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mercredi 15 avril 2015
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par Parano le 2 décembre 2008
Paru en mai 2001 (Crank / Buddyhead)
Voilà un disque qui ravira ceux qui pensent que le rock doit être massacré par des branleurs de 20 ans, plutôt que troussé par des trentenaires malins. La première fois qu’on glisse Mono sur la platine, ou, pire, dans son iPod, on est surpris, forcément. Le son bave, la batterie sature, les guitares hurlent, la voix explose, bref, on se prend une sacré raclée. Un fois le premier gnon encaissé, on se dit que, tout de même, ce disque est vachement bien foutu, cohérent, mature, et même, disons le tout net, mélodique. Pas mélodique comme savent l’être les hululements de Chris Cornell, Jeff « Mississipi » Buckley, ou James Blunt. Non, mélodique comme sauraient l’être les convulsions vocales d’un Iggy Pop avaleur de sabre.
Oui, Mono évoque immanquablement les Stooges, mais aussi Drive Like Jehu, la cocaïne au petit déj, la mescaline pour maux de gorge, voir, pour les plus romantique d’entre nous, At The Drive-in sous amphétam-in. Bon, sans rire, ce disque est vraiment bien. Comment vous convaincre ? Déjà, Mono a eu l’incroyable mérite de mettre d’accord Courtney Love ET Dave Grohl, qui l’ont tous deux adoré. Respect. Sinon, je peux aussi piocher quelques adjectifs bien sentis, quelques adverbes audacieux, dans le petit Robert du critique rock : Sauvage, ultime, jouissif, abrasif, psychédélique, sombre, torturé, inspiré, habité, et soumis à une TVA de 18,6. Je sens que j’ai ouvert une brèche dans l’indifférence polie qui protège d’ordinaire votre inexcusable mauvais goût. Il ne me reste plus qu’à vous parler du groupe pour emporter la partie, et retourner me coucher.
The Icarus Line, ce ne sont pas des enfants de cœur. Ce sont des mecs qui écrivent « $uckin’ dick$ » sur le tour bus des Strokes. Des mecs qui sont tricards au Texas, après avoir profané une guitare ayant appartenu à Stevie Ray Vaughan, dans un Hard Rock Café d’Austin. Des types qui, à l’époque, portaient des tenues noires, avec une petite cravate rouge. Avec des têtes de vauriens arrogants. Des types adorables et doués. Qui, depuis, se sont un peu perdus. Mais ça, c’est une autre histoire.
Voila, donc, Mono c’est de la bonne came. L’album est totalement introuvable chez votre épicier, mais traîne sur Internet. Parlez-en au Père Noël, qui n’en peut plus d’emballer le dernier AC/DC.
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