir que le leader du moment de Genesis, Phil Collins, est venu taper de ses baguettes lors de cet album. Les guitares sont très crus et il n’hésite pas mixer le tout d’une façon très clair. À l’arriver, on se retrouve avec un disque aux sonorités directes et franches. De plus, III est un album sombre tant par les sujets abordés (Games Without Frontiers, Biko) que par l’approche musical. Un exemple simple, celui de Lead A Normal Life. Un piano jouant une triple tierce, un xylophone en très rythmé mais doux tranché par la voix saturé de Peter Gabriel. Le tout achevé par divers son tout droit sortis d’une alarme dissonante et discordante.

Du point de vue textuel, Biko est un bon exemple. Ce dernier titre traite de Steve Biko, militant Sud-Africain luttant contre l’apartheid tué par des policiers en 1977. Cette chanson marque le début de l’intérêt que portera Peter envers les associations humanitaires.

C’est donc belle et bien un album mature que Peter nous à concocter. Certes ce n’en est pas un que l’on pourrai considérer comme facilement abordable. I Don’t remember est assez brutale aussi bien dans le traitement sonore, que dans la composition. De plus, il faut apprécier les chansons un peu fouillis (seulement en apparence puisque quelques écoutes suffit trouver une structure “stable”). Non content de cette galette, Peter Gabriel sortira deux ans plus tard un disque que l’on peut considérer comme une suite directe à celui-ci en plus sombre et qui peut être considéré comme l’apogée de la décennie suivant son départ de Genesis. Mais ceci est une autre histoire…



[1Délires qu’il met en scène lors des concerts avec le groupe.

[2Je me répète, si vous voulez plus d’explications, il a toujours l’article susnommé.

[3Il est aussi appelé Melt en référence au travail de Storm Thorgerson qui a réalisé la pochette en faisant “fondre” le visage de Peter

Répondre à cet article

modération a priori

Attention, votre message n'apparaîtra qu'après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Suivre les commentaires : RSS 2.0 | Atom



Tracklisting :
 
01 - Intruder (4’53”)
02 - No Self Control (3’55”)
03 - Start (1’20”)
04 - I Don’t Remember (4’41”)
05 - Family Snapshot (4’28”)
06 - And Through The Wire (5’00”)
07 - Games Without Frontiers (4’06”)
08 - Not One Of Us (5’21”)
09 - Lead A Normal Life (4’14”)
10 - Biko (7’29”)
 
Durée Totale : 45’27”