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mercredi 15 avril 2015
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par Milner le 4 octobre 2005
paru le 7 octobre 1998 (Infectious Records / BMG)
En 1996, quand certains d’entre nous se sont mis à écouter le premier effort de ce trio aux réminiscences punk (1977), ils ont dû penser que Tim Wheeler et ses deux acolytes étaient attachants sans pour autant avoir des chansons impérissables. Deux ans plus tard, ces mêmes auditeurs ont dû sacrément revoir leur jugement à la hausse : augmentée de la troublante Charlotte Hatherley à la guitare et au chant, Ash publie ce qu’il est convenu d’appeler son meilleur album.
On rentre dans un ascenseur et c’est parti ! Le vrombissement du titre inaugural est simplement hallucinant et la guitare rythmique hache menu des riffs saignants (Projects). Il n’en faut pas plus pour s’exciter puis se relâcher sur la ballade Low Ebb à la somptueuse mélodie dont le chanteur Wheeler en tire son chant le plus puissant. Heureusement, on retrouve le Ash tel qu’on le connaissait auparavant quand il s’agissait de passer n’importe lequel de ses titres lors d’une fête pour séduire une bécasse. Oui mesdemoiselles, Jesus Says, Wildsurf, Numbskull suintent la bière brune et le machisme de fin de soirée des années 90. Ces titres prouvent une chose et une seule, c’est que le rock n’est jamais une affaire propre. Ces morceaux sont truqués jusqu’au trognon, ces jeunes gens sont bourrés de mauvaises intentions et ils sont produits par un type (Owen Morris) au goût généralement sûr (Oasis) qui là est entré dans leur jeu et en a fait, lui aussi, peut-être un peu trop. En contrebalançant leur aspect brut de décoffrage par des titres aux ambiances plus délicates, Morris montre ainsi que ses poulains ont mûri et qu’ils sont prêts pour les sollicitations télévisuelles. En ce sens, Aphrodite ressemble à une improbable association Ronettes/The Jesus And Mary Chain avec le refrain explicite « I don’t know about much, baby, all I know about is desire, baby ».
Pour notre plus grand plaisir et à l’écoute d’un morceau comme Fortune Teller, on a clairement l’impression que Ash est tenaillé par une fringale insatiable, le batteur Rick McMurray préférant taper fort sur des caisses que de retaper des ailes de bagnoles dans les industries de Derry. Il y aurait un essai pas piqué des vers à écrire sur tous ces groupes qui, à défaut d’être toujours lubriques, sont méthodiquement terrifiants ! Ce genre d’exploit suffit amplement, grâce aux ruses de studio, à faire un bon album. À ceux qui doutent de l’apport d’un disque irlandais dans le milieu du rock, on peut dire que certains titres de Nu-Clear Sounds sont aussi indispensables que l’aspirine le lendemain d’une biture.
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