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The Very Best Of Freddie Mercury Solo

The Very Best Of Freddie Mercury Solo

Freddie Mercury

par Milner le 10 octobre 2006

3

paru le 4 septembre 2006 (Parlophone / EMI)

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La sortie du DVD Lover Of Life, Singer Of Songs est une aubaine. Non pas que ce support présente un réel intérêt. C’est une succession de vidéo-clips et de jolies images, et encore... L’aubaine, c’est que EMI fait paraître simultanément une nouvelle compilation de la très disparate carrière solo de Freddie Mercury, ex-chanteur et leader du groupe Queen, le jour où il aurait eu 60 ans. Si c’est pas du marketing, ça ! Voici donc le dernier caprice de la maison-mère de Parlophone. Au moins, reconnaissons que l’œuvre de Freddie King Mercury échappe à la routine : ses albums sont tous de qualité très différente, suivant qu’ils correspondent à tel ou tel projet donné. On sait trop bien qu’en France, Mercury reste avant tout l’homme de Queen. Tout juste accepte-t-on que sa musique soit entonnée par la castafiore Montserrat Caballé. Quant aux autres aspects de sa personnalité musicale si haute en couleurs, ils semblent ne jouir que de très peu de crédit auprès de la cohorte de ses admirateurs patentés.

Mais, qu’est-il arrivé à Freddie Mercury dans les années 80 ? Simplement, au moment où son groupe s’accorde ses premières véritables vacances depuis dix ans, s’entasse une somme de chansons qu’il désirait enregistrer depuis longtemps. Pourtant, sa carrière solo ne comporte que deux albums et une bonne dizaine de singles dont le premier sous son nom Love Kills date des séances de travail de The Works de 1983, enregistré avec Giorgio Moroder à Munich comme la plupart de ses chansons. Pour dire à quel point certains ont assimilé Queen à son chanteur, c’est que sa carrière solo leur semblait pratiquement identique au répertoire hors-norme du groupe de Sa Majesté. Et effectivement, on y trouve un peu de tout : titres taillés sur mesure pour la radio à des ballades surchargées de pseudo tendresse (There Must Be More To Life Than This), salade synthé-pop puisque l’auditeur aura vaguement l’impression d’avoir à faire avec des morceaux polis comme une hanche de prothèse (I Was Born To Love You, Love Me Like There’s No Tomorrow) et un album de pop opéra (décrié en son temps par la presse musicale classique). Tout l’art de défier le bon goût et de ne pas s’enfermer dans un carcan musical où paresse et ringardise avancée pourrait venir trop rapidement, au hasard d’une promenade sur un boulevard en bord de mer. C’est de ce principe qu’il faudrait toujours envisager la musique de Mercury. Malgré quelques versions remixées par l’entourage extérieur du défunt homme (une constante chez EMI depuis la parution du Greatest Hits III de Queen +), cette collection hétéroclite d’une frange du répertoire du sieur Freddie reste cohérente dans son traitement et ça, on peut le concéder.

Comme d’habitude, ce genre de compilation peut être particulièrement frustrante. C’est le cas ici, bien entendu. The Very Best Of Freddie Mercury Solo ne propose rien de bien excitant par rapport aux précédentes compilations qui ont déjà étalées le répertoire grandiloquent du chanteur : quelques titres bien ficelés comme Time et une sorte de I Am The Walrus mercurien (Mr Bad Guy) ou Made In Heaven dans toute sa splendeur pré-album posthume de Queen, pour une fois présentés en version originale. Les connaisseurs auraient volontiers échangé les trois remixes inutiles (The Great Pretender, Love Kills et Guide Me Home, connus depuis des lustres) contre deux ou trois plages supplémentaires issues de The Freddie Mercury Album, par exemple, comme Your Kind Of Lover ou Let’s Turn It On. En revanche, - et telle semble bien avoir été l’idée de base de la publication de ce document -, ceux que les charmes de l’unique 45 tours d’un certain Larry Lurex n’avaient pas laissés insensibles en son temps (1973) trouveront ici de quoi jubiler puisque est enfin proposée sur le circuit officiel la première apparition de Mercury sur une reprise de The Beach Boys (I Can Hear Music) aussi spectorienne que pourrait l’être par la suite un titre comme Funny How Love Is du deuxième album de Queen. La face B proposait une version du Goin’ Back du binôme Goffin / King, reprise en son temps par The Byrds.

Seul hic, bien que ce single servit à l’époque à lancer une future carrière solo de Mercury, il s’agit pourtant bel et bien d’un enregistrement de Queen puisqu’on y retrouve la Red Special de Brian May, témoignage encore plus incongru de la validité d’une telle compilation. Un beau cadeau d’adieu, en quelque sorte... L’intérêt que l’on porte à ce genre de disque-événement s’éteint très vite. Depuis combien de temps n’avez-vous pas écouté The Best Of Bowie ou The Best Of 1980-1990 de U2 ?



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Tracklisting :
 
1- In My Defence (3’55")
2- The Great Pretender (3’28")
3- Living On My Own (1993 radio mix) (3’38")
4- Made In Heaven (4’06")
5- Love Kills (4’30")
6- There Must Be More To Love Than This (3’00")
7- Guide Me Home (2’50")
8- How Can I Go On ? (3’51")
9- Foolin’ Around (3’37")
10- Time (3’57")
11- Barcelona (5’40")
12- Love Me Like There’s No Tomorrow (3’48")
13- I Was Born To Love You (3’40")
14- The Golden Boy (6’07")
15- Mr Bad Guy (4’12")
16- The Great Pretender (Malouf remix) (3’40")
17- Love Kills (Star Rider remix) (3’39")
18- I Can Hear Music (3’29")
19- Goin’ Back (3’35")
 
Bonus Track :
 
20- Guide Me Home (Thierry Lang, piano version) (4’18")
 
Durée totale : 79’03"