Certains disques nous filent entre les doigts. Un jour, on met la main dessus... et c’est l’illumination. Il en va ainsi de To Find Me Gone de Vetiver qui n’est plus très nouveau mais toujours bon à découvrir si ce n’est pas encore fait. Pour les références, elles sont on ne peut plus bonnes, puisque Vetiver n’est autre que le groupe qui accompagne le désormais bien connu Devendra Banhart, ce barde néo-folk des temps modernes que l’on retrouve sur ce disque à la guitare. La situation est donc posée, la musique reste à écouter.

Et dès le début du LP, la ton est donné, mélancolique et intemporel avec Been So Long qu’on ne saurait trop recommander aux fans de douceurs langoureuses (dans le bon sens du terme) et intimistes. Un morceau sublime bien que d’une construction très simple et qui reste à l’esprit longtemps, très longtemps tant son rythme est fascinant et envoûtant. Les voix (masculine et féminine) s’emmêlent au final, délicatement posées sur une guitare acoustique merveilleuse, ce qui achève de convaincre de la qualité de ce groupe de baroudeurs des étoiles.

La suite ne sera pas forcément toujours aussi parfaite mais qu’importe, la qualité est presque absolument toujours là, ce qui relève du prodige. Chaque chanson est poignante à sa façon et transporte dans une atmosphère étrange à la fois familière et nouvelle. Un beau voyage au pays des folkeux new generation qui permet de se rendre compte qu’Andy Cabic, le leader de la formation, n’a rien à envier à son collègue Devendra. On voit alors que le musicien possède son véritable univers musical, d’un calme apaisant rarement bouleversé (sauf sur la surprenante Red Lantern Girls où l’électricité intervient soudainement au cœur de cet océan acoustique.) En effet, les guitares ne sont jamais agressives et toujours sources d’évasion, représentant une sensibilité délicate et une humanité belle à entendre.

Enfin, pour résumer la chose, toute personne qui cherche un album à écouter pour la route des longs voyages, un album calme, serein, plein d’intérêt pour l’homme, pourra s’arrêter sur ce choix. To Find Me Gone s’impose comme une perle intemporelle en ce début de millénaire. Ouf..., merci Andy Cadic. Les gens comme ça sont précieux.