Nouveautés
Interceptors

Interceptors

Screen Vinyl Image

par one minute in the dream world le 24 novembre 2009

4,5

Le 9 avril 2009 (Custom Made Music/Safranin Sound)

Diminuer la taille du texte Augmenter la taille du texte Imprimer l'article Envoyer l'article par mail

Beaucoup de bonnes surprises sont à dénombrer en ces temps de revivals tous genres, dont le post-punk ou le shoegaze qui trouvera encore une fois en cet album de Screen Vinyl Image un lifting très abouti,à la hauteur de ce que peut proposer une formation déjà un peu moins "verte" comme A Place To Bury Strangers, avec deux albums à son actif.

Cependant, et c’est à souligner, mais aussi à porter à son crédit, Screen Vinyl Image exhale ici une nostalgie new-wave superbement actualisée (Asteroid Exile, excellent morceau aux airs de Talk Talk assez irrésistibles), ce qui lui permet d’échapper, compte tenu du nombre croissant de formations œuvrant dans ce créneau, au statut peu enviable de "énième groupe néo-shoegaze". Et quoiqu’il en soit, ses compositions sont, en dépit d’un début synthétique dispensable (Synthetic Apparition, à l’atmosphère particulière mais ne retenant pas l’attention outre-mesure), toutes de très bon niveau. Cathode Ray, rythmé, doté d’une belle force de frappe impulsée par une batterie électronique (là encore, les 80’s ne sont pas loin), noisy façon The Jesus And Mary Chain et rappelant aussi, d’un point de vue vocal, le duo formé par William et Jim, nous met d’ailleurs d’emblée sur le bon chemin. Comparable aux essais de A Place To Bury Strangers, il annonce et laisse deviner un potentiel important. Ce que Slipping Away, à la fois plus pop et plus lourd, confirme avec élégance, avant de s’embarquer dans un envol noisy caractéristique du shoegaze d’alors et d’avant, enthousiasmant au possible. Puis Fever, tout aussi élevé en qualité, initie cette orientation 80’s discrète, jamais envahissante, juste assez bien distillée pour s’acoquiner à merveille avec les plans plus directement noisy du duo New-Yorkais. Lost In Repeat, rêveur et porteur de strates de guitares, associées aux synthés, déterminantes, met en relief cette adresse, cet équilibre trouvé entre deux tendances, de même que la variété, aucunement éprouvante, des climats jalonnant Interceptors. Et s’il privilégie légèrement les penchants noisy des Américains, Until the End Of Time, très "early The Cure", nous fait don d’une trame cold, tachetée de new-wave, captivante. De légères envolées synthétiques, et une sensibilité pop qui m’évoque le premier Bad Lieutenant, renforcent ce morceau à l’issue duquel on se dit déjà que l’on tient là un disque aussi précieux que ceux des formations mises à l’honneur dans cette chronique.

Cette impression se confirme sur le début de Death Defiance, instrumental mêlant parfaitement plans électro, new-wave grinçante et ouvertures noisy modérées. Puis What You Need le bien nommé réutilise cette batterie électronique avec à-propos en la confrontant à un tissu sonore qu’on peut presque considérer comme étant le signe distinctif de Screen Vinyl Image dans le sens où il se positionne comme par miracle à l’exacte croisée de ses orientations. Il en résulte une identité propre, et une cohérence, qui font de ce groupe et de ce disque un évènement à ne pas laisser passer et à suivre à la trace, tant discographiquement que scéniquement. A l’écoute de Conscience Collider, lui aussi bien titré dans le sens où son nom pourrait illustrer l’effet produit par l’ensemble, on tombe définitivement sous le charme de ce mixage des styles personnel, bien qu’influencé par certaines pointures actuelles et plus anciennes que Screen Vinyl Image a fort bien digérées. Et quand débute Chaser, on se rend compte qu’on n’arrive plus trop à se situer, tant le brassage donné à entendre met en présence et fait cohabiter avec bonheur des genres dont on aurait pu douter quelque peu, avant l’écoute, de leur compatibilité. Intense et léger, il fait, à l’image de bon nombre de morceaux d’ Interceptors, le pont entre elles, et entre différentes sonorités, de manière enchanteresse.

Et l’album au visage féminin rougeoyant s’impose naturellement comme l’un des indispensables de cette année 2009, avec en plus de cela ce petit côté novateur à la Health grandement appréciable.



Répondre à cet article

modération a priori

Attention, votre message n'apparaîtra qu'après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Suivre les commentaires : RSS 2.0 | Atom



Tracklisting :
 
1. Synthetic Apparition (4:34)
2. Cathode Ray (4:38)
3. Slipping Away (4:59)
4. Fever (3:38)
5. Asteroid Exile (5:35)
6. Lost in Repeat (5:04)
7. Until The End of Time (4:15)
8. Death Defiance (4:28)
9. What You Need (4:30)
10. Conscience Collider (4:51)
11. Chaser (5:28)
 
Durée totale : (52:00)