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Yank Crime

Yank Crime

Drive Like Jehu

par Parano le 9 janvier 2007

4

paru en 1994 (Uni / Interscope)

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Une pépite punk. Loin de la galaxie marketing où les groupes fraîchement décoiffés, savamment négligés et habilement formatés gravitent autour du soleil Billboard, brille une étoile à l’éclat intense. Le big bang n’est rien à côté de Drive Like Jehu, qui signe ici un chef-d’œuvre de rage céleste. Que vous y croyez ou pas n’a aucune importance. Yank Crime est un album phénoménal. Oubliez les déjections neo-metal, le powerchord étriqué de Californie et ouvrez grand les oreilles. Ces types savent quelque chose que nous ignorons, alors ils hurlent, éventrent leurs guitares, défoncent les murs (Here Come The Rome Plows, Golden Brown), et lorsqu’ils ont toute notre attention, ils dressent un mur de bruit hypnotique (Luau) avant de s’écrouler en faisant pleurer leurs amplis (Sinews).

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Ne laissez pas ces types entrer chez vous !

Ironie de l’histoire, le groupe est devenu vraiment populaire le jour où il a cessé d’exister. De 1990 à 1994, la comète Drive Like Jehu, feu et glace mélés, a laissé dans son sillage deux albums fondateurs. Trop abrasive pour les gamins, trop complexe pour les headbangers et trop violente pour tout le monde, la musique de Drive Like Jehu a néanmoins atteri chez Interscope, après un passage chez les indépendants de Headhunter/Cargo. Yank Crime sonne comme l’hallali d’un rock trop précieux pour être dévoilé au grand public, accaparé par ses idôles. À l’issue de cette odyssée cataclysmique, chacun des membres de Drive Like Jehu est parti à l’assaut de nouveaux univers : Le batteur Mark Trombino a enregistré et produit quelques groupes de foire (Jimmy Eat World, Blink 182), le bassiste Mike Kennedy est retourné sur les banc de la fac. Rick Froeberg, chant et guitare, et John Reis, guitare, sont impliqués dans les chaotiques Rocket From The Crypt et Hot Snakes. Avant de retourner au néant, ces types ont terrorisé quelques gentils ados, tels que Maynard de Tool ou Omar de At The Drive-In, assurant ainsi le relève du rock bruyant, furieux et étincellant.

À présent, tout est dit. Jetez-vous sans plus tarder sur cet album, qu’il faudra aller chercher loin, très loin, car il est introuvable dans cette partie de l’univers. C’est une comète qui est venue percuter la terre quand je l’ai glissé dans la platine. Vous voilà prévenus !



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Tracklisting :
 
1- Here Come The Rome Plows (5’44")
2- Do You, Compute (7’12")
3- Golden Brown (3’14")
4- Luau (9’27")
5- Super Unisson (7’24")
6- New Intro (3’32")
7- New Math (4’06")
8- Human Interest (3’24")
9- Sinews (9’12")
10- Hand Over Fist (4’24")
11- Bullet Train To Vegas (2’40")
11- Sinews (original version) (9’32")
 
Durée totale : 69’09"