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mercredi 15 avril 2015
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par one minute in the dream world le 13 octobre 2009
paru en mai 1989 (Homestead)
Ceux qui aiment un groupe actuel comme The Pains Of Being Pure At Heart, mais aussi et surtout ceux qui, tout comme moi, font preuve d’une véritable adoration pour la noisy-pop des 90’s, savent d’une part que sans les Pastels, ce groupe n’aurait jamais signé un tel album, et d’autre part, que ce Sittin’ Pretty est un album majeur dans ce style. A la croisée des genres de l’époque, entre shoegaze, pop plus mélodique et lézardes noisy, ce disque bref et n’incluant aucun titre ne serait-ce que "moyen" est peut-être même l’équivalent, en moins directement bruitiste, d’un Loveless ou d’un Isn’t Anything. Il semblerait d’ailleurs plus proche de ce dernier, voire de Ecstasy And Wine, car moins déconstruit que Loveless et nettement plus pop, et porteur de plages noisy à l’effet similaire à ceux des deux autres opus précités.
Nothing To be Done et ses deux voix qui se complètent, naïves et touchantes, débute d’ailleurs sur une note pop aux relents bruyants modérés, les guitares y allant toutefois de leurs petites interventions distordues, et s’incruste déjà dans l’esprit de l’auditeur, conquis par ces mélodies enchanteresses et "salies" par ces six-cordes simples, loquaces et efficaces. Ce fracas instrumental prend ensuite de l’épaisseur sur Anne Boleyn, rythmé et crissant, ici uniquement chanté "en mode masculin". On pense d’ailleurs aux frères Reid pour ce ton presque monocorde, linéaire et qui, en dépit de cela, captive irrémédiablement. Sit On It Mother et son harmonica enjôleur le prouve, cette linéarité alliée à un débit soutenu, derrière lequel pointent, une fois encore, des guitares souillées, séduisant de manière irrémédiable. L’entrée en matière est donc d’un certain niveau et Holy Moly, qui réinstaure le chant à deux, confirme l’excellente tenue de l’opus. De constitution ordinaire, sans ajouts superflus et "dénaturants", ce morceau contient ce qui fait l’intérêt premier des Pastels ; rythme soutenu, mélopées soignées et instrumentation énervée, qui part à l’occasion dans des envolées toujours plaisantes et incluant aussi bien des touches pop que des élans noisy déjantés.
Ces vélléités pop, Ugly Town les met joliment en exergue, d’autant plus qu’il bride, sans l’effacer complètement, l’enrobage sonore qui leur sert d’écrin. Puis Zooom, galopant et réhaussé par une basse aux lignes notables (à moins que ce ne soit la guitare, en tous les cas ces motifs sonores sont eux aussi de nature à s’incruster dans un coin du cerveau), renoue avec un allant appréciable...et apprécié. Arrive ensuite Baby, Just For You dont le rythme paresseux permet aux guitares de faire valoir leur vertus, ceci dans un format pop clair comme dans leurs moments plus..."larsenisés", dirai-je maladroitement mais de façon à bien résumer la teneur de ce morceau. C’est ensuite un Ditch The Fool massif, s’étirant sur près de huit minutes très tapageuses, une batterie digne de celle que "pratiquait" Bobby Gillespie sur Psychocandy accentuant le côté lourd, hypnotique et presque martial de la chanson, qui se présente. Et là, c’est d’ailleurs aux Black Angels que l’on pense en tout premier lieu, l’effet psyché allié à ces rythmes pesants s’avérant digne des morceaux de la formation texane. Passé ces fulgurances soniques, les Pastels optent ensuite pour le retour à une pop pure sur un Sittin’ Pretty aux ornements raffinés, nous montrant en cette occasion leur aisance dans ce domaine tout en nous offrant des petites touche bluesy, à la guitare, surprenants.
Enfin, Swerve, assez court et ouvertement noisy -c’est tout de même l’un des maîtres mots de cet article et donc l’un des éléments prépondérants de l’album, ne l’oublions pas-, met fin à ce Sittin’ Pretty inévitable de belle manière et en résumant bien, de plus, la démarche de ses auteurs.
Ce disque est donc, vous l’aurez compris, une pièce maitresse, presqu’avant l’heure, de la mouvance 90’s, et s’écoute d’ailleurs encore très bien à l’heure actuelle, avant ou après les productions de leurs "disciples" The Pains Of Being Pure At Heart.
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