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The Gathering 2008

The Gathering 2008

Killing Joke

par one minute in the dream world le 22 septembre 2009

4,5

paru en mai 2009 (Killing Joke Records)

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Killing Joke, connu pour un premier album éponyme renversant, ainsi que pour plusieurs opus indispensables (dont le dernier opus studio en date, Hosannas From The Basements Of Hell), prolifique et généreux quant au contenu proposé (tant sur le plan qualitatif que sur le plan quantitatif), nous fait ici une superbe surprise. En effet, ce live reprend, ni plus ni moins, l’intégralité des deux concerts donnés à Londres en octobre 2008, sous le line-up d’origine, lequel ne s’était pas réuni depuis...1982. Evènementiel donc (Jaz Coleman/Geordie Walker/Martin ’youth’ Glover/’big’ Paul Ferguson, avouez que cette (ré)union a de quoi attirer), ce coffret de quarante titres reprend, sur sa première partie, les débuts du groupe (avec notamment la quasi-intégralité du tout premier album, pour ensuite s’attarder sur sa période la plus récente, faisant notamment la part belle à l’album Pandemonium).

De plus, entre les deux prestations, très peu de "doublons" sont à déplorer, et l’album inclut des titres rarement joués dans les conditions du live, et même, comble du bonheur, des morceaux jamais joués sur les planches, comme Madness et Who told you how ?. Et l’enregistrement, rugueux comme peuvent l’être les prestations, crues et sans ajouts ni overdubs (ce n’est pas le style de la maison) de Killing Joke, possède ce professionnalisme qui fait qu’à l’écoute, on distingue parfaitement tous les instruments.
En outre, les titres de la formation de Jaz Coleman trouvent à l’occasion de ces concerts une énergie nouvelle, et donnent presque au final, par leur côté très organique, l’impression d’être issus d’un seul et même album, tout en affichant ces penchants approximatifs et cette rudesse inhérente aux prestations de Killing Joke. Et il y aussi cette minute de silence dédiée à Paul Raven, suivie par un Love Like Blood de folie...à l’image de tous les autres morceaux.

Il est d’ailleurs vain, et complètement déplacé, de chercher à distinguer l’une ou l’autre de ces quarante chansons, d’une part parce le répertoire de la Blague Qui tue ne présente aucune faille, et d’autre part parce qu’il s’agit bel et bien d’un évènement exceptionnel, le groupe officiant si l’on peut dire "à domicile", et qu’ici, ses prestations sont tout simplement d’un niveau énorme. Killing Joke, "âgé" mais expérimenté et encore rageur et remonté à souhait, met une gifle retentissante aux formations encore "vertes" et entérine définitivement, si besoin était, son statut non seulement de groupe culte, mais aussi de référence ultime d’un style touchant autant au post-punk qu’à l’indus ou à la new-wave, et en tous les cas complètement personnel. Et si ma préférence va à un Eighties joué pieds au plancher (même si le terme de préférence semble n’être que très peu approprié, dans le sens ou passé ce titre, je me rends alors compte que ma préférence va en fait...aux deux prestations dans leur intégralité), c’est l’ensemble de l’oeuvre du groupe qu’il faut ici mettre en exergue. Entre le Requiem phénoménal qui ouvre les débats (écoutez les exclamations de la foule lorsque s’amorcent les sonorités synthétiques qui ouvrent le morceau) et le Wardance acéré qui clôt les réjouissances, ce coffret s’impose comme un tout à écouter sinon dans son ensemble, tout au moins intégralement au niveau de chaque soirée retranscrite. Ce faisant, vous passerez, entre autres, par un Money Is Not Our God apocalyptique, à un inédit, Time Wave, à l’énergie punk dévastatrice, et à toute une ribambelle de titres mémorables comme le sont les deux concerts de ce Gathering 2008. Asteroid, chanté la bave aux lèvres par le sorcier Jaz, parfait maitre de cérémonie magistralement épaulé par des musiciens n’ayant plus rien à prouver, se distinguant tout au long de ces soirées par cette présence et ce charisme phénoménaux, et, est-il besoin de le préciser, par ce chant reconnaissable entre mille, constituant l’un des nombreux exemples de l’intemporalité des Anglais.

Je pourrais d’ailleurs continuer en ce sens et m’arrêter à chacun des titres de ce Rassemblement 2008, dont Turn To Red et sa basse proéminente. Mais pour conclure, je me contenterai de qualifier cet objet d’exceptionnel, et de vous en recommander l’écoute toute affaire cessante et par extension, l’acquisition des Peel Sessions 79-81, tout aussi significatives et offrant un répertoire plus cold/new-wave moins étendu mais tout aussi probant.
Superbe et définitif...un énième grand cru Killing Joke.



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Tracklisting :
 
CD1 :
1. Requiem (4:26)
2. Wardance (3:35)
3. Tomorrows World (5:04)
4. Bloodsport (4:40)
5. Complication (3:36)
6. S.0.36 (5:44)
7. Primitive (3:40)
8. Eighties (3:13)
9. The Fall Of Because (3:39)
10.Tension (4:05)
11. Unspeakable (4:27)
 
CD2 :
1.Who Told You How ? (4:30)
2. Butcher (5:01)
3. Madness (6:21)
4. Exit (3:33)
5. Follow The Leaders (4:42)
6. The Wait (4:02)
7. Pssyche (7:04)
8. Love Like Blood (8:22)
9. Change (4:59)
10. Are You Receiving ? (5:34)
 
CD3 :
1. The Hum (6:00)
2. Change (4:13)
3. Pssyche (4:49)
4. Love Like Blood (6:20)
5. Eighties (2:50)
6. Whiteout (3:45)
7. Exorcism (5:16)
8. Labrynth (5:24
9. Black Moon (5:00)
10. Turn To Red (4:53)
 
CD4 :
1. Communion (5:21)
2. Money Is Not Our God (4:28)
3. Asteroid (3:59)
4. Time Wave (3:43)
5. The Wait (4:12)
6. Pandemonium (8:01)
7. The Pandy’s Are Coming (4:25)
8. Empire Song (2:45)
9. Wardance (4:08)
 
Durée totale : (3:09:23)