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mercredi 15 avril 2015
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par Milner le 27 septembre 2005
paru le 2 février 1999 (Creation Records / Sony Music)
Moins jeune, moins rapide, moins enflammé que leur alter ego yankee de The Offspring, 3 Colours Red a également le désavantage de ne pas bourdonner de la rage contenue des adolescents à problèmes d’Orange County lassés de vivre dans un morne paradis républicain. Ce groupe est pourtant une institution en Angleterre où il est l’un des seuls groupes punk-rock des années 90 à avoir obtenu un quelconque succès. Oscillant entre l’univers musical de Stone Temple Pilot et de Stiff Little Fingers, le groupe (baptisé en hommage à la trilogie cinématographique de Krzysztow Kieslowski) a écumé tous les bars et pubs du Royaume de Sa Gracieuse Majesté avant de se crédibiliser avec la parution de leur deuxième album faussement nommé Revolt. Ici, les quatre londoniens ne semblent pas vouloir mettre le monde à néant mais plutôt essayer de s’imposer comme artistes à part entière.
Paralyse, premier titre et premier single, a le mérite de poursuivre l’atmosphère du précédent album en y ajoutant des chœurs à la Slade au traitement de guitares lorgnant plus vers Machine Head que The Doobie Brothers. Sur Pirouette, une belle mélodie et un riff de guitare percutant aurait pu permettre à ce titre une place dans le Top 20 des charts. Les autres compositions ont également quelque chose de très attirant, à savoir que les morceaux démarrent en plein dans le mille et qu’il n’est pas question d’attendre la fin d’une quelconque intro à la Van Der Graaf Generator pour voir une chanson subitement s’éveiller (Calling To The Outside en est un bon exemple).
Pourtant, Revolt ne serait pas aussi bon sans ses trois meilleures chansons qui confèrent un charme particulier à l’ensemble, totalement absent de l’album précédent. Be Myself et son hymne à la jeunesse façon Nirvana rencontre Gang Of Four demeure un bon témoignage du son 3 Colours Red (cassures, tempos ralentis, explosions soudaines et mélodies accrocheuses). De même, Back In The City possède ce quelque chose poppy qui rend le titre irrésistible dès la première écoute. Enfin, Beautiful Day est selon le propre avis du chanteur/guitariste Pete Vuckovic, « la plus belle chanson jamais écrite par mes soins », tube college radio ricain façonné par un traitement à la The Verve (cordes et claviers à tous les étages) - une des influences en secret de Vuckovic - à l’origine de divergences de directions musicales au sein du groupe mais en contre partie son plus gros succès britannique (le titre échoue aux portes du Top 10 british tout en permettant au combo de l’interpréter sur la scène de Top Of The Pops). Cette ballade hantée est à l’opposée de ce qu’a jusqu’alors composé le groupe et semble être une concession radio pour accessit à la gloire immédiat, ce que lui reprochera la frange hardcore de leur contingent de fans.
Revolt n’est évidemment pas le futur du rock tel qu’on l’image dans ses rêves les plus mouillés mais représente une part infime néanmoins non négligeable du panthéon de la musique rock des années 90.
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