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mercredi 15 avril 2015
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par Fran le 22 novembre 2005
sorti en mai 2005 (Discos Nortesoul / Skydog)
Coimbra : sa cathédrale du douzième siècle, sa glorieuse université heptacentenaire et désormais, son rock’n’roll. Forte population estudiantine rime souvent avec furieuses comptines et Paulo a su y trouver matière à fomenter un nouveau groupe. La ville haute a tremblé et c’est maintenant toute l’Europe qui s’apprête à vibrer.
Aux manettes donc, Paulo Furtado, alias The Legendary Tiger Man, de retour au pays et qui n’a pas omis d’emmener dans ses valises des influences américaines qu’il a pu savamment explorer durant ses années passées outre-atlantique. Ici, pas de fado mais un bluesy-rock explosif, à l’image du bien nommé Blues Explosion, saupoudré d’un sens du collectif et d’une audace musicale qui rassure en ces temps de "Retour au Rock" où l’attitude et le look comptent davantage que la musique elle-même.
Titre biblique, pochette suggestive, la thématique religieuse est constante et évoque immanquablement les premiers disques de blues. Mais Wraygunn ne prêche pas dans le désert et sait habilement intégrer des sonorités plus variées -voire incongrues- à ses compositions. Sur Soul City, le groupe ose l’utilisation d’un discours de Martin Luther King auquel il adjoint guitare rugissante, accents soul et samples. Le résultat est ébouriffant et le combo prouve d’entrée son appétit vorace pour le mélange des genres. Don’t You Know débute comme une gentille chanson country, puis subit les assauts répétés de scratchs old-school et termine finalement sa course en véritable gospel. Sans jamais tomber dans la caricature, l’équipée sauvage continue sa chevauchée fantastique, bénéficiant d’une section rythmique au poil et se permettant toutes les extravagances : bruitages à la B-52’s (Drunk Or Stoned), road-blues stonien (I’m Your Lover Man), boîte à rythmes minimale à la Peaches (Hip) ou reprise d’un standard disco (There But For The Grace Of God Go I). Ce dernier est interprété par Raquel Ralha dont le timbre de voix rappelle par moments celui de Klaus Nomi. D’un lyrisme transcendant, la demoiselle constitue en fait le contre-balancement idéal à la voix rageuse et sexuelle de Furtado.
Si l’on se réfère au passage sus-nommé par le titre de l’album, voilà ce qui y est dit : "Il n’y a aucun souvenir des temps anciens ; quant aux suivants qui viendront, il ne restera d’eux aucun souvenir chez ceux qui viendront après." On ne sait si ces mots leurs seront prophétiques, mais le moins qu’on puisse dire c’est qu’avec des disques pareils, ils n’en prennent pas le chemin...
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