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The Hickey Underworld

The Hickey Underworld

The Hickey Underworld

par one minute in the dream world le 10 novembre 2009

3,5

26 octobre 2009 (Naïve)

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Bonne petite surprise, venue de Belgique et plus précisément d’Anvers, que ce premier album de The Hickey Underworld, qui pratique une sorte de post-hardcore virulent, décliné sur dix titres bien ficelés et non-figés dans ce carcan. Forts de premières parties de groupes tels que The Bronx, Das Pop, MC5, Dinosaur Jr., dEUS et les Von Bondies, Younes Faltakh (chant et guitare), Jonas Govaerts (guitare), Sebastiaan Weyler (basse) et Jimmy Wouters (batterie) mettent cette expérience à profit (ils jouent ensemble depuis le début des années 2000) pour composer et sortir, donc, ce premier opus.

Celui-ci reflète bien la cohésion trouvée par les Belges, de même qu’une certaine diversité dans les titres, et si la plupart des morceaux présentés ici sont assez puissants, The Hickey Underworld, signé par le label français Naïve (autre preuve tangible de l’attrait qu’il exerce) sait se faire plus modéré, moins frontal. Cela fait qu’à l’arrivée, on trouve une réalisation d’ensemble bien équilibrée, jamais gratuitement brutale. On pense même à At the Drive In sur l’intro de Zero Hour, en moins vivace et avec un lyrisme plus prononcé même si ce morceau introductif, c’est à noter et c’est plutôt surprenant, n’atteint pas les sommets. On craint alors d’avoir à affronter une série de morceaux bons sans être complètement convaincants, et un album vite oublié, faisant à peine sensation l’espace de quelques semaines, mais c’est compter sans l’ingéniosité des anversois, qui dès Sick Of Boys, haussent le ton et intensifient leur discours. Et quand arrive Blonde Fire et ses attaques de guitares furibardes, jouant merveilleusement sur l’opposition clarté/dissonnance, saccadé et diablement entrainant, on se trouve définitivement sur les bons rails, ceux d’un rock tranchant et débridé mais ne manquant aucunement de réflexion et de subtilité. La voix se fait d’ailleurs plus "émotionnelle" en certaines occasions, repartant ensuite dans un débit plus colérique, ou reste à mi-chemin des deux comme sur Zorayda.

On pense aussi aux lillois de Tang, auteurs d’un très bon Another Thousand Days, Out Of This World il y a maintenant trois ans, et si The Hickey Underworld ne surprend pas vraiment, il a le mérite, sur ce disque éponyme, de s’adonner à la pratique d’un genre encore peu chargé en groupes et en albums de renom. La modération qu’il s’impose (Future Words) ne nuit en rien à sa bonne tenue, d’autant qu’une certaine explosivité anime le titre suivant, Mystery Bruise, qui livre même des sonorités mélodiques fleurant bon les 90’s.
Une énergie salvatrice dope ensuite Of Asteroids And Men... Plus Added Wizardry, au break bien amené, alors que Blue World Order, calme en apparence, dégage beaucoup de sensibilité. Et les protégés de Younes Faltakh réussissent à rendre ce procédé efficace, vigueur et douceur pactisant sans soucis et amenant à des morceaux solides et consistants, sans temps morts. On se réjouit ensuite du bondissant Flamencorpse, que Jonas Govaerts booste de ses guitares inspirées, et qui rend bien compte de l’adresse dont le groupe fait preuve dès lors qu’il s’agit d’associer lyrisme enfiévré et fougue non-retenue.

Enfin, c’est justement un VRMNSMR doux-amer qui ferme la marche sur une note probante, et nous permet d’oublier définitivement un début d’album hésitant, les trois-quarts de ce disque étant d’un niveau supérieur à la moyenne et l’ensemble digne, donc, d’une attention soutenue et régulière.
Et cet opus, s’il ne révolutionnera pas le genre, lui apportera néanmoins une contribution de poids et parviendra sans doute à l’avenir à assurer à The Hickey Underworld une place enviable sur l’échiquier européen, si ce n’est à une échelle plus étendue encore.



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tracklisting :
 
1. Zero Hour (3:36)
2. Sick Of Boys (3:05)
3. Blonde Fire (3:40)
4. Zorayda (3:31)
5. Future Words (4:01)
6. Mystery Bruise (2:46)
7. Of Asteroids And Men... Plus Added Wizardry (6:18)
8. Blue World Order (4:34)
9. Flamencorpse (3:13)
10. VRMNSMR (4:00)
 
Durée totale : (38:45)