Concerts
PJ Harvey

Paris, Olympia

PJ Harvey

le 24 février 2011

par Parano le 8 mars 2011

2,5

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Photo : Oliver Peel
Peel@Konzerttagebuch.de

Tout avait pourtant bien commencé : Un ciel clément sur la capitale, accompagné d’une température printanière et du sourire d’Airparif. Et puis, sur la façade de l’Olympia, le nom de la star en lettres rouges racoleuses, pour émoustiller le passant. Quelques jours après la sortie de son nouvel opus Let England Shake, PJ Harvey était attendue avec ferveur par le public parisien, dont une partie battait consciencieusement le pavé du boulevard des Capucines deux heures avant l’ouverture des portes. Les places s’étaient vendues comme des ipad quelques mois plus tôt, et s’arrachaient à prix d’or sur ebay (100 euros le billet sur le trottoir de l’Olympia). Autant dire que l’attente était immense, et les espoirs débordants.

Lorsque les lumières s’éteignent dans la plus belle salle des fêtes de France, le public retient son souffle, lâche quelques cris, puis la diva rock indé apparait dans une tenue extravagante de… de quoi au juste ? Peu importe. Sur scène, Polly Jean est accompagnée de l’incontournable John Parish (guitare), Mick Harvey (orgue, guitare et basse) et Jean-Marc Butty (batterie). Première incompréhension. Nos trois gaillards joueront dans un coin de la scène et PJ restera excentrée, séparée de ses musiciens par quelques amplis. Il n’y aura ni échange ni proximité entre eux et le show s’en ressentira.

Les premières notes de Let England Shake s’élève dans un silence religieux. Fin du morceau. Applaudissements. Silence. La voix est splendide, à l’évidence PJ est au sommet de son art, pourtant il émane de sa personne une froideur déconcertante. Ce soir, elle ne dira pas un mot au public, pourtant acquis à sa cause. Le groupe enchaîne, tout est très propre, un brin aseptisé, et passé les premiers titres, la frustration s’installe chez ceux qui auraient préféré assister à un concert plutôt qu’à un cérémonial un peu guindée.

Le groupe jouera bien quelques titres rock tirés des anciens albums (The Sky Lit Up, C’mon Billy) et à cette occasion PJ troquera cette foutue autoharp pour une six cordes, mais l’ambiance ne décollera jamais vraiment. Dans la salle quelques reproches s’élèvent, vite couverts par les ovations de ceux qui adhérent coûte que coûte aux choix de l’artiste. Let England Shake est joué en intégralité, agrémenté de quelques titres de Bring You My Love, Is This Desire et White Chalk. Après une heure trente de concert, et un seul merci (quand même), la belle s’en va comme elle est venue, au grand dam des fans, dont les plus chanceux n’auront déboursé que 50 euros pour un show aussi court que déroutant.
A la sortie, les avis sont partagés. Beaucoup de maîtrise, peu d’émotion, ce soir la prestation de PJ Harvey aura autant séduit que déçu.



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