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Lack Of Communication

Lack Of Communication

The Von Bondies

par Oh ! Deborah le 27 juin 2006

3,5

paru en 2001 (Sympathy For The Record Industry)

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Detroit a toujours été prolifique. En plus d’être reine et fondatrice de la techno, conséquence de sa pointe technologique post General Motors, elle a donné naissance à la soul (qu’elle partage avec Memphis) mais aussi au garage-punk qui laissera des sequelles sévères, encore aujourd’hui, notamment sur les Von Bondies.

Voici un groupe, qui, comme beaucoup d’autres, ne s’est pas remit de ses aînés, les Stooges. Les Von Bondies viennent donc de Detroit et c’est Jack White (producteur à ses heures et ex-copain du quatuor) qui a produit leur premier album avant de les sortir de là. Ce Lack Of Communication a donc un son tout à fait puissant et cradingue, sans pour autant avoir l’énergie sanglante de certains albums des White Stripes. Jack White a toutefois réussit à reproduire parfaitement le son d’époque si bien qu’on serait complètement dupés si l’on ne savait pas que la chose était sortie en ce début de millénaire. Il n’est donc pas question d’innovation sonore ni même dans les compositions elles-mêmes qui reprennent franchement les recettes du blues, des précurseurs punk, et parfois même du hard rock. Les Von Bondies balaient tout sur leur passage, comme le vent chaud des contrées sud-américaines. Sûr que Lack Of Communication occuperait fièrement les BO de Tarantino et peut-être même la discothèque des Cramps s’il n’était pas né si tard.

Comme leurs contemporains, les Von Bondies nous servent un rock bouilli dans l’urgence à la saturation démoniaque. Mais, eux ne tombent pourtant pas dans la facilité : rythme complexe, breaks et mélodies accrocheuses sont placés judicieusement. Et puis dès les premières notes de Lack Of Communication, l’envie de se laisser séduire une fois de plus par le rock’n’roll ne fait pas un pli. Une tension domine jusqu’aux refrains qui nous tombent dessus au bon moment pour un plaisir instantané. Guitares chaudes et basse lancinante servent le chant enragé de Jason Stollsteimer, dont on ne peut nier la ressemblance avec celui de Jack White sur certains morceaux. Violence sonore, accents 50’s, résonnances complètement cafardeuses, impression de déjà-vu, ou plutôt, seulement de déjà-entendu, parce que les caves brûlantes de leur ville en lambeaux ou les bars abandonnés de la route 66, on aimerait bien les voir justement. Mais, The Von Bondies ont pensé à nous, et c’est de façon réussie qu’ils éveillent en nous les images suintantes et vagabondantes d’un western aux coups portant sur des riffs arrachés, renforcés par le coffre certain du chanteur. Attention, des chœurs sucrés se font entendre régulièrement. Une certaine finesse est de rigueur : y’a deux filles dans le groupe !

Les Von Bondies avaient donc assez d’envergure et d’énergie pour laisser entrevoir un avenir trépidant. Dommage que le soufflet soit retombé avec l’album suivant.



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Tracklisting :
 
1- Lack Of Communication (3:32)
2- It Came From Japan (2:11)
3- Shallow Grave (3:11)
4- Going Down (1:54)
5- Cass & Henry (5:36)
6- Nite Train (3:29)
7- No Sugar Mama (1:57)
8- Cryin’ (2:06)
9- In The Act (3:03)
10- Please Please Man (2:04)
11- Sound Of Terror (9:18)
 
Durée totale : 43:31