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mercredi 15 avril 2015
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par Vyvy le 12 juillet 2006
paru en octobre 2005 (Tôt Ou Tard)
Depuis 1993 et son premier opus Le Bal Des Oiseaux, Thomas Fersen fait figure d’incontournable de la « nouvelle chanson française ». Moins accessible qu’un Bénabar, moins populaire qu’un Vincent Delerm, ce Parisien maintenant établi en Bretagne a su creuser son chemin dans ce monde assez fermé et dans le cœur de nombreux amateurs.
Son sixième et dernier opus en date, Le Pavillon Des Fous, heureuse surprise de la rentrée 2005 vient ici asseoir un peu plus encore la position de Fersen. Le Fersen se bonifie avec l’âge, preuve en est de sa voix, qui s’affirme de mieux en mieux.
Folie. Les onze compositions de l’artiste, la folie en leitmotiv, dépeignent chacune, un personnage, une histoire, souvent tragique. Un géant au prénom de fleur que l’auteur imagine assassin dans le premier titre (Hyacinthe), une chienne à l’odeur marquée qui partage le quotidien de l’artiste :
Zaza ma chienne, t’es parfuméeMais j’t’aime quand même, j’suis enrhumé.
Des discussion avec Zaza, on passe aux discussions avec son squelette :
Squelette mon chéri, tu es logé, tu es nourriSquelette tu es blanchi, oui mais le lit n’est pas garniTrouve-toi une amoureuse mais pas trop chatouilleusePour jouer aux osselets dans le placard à balais.
Les animaux, omniprésents dans les œuvres antérieures de Fersen (La Chauve Souris) ici encore sont de retours. On retient surtout le splendide troisième titre, Pégase, histoire d’un papillon de nuit, qui mourra d’amour pour une belle allumeuse.
Folie, amour. Après la folie, douce dans Le Tournis, dangereuse chez Hyacinthe, on passe à l’amour. Amour envers Maudie, sœur sur laquelle il veille, amour impossible pour une voisine dans La Chapelle De La Joie, amour expansif dans Ma Rêveuse :
Moi l’amour, faut qu’j’en donneCar j’en ai tout une bombonneMoi l’amour, j’en fais donCar j’en ai tout un bidon.
Folie, amour ... et rock’n’roll. En effet, les thèmes choisis par Fersen sont traités d’une manière de plus en plus rock’n’roll (tournant, il est vrai, encore plus sensible en concert). Rock tout d’abord par son invitée sur Maudie. Pour incarner cette folle, se prenant, entre autre, pour la reine d’Angleterre, Fersen a choisi Catherine Ringer (Rita Mitsouko). Rock encore dans l’instrumentation, basse, guitare et batterie accompagnent harmonica, orgue et accordéon. Les mélopées entêtantes que signent l’artiste font part belle a ces instruments. Rock aussi au travers de l’imagerie choisie. Le thème déjà, la folie, le coté sombre, bizarre, déréglé de l’espèce humaine est plus aisément raccroché au rock qu’a une vague « nouvelle chanson française » peu définie et encore moins définissable. La couverture ici encore, référence (involontaire selon l’artiste) à Orange Mécanique...
Avec ce dernier opus, Thomas Fersen réussi a faire encore mieux que le très bon précédent de 2003 (La Pièce Montée Des Grands Jours). Il nous offre un album, qui de nos étagères descend très souvent, tant l’écoute en est plaisante, rafraîchissante et exempte de niaiserie.
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