Dernière publication :
mercredi 15 avril 2015
par mot-clé
par index
par Parano le 7 juillet 2009
DVD paru le 12 mai 2009 (Naïve)
Voila un DVD surprenant. On se doutait qu’avec Girls In Hawaii, les lieux communs du rock’n’roll seraient malmenés. Ces gars là trimballent une image d’austérité rêveuse, largement alimentée par une musique et une iconographie unilatéralement dépouillées. Ce qu’on n’attendait pas forcément du groupe belge, c’est le spleen léger qui semble habiter leur quotidien, en tournée. Des doutes ? La lassitude, déjà ? Une absence, en tout cas, comme le suggère le titre du coffret : Not Here .
Sur scène, le sextuor assume sans faillir son statut d’étoile montante. Un premier DVD nous permet de (re)découvrir l’essentiel de leur discographie (13 titres), au cours de différents concerts à domicile. La réalisation est soignée, le son impeccable, et la prestation de qualité. Girls In Hawaii est indéniablement taillé pour la scène, où sa pop indé naïve sait hausser le ton et faire chavirer la foule.
Une série d’images en chansons (mini films selon la pochette) complète cette première galette : béton orphelin, forêt de Blair (en tout cas, ça y ressemble), mornes paysages balayés par une caméra autiste, chair statique, et pas l’ombre d’une guitare ou d’un sourire, pour soulager la pesanteur de l’intention. Une plongée dans l’univers désenchanté des GIH qui prend à contre-pied tous les standards du genre. Aucune chance de voir ça sur MTV.
Le meilleur de Not Here tient sur le second DVD. Un documentaire de 92 minutes, réalisé par Christopher Yates, pendant la tournée de l’album Plan Your Escape . Un film artistique qui interpellera autant les amateurs de video que les fans de rock. Un road movie onirique à la sauce indé, où l’errance du groupe ne s’interrompt qu’une fois les amplis branchés. Imaginez Gus Van Sant chez les frères Dardenne, et vous aurez une idée du résultat. Un ton résolument iconoclaste, qui révèle un groupe talentueux mais également perplexe. L’enthousiasme juvénile des débuts a fait place à une incrédulité mature, et les jeunes garçons semblent vivre un rêve éveillé. Si bien qu’on se demande si ce film est destiné aux fans, ou au groupe lui-même, comme preuve de la réalité de cette longue tournée (10 mois).
Une belle réussite, donc, qui sort Girls in Hawaii du ghetto indé et lui confère une aura artistique nouvelle, amplement méritée.
Répondre à cet article
Suivre les commentaires : |