Alors qu’on pourrait croire que les derniers rockers parisiens se dirigent vers les seconds étages des maisons de disques pour apposer une petite signature afin de disparaître ensuite dans l’arène encombrée des performances radiophoniques, un quartet de quatre jeunes énervés se permet de ne pas rater son deuxième album. Et ça mérite un peu d’attention. Pas de quoi crier au génie, mais assez pour remarquer les velléités modernistes de garçons pas décidés à se confiner dans le rétro.

Clairement, la force du groupe réside dans l’identité musicale à la fois britannique et venant de l’autre côté de l’Atlantique. Le son a ce côté bordélique qu’il fait bon chérir chez toutes formations indépendantes. Fontao a des accents inimitables de formations punk-funk du West Yorkshire qui ne trompent personne comme sur Never On The Radio. Il est de plus aisé de percevoir les progrès du groupe plus occupé à flairer les traces de Francis Black et de Bloc Party qu’à choisir le titre d’un troisième album.

Bien sûr, la comparaison ne peut être d’égal à égal et on surprend encore les membres de Stuck In The Round à recycler les Pixies en simili-tubes power pop comme I Shot My Friend, Don’t Go Henry, Nevermind The Living Dead, mais dans l’ensemble, on atteint largement le niveau de Surfer Rosa. Avec une maîtrise supérieure dans la détermination, une volonté plus mûre.

Et un petit paquet de bons titres, parmi lesquels Waste et I Travel The World fournissent les clefs d’un choix honorable. Réalistes, ces quatre Français ne prétendent sans doute pas œuvrer dans le durable. Chansons franches du collier, piles de guitares sursaturées, une mentalité comme on n’en fait plus guère : un disque, c’est fait pour être écouté, pas vrai ? Un autre point pour eux.