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par Laurence Saquer le 8 septembre 2009
Si vous venez chercher un "Good Bye My Lover/Good Bye My Friends" à la James B****, passez votre chemin. Ici, la Playlist De La Fuite met le doigt sur la lâcheté, la faiblesse et l’espoir.
Une valise défaite, des photos déchirées, des mouchoirs en papier tous mous de larmes, un téléphone en morceaux : la tristesse.
Ça, c’est la première étape. Ensuite vient le rebond, l’instinct de survie. La valise se reconstitue, les photos sont piétinées dans la précipitation, les mouchoirs abandonnés, et le téléphone, moqué : la fuite.
La super facilité de la fuite, de tout envoyer sous le lit, avec les moutons, d’oublier qui l’on est, recommencer ailleurs. Comme dans les films. Sauf que dans les films, il y a toujours une bande-son pour faire frissonner le spectateur.
Chers amis, frissonnons à l’écoute de ces quelques morceaux sur lesquels la fuite aurait de quoi faire sa belle !
Beside You In Time, Nine Inch Nails (With Teeth, 2005)
Idéalement, à la fin de la chanson, une voiture explose sur une autoroute à 6 voies. Mais avant, le lâche est caressé par les sonorités de l’interprète aux 1000 coupes de cheveux.
Miami Nice, Elastica (The Menace, 2000)
Belle à faire venir les larmes même dans les transports en commun, Miami Nice ne donne pas envie de partir. Elle donne juste envie de s’envoler.
Into You Like A Train, Psychedelic Furs (Talk Talk Talk, 1981)
C’est pied au plancher et le sourire vainqueur que la fuite se met en scène sur ce petit boulet bien calibré et pas piqué des vers. La lumière est au bout du tunnel.
Praying Arm Lane, 16 Horsepower (Secret South, 2000)
Pas de conquête de l’Ouest avec une diligence. Non. Juste la conquête d’une nouvelle vie. Bourrée d’espoir, bienveillante comme la main qu’un ami passe dans le dos,"Praying Arm Lane" rassure le fuyard. File, file, je m’occupe de tout, dit-elle...
And He Kept On Whistling, The Thugs (I.A.B.F., 1991)
Juvénile, sale, épaisse, la bouffée d’air des Thugs te bouffe en moins de deux. Un bon coup de pieds au derrière, et puis un autre au cas où t’aurais pas compris, imbécile. C’est pas ici que ça se passe. Tire-toi et profite de la porte que je t’ouvre...
Chaos Of The Galaxy/Happy Man, Sparklehorse (Good Morning Spider, 1998)
D’abord hésitant, le fuyard tourne en rond. Puis, sur son épaule, on lui murmure de jolies choses... Mais putain... putain, ces interférences ! J’entends rien ! J’entends rien ! Quoi ? Tu dis quoi ? Oui ! Oui ! Je me tire !
That Man Will Not Hang, Mclusky (sur The Difference Between Me And You Is That I’m Not On Fire, 2004)
Une belle fuite, ça se fait en voiture vintage, ou ne se fait pas. Crasse du larynx, dérapage contrôlé, nuages de poussière grise et surtout, headbanging au volant, le lâche se tire en tendant un majeur pas très élégant... mais salvateur.
Someday..., Blanche (If We Can’t Trust The Doctors, 2004)
C’est à l’aube, froide et opaque, que le fuyard laisse derrière lui femme ou homme et enfants. Un dernier coup d’oeil sur les volets de la chambre du plus jeune, sursaut de culpabilité. Ensuite, il peut aller se noyer tranquillement dans un lac et avancer lentement dans l’eau froide. Court, efficace.
My Favorite Day To Die, Subtonix (Tarantism, 2002)
Le fuyard est drogué, survolté, fend une foule compacte, tombe, ramasse sa bave, bouscule, lutte pour garder les yeux dans leurs orbites. Il part mais ne sait pas où il va. Pas sûr qu’il se souvienne comment il y est parvenu.
Shining Road, Cranes (Loved, 1993)
Fuir, oui. Mais on ne fuit jamais sans espoir. Une bonne poigne d’espoir dans la main, une grande respiration, une très grande respiration (c’est pour le break) puis... le grand saut. La satisfaction de l’avoir dit. De l’avoir fait.
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