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Les Space Jahourt En Cavale

Les Space Jahourt En Cavale

Space Jahourt

par Vyvy le 6 février 2007

3

paru en juin 2006 (FAZM Recordz)

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Les Space Jahourt font, si l’on veut bien les croire, dans la chanson française post-apocalyptique joyeuse. Confronté à tant de vocables inusités, le pauvre critique se réfugie derrière une pile, un monceau de dictionnaires pour essayer de déchiffrer, à défaut du message, au moins le nom de ce collectif dézingué.

Page 412, je lis "chanson française" : là on voit à peu près, un sombre mélange de musette, de chanson de rue, de chansons-textes pédantes, protéiforme qui abrite le pire comme le meilleur (consensualisme de la critique qui se retient de donner deux exemples...). Mais, "post-apocalyptique" nous surprend et nous plonge donc dans les méandres des définitions :

Apocalyptique :
-* premier sens : de style apocalyptique style symbolique, visionnaire, et souvent obscur, à la manière de celui de l’Apocalypse
-* deuxième sens : qui concerne l’Apocalypse en tant qu’elle décrit la fin du monde

Dans un cas (style post-visionnaire, post-obscure à la manière de la post-apocalypse) comme dans l’autre (post-fin du monde), l’adjectif promet du jamais entendu, une belle claque décibellienne. Le nom posé, le genre dévoilé, présentons donc ces joyeux lurons. Saxos, clavier, basse, batterie, braillements, accordéon, les Jahourts aux doux noms de Ben Se Gratte, DJ Deon, l’Animal, Dr Kananga, Trente Deux et Master Crisps, se produisent toujours avec un ou plusieurs amis, ce qui donne à leur concerts une impression d’attroupement. L’emballage artistique de l’œuvre des Jahourt est à la fois spéciale et diablement commune. Bouhh, un Père Noël avec un T-shirt « Medef » et une kalachnikof, un méchant « djeudj », un dragon, une femme au décolleté ravageur, quelques voitures, un Super Mario®, un Mickey en deltaplane... bref, ils se sont amusés même si au final ça fait brouillon, on sent que la joie de vivre habite ces jeunes gens de Toulouse.

La précieuse œuvre (promotionnelle) entre nos mains ne contient que 4 titres. Quatre titres pour cerner un tel animal n’est certes pas suffisant, on fera donc du mieux possible. Petite puce à l’oreille, Master Crisps a abandonné la crémerie de l’espace pour quelques temps se mêler au plus connu Babylon Circus.... Et grande surprise, le post-apocalyptique joyeux, c’est pas très original ! Un mélange entre La Rue Kétanou, Mano Solo pour quelques intonations de voix (la similarité s’arrêtant là), voire du Peuple De L’Herbe, Babylon Circus évidemment, voilà ce que ça donne, la musique post-fin du monde. Nappées d’electronica, de saxophones ou de musette, les exploits vocaux du chanteur sonnent bien hors-propos lorsqu’on les découvre seul chez soi. Et pourtant, ils ne sont pas dénués d’un certain talent d’artisans de la langue française, et les instruments sont maniés par des connaisseurs. Sans fumisterie, ils font de la chanson de rue picorant un peu à droite comme à gauche et ce serait mentir de nier le fait qu’on s’amuse bien à écouter TER ou Jack Au Far West et que c’est même bon dans son genre, mais non, décidément non, ce n’est pas de la musique à coucher sur album !

Alors oui, pour reprendre les mots d’un confrère « C’est pêchu ! C’est festif ! », Entendez par cela : « C’est très sympa de tomber sur eux, un soir, saôul, au coin d’une rue avec des copains ou dans un festival. Mais ailleurs ? Euh.... »



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