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par Parano le 17 mars 2009
paru le 16 février 2009 (Wichita/Cooperative Music)
Les bons disques, c’est comme la crise. Ils frappent toujours les Etats-Unis avant d’échouer chez nous. Ainsi, le nouvel album de The Bronx déboule dans nos villes (et nos campagnes), trois mois après sa sortie officielle. Triste hiver, morne Noël, pour tous les amateurs de gros son. Il a fallu compter sur le seul retour d’AC/DC pour satisfaire nos pulsions infernales. Enfin, bon, bref, mieux vaut tard que jamais. Pour ceux qui ne connaissent pas, et refusent de mourir idiots (uniquement par peur de la mort), rappelons que The Bronx, c’est ce combo californien qui ressuscite Black Flag. Ne croyez pas les Inrocks qui parlent du MC5, ils ne connaissent que Kick Out The Jams, ils sont nuls. Ne croyez pas non plus ceux qui parlent des Stooges, depuis 2002, tout ce qui braille en agitant la tignasse est associé aux frères Asheton, c’est indécent. Le marketing journalistique est, décidément, plus réducteur qu’une chimiothérapie chez les indiens Jivaros.
En 2003, The Bronx a botté pas mal de fesses avec son premier album éponyme, sorti sur son propre label (White Drugs), tandis que les grosses méméres A&R et Island Records lui faisaient des avances. Second opus en 2006, toujours éponyme. Et récidive, donc, cet automne. Entre temps, le revival rockn’roll (Datsuns, Jet, Distillers) a sombré, propulsant le roturier Josh Homme sur le trône heavy, tandis que les morts vivants Hetfield et Young faisaient le siège de la forteresse mainstream. A l’évidence, The Bronx ne prétend à rien, si ce n’est perpétuer une certaine tradition rock : bruit, sueur, révolte. Le genre de groupe, ignoré par son époque, qui casse la baraque 10 ans plus tard, parce que tu vois, coco, l’esprit rock, c’était ça.
The Bronx seraient-ils les Ramones hardcore des années 2000 ? Peut-être. Suffit de voir la dégaine du bassiste pour s’en convaincre. Musicalement, on retrouve la même fougue adolescente, le même sens de la mélodie, caché sous la hargne et les éructations. Ajoutez à cela une conscience sociale plus aiguisée qu’un croc de boucher, et vous aurez une idée du truc. L’ensemble reste très plaisant, le fun n’est jamais loin, et le groupe a l’intelligence de ne pas jouer les gros bras. Il faut absolument jeter une oreille au délire latino du groupe, sobrement intitulé Mariachi El Bronx (trompette inside !). Humilité, rage, talent, et indépendance. Que du bon, on vous dit.
Nb : l’album est disponible en streaming sur le Myspace du groupe.
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