Incontournables
The Inner Mounting Flame

The Inner Mounting Flame

The Mahavishnu Orchestra

par Milner le 8 mai 2005

paru en août 1971 ( Columbia / Sony Music)

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Milieu des années 70. Pendant que chez la perfide Albion naissait le mouvement punk, réveillant une musique rock moribonde, le pays de l’Oncle Sam se noyait depuis déjà fort longtemps sous le son californien. Une inondation, voire un tsunami, déferlait sur les ondes FM, dégueulant un flot de hits aux écumes douces. À l’époque, il n’était pas rare qu’un album progressif devienne un chef-d’œuvre du moment qu’il brassait de multiples influences comme le rock, le blues, le jazz et pour peu que tout cela soit prétexte à un voyage intemporel dans un nouvel univers musical. Pourtant, rien de cela n’est en commune mesure avec le premier album de The Mahavishnu Orchestra datant effectivement de ... 1971.

En cette année de gueule de bois où les amateurs de décibels attendaient le nouveau messie depuis la mort de Hendrix, le guitariste-compositeur John McLaughlin, originaire de Leeds, apparu à la face du monde accompagné d’un super groupe international où tout d’un coup, il n’était plus question de fusionner jazz et rock (bricole dont notre Anglais s’était déjà adonné, sois-dit en passant) mais d’y insérer en plus des éléments de musique classique européenne et indienne le tout saupoudré de country américaine et de folk celtique. Auparavant auréolé d’une solide réputation dès son arrivée en Amérique en 1969 aux côtés de Miles Davis et armé d’une guitare à double manche reconnaissable entre toutes grâce à un jeu de guitares tellement ébouriffant et novateur, McLaughlin fut aidé dans sa tâche par le batteur panaméen à la frappe de mule Billy Cobham qui emmène la rythmique vers des hauteurs insoupçonnées comme sur le monstrueux Awakening où le violon du seul ricain du quintette Jerry Goodman se retrouve en déliquescence avec le reste des instruments alors qu’il est censé être l’élément apaisant. Le Tchécoslovaque Jan Hammer montre ici toute sa dextérité aux claviers et son goût du défi sur la somptueuse The Dance Of Maya.

Quant au dernier musicien, le bassiste irlandais Rick Laird, sa basse électrique devint une partie intégrante de The Inner Mounting Flame ; il suffit pour s’en convaincre d’écouter A Lotus In Irish Streams et de se rendre compte que The Mahavishnu Orchestra n’était ni plus, ni moins qu’un groupe de compositeurs où chacun apportait ses propres idées en délaissant les egos au vestiaire. Non content d’être un album précurseur, The Inner Mounting Flame devint même un hit au Billboard et nombreux sont les guitaristes directement inspirés de McLaughlin. Incroyablement frais près de quarante ans après sa publication, ce disque reste un monument du jazz et prouve une nouvelle fois que ce style est bien plus moderne que ne le laisse suggérer son auditoire.



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Tracklisting :
 
1- Meeting Of The Spirits (6’52")
2- Dawn (5’10")
3- Noonward Race (6’28")
4- A Lotus On Irish Streams (5’39")
5- Vital Transformation (6’16")
6- The Dance Of Maya (7’17")
7- You Know, You Know (5’07")
8- Awakening (3’32")
 
Durée totale : 46’37"