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Photographs And Memories - His Greatest Hits

Photographs And Memories - His Greatest Hits

Jim Croce

par Kris le 3 octobre 2006

3,5

paru le 1er janvier 1974 (Atlantic Records)

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Jim Croce, de son vrai nom James Joseph Croce, est l’un de ces artistes que l’on connaît, sans réellement les connaître. Il n’a certes pas eu la plume de Nick Drake ou d’Elliott Smith, ni le statut d’icône de Kurt Cobain, d’Ian Curtis, mais Jim Croce a comme un point commun avec ces étoiles célestes de la musique, et pas des moindres. Au faîte du succès, Jim Croce meurt tragiquement dans un accident d’avion à l’âge de trente ans, laissant derrière lui une ribambelle de chansons parfumées de cette élégance folklorique qu’avait su leur insuffler leur regretté auteur.

Mais revenons-en début, commençons par le commencement. Jim Croce n’est pas de ceux dont la vie atypique fait rêver et impressionne. Studieux et sans trop d’histoire, le jeune Jim ne songe à devenir musicien qu’à l’âge de vingt-deux ans, cette même année 1965 ou il rencontrait celle qui devait devenir sa femme, Ingrid. Très rapidement, Jim et Ingrid se mettent à tourner, faire les bars et restaurants où l’on voulait bien d’eux pour se produire devant un public. D’abord doté d’un répertoire restreint, reprenant du Joan Baez ou du Woody Guthrie, les deux jeunes musiciens de Philadelphia s’étoffent pour arriver à un panel de chansons impressionnant, voguant allégrement entre folk, rock’n’roll et country. En 1968, Jim et Ingrid Croce sont remarqués et sont encouragés à aller enregistrer à New York. De tournées épuisantes en concerts infructueux, dégoûté par le business régnant autour de la musique à New York, la désillusion s’empare de Jim Croce qui décide de revendre tous ses instruments à l’exception d’une guitare qu’il gardera précieusement. Il s’installe en Pennsylvanie avec sa femme où il trouve un job de conducteur de camions et travaille sur les chantiers pour payer le loyer. Cette période de sa vie lui aura permit d’écrire de nombreuses de ses futures chansons dont New York’s Not My Home relatant son épisode malheureux dans la Big Apple.

En 1970, c’est le tournant fatidique. On le sait, la grande Histoire de la musique nous l’a démontrée à maintes reprises, le destin se joue parfois à quelques rencontres-clés. Celle-ci est de taille pour Jim Croce. La rencontre avec Maury Muehleisen est une aubaine pour la chanteur en trouvant en Muehleisen un artiste complet avec qui il pourrait travailler. Guitariste, pianiste, auteur, chanteur, compositeur, Maury Muehleisen sera le tremplin que cherchait Jim Croce pour se remettre sérieusement à la musique. Et la collaboration sera plus que fructueuse. Si au départ, Jim Croce était celui qui accompagnait Maury Muehleisen sur scène, plus ils jouaient ensemble, plus l’alchimie s’imposait d’elle-même. Jim devait être l’homme de façade dont la voix limpide servait à merveille les compositions travaillées et sculptées de Maury. Tout va alors très vite pour Jim Croce qui possédait un répertoire très large qu’il ne lui suffisait alors plus qu’à enregistrer en studio.

Malheureusement, le succès ne durera que trois ans pour Jim Croce. Trois ans qui auront vu des petits trésors folks faire leurs apparitions. Cette compilation retrace parfaitement l’univers musical du moustachu folklorique. Jim Croce avait l’art et la manière de composer de ces chansons magnifiques qui marquent, qui s’impriment et qui ne s’oublient pas. Toujours fricotant avec le thème de l’amour (I’ll Have To Say I Love You In A Song), du temps qui passe (Photographs And Memories), de l’ode sentimentale (Time In A Bottle écrite pour son fils), Jim Croce savait les interpréter de manière très sobre, dont la nuance vocale et le ton calme parlait directement à la partie gauche du cerveau. Les arrangements et les compositions éthérées de Muelheisen faisaient également leurs effets. Jim Croce savait cependant parfois forcer sur les cordes de son indispensable guitare et sur les cordes vocales qui étaient les siennes pour balancer un peu plus dans une country conviant ambiance cuivrée et folk à la table. Ses deux plus grands succès You Don’t Mess Around With Jim ou bien Bad, Bad Leroy Brown classé numéro un des singles aux Etats-Unis ont permis à Jim Croce de s’acquérir une petite notoriété.

Un tragique accident d’avion le 20 septembre 1973 coûte la vie à Jim Croce, 30 ans, et Maury Muelheisen, 24 ans. Croce nous laisse donc pour seul souvenir de ce succès éphémère une trop petite poignée de CD. Il aura probablement connu une faste carrière au côté de Simon And Garfunkel, James Taylor et autre Cat Stevens. Bonne carrière, on ne le sait pas, mais ce que l’on sait c’est que le destin nous aura encore privé trop tôt d’un musicien de talent. Ce crash d’avion a eu lieu un jour avant la sortie officielle de son troisième album. I Got A Name. Le sien était Jim Croce.



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Tracklisting :
 
1. Bad, Bad Leroy Brown (3’00")
2. Operator (3’47")
3. Photographs And Memories (2’07")
4. Rapid Roy (2’44")
5. Time In A Bottle (2’26")
6. New York’s Not My Home (3’07")
7. Workin’ At The Car Wash Blues (2’31")
8. I Got A Name (3’11")
9. I’ll Have To Say I Love You In A Song (2’32")
10. You Don’t Mess Around With Jim (3’01")
11. Lover’s Cross (3’04")
12. One Less Set Of Footsteps (2’47")
13. These Dreams (3’13")
14. Roller Derby Queen (3’27")
 
Durée totale : 40’57"