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Spiritual Black Dimensions

Spiritual Black Dimensions

Dimmu Borgir

par Milner le 20 décembre 2005

3

paru le 8 mars 1999 (Nuclear Blast / Wagram)

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On savait que quand le rock nourrissait de noirs desseins de montrer de quoi il en retournait quand il décidait de se montrer sous son jour le plus primaire et le plus brutal, cela pouvait faire très, très mal. Mais alors quand il décide de faire ressortir les vieux démons d’Europe du Nord, de revendiquer une approche historique avec des vocaux ésotériques voire satanistes (qui a dit fascistes ?), cela crée une nouvelle mouvance musicale baptisée black metal qui fait fureur dans les repères extrémistes de toutes sortes. Fer de lance de ce mouvement, ce quatrième album des Norvégiens de Dimmu Borgir est, en un sens, une réussite quasi-parfaite. Ce sextet qui, au départ, pratiquait un black-metal assez cru s’est depuis converti à une forme plus accessible de metal extrême avec Spiritual Black Dimensions et ses ventes ‘colossales’ en Allemagne (90.000 exemplaires vendus depuis sa sortie).

Enrobant leur murs de guitares de claviers glacés parfois carrément romantiques, ces compositions assez sophistiquées refouleront les novices avec ces grosses voix tout droit sorties d’une grotte à grizzlis. Un rapide coup d’œil sur le livret intérieur indique que ces gens sûrement bien élevés ont débauché les maquilleuses de Kiss pour paraître encore plus anonymes (auraient-ils peur de représailles ?) et qu’ils vouent un culte au Moyen Age et ses interdits (The Insight And The Catharsis en est un parfait exemple). Découpé en neuf manifestes, l’album rassemble voix gutturales, alternances de passages speedés et d’ambiances crépusculaires ; on y trouve aussi des mélodies réellement chantées et des chœurs magnifiques qui pourraient avoir été enregistré dans une cathédrale. En comparaison à d’autres disques de metal extrême, la production est suffisamment soignée pour ne pas agresser les tympans fragiles.

Pour les réticents à ce style musical qui ne les transcende pas, on pourrait leur conseiller en priorité l’écoute des morceaux Reptile, Behind The Curtains Of Night Phantasmagoria, Dreamside Dominions, The Promised Future Aeons (les autres titres tombent dans la redite) et surtout la brillante Arcane Lifeforce Mysteria, histoire de se familiariser avec Dimmu Borgir qui n‘a sûrement pas écrit un Reign In Blood en terme d‘agression et de violence mais s‘est contenté de publier un album qu‘on pourrait qualifier comme le The Velvet Underground & Nico du black metal. Amateurs d’étiquettes, restez sur vos gardes, les bêtes du blizzard sont lâchées et vont vous ouvrir les portes d’un nouveau monde mal élevé dans l‘ombre d‘un Black Sabbath dont l‘ombre pollue toujours un peu plus la vue, quitte à transformer ce qui était leur terrain de jeux en cimetière.



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Tracklisting :
 
1- Reptile (5’17")
2- Behind The Curtains Of Night Phantasmagoria (3’20")
3- Dreamside Dominions (5’13")
4- United In Unhallowed Grace (4’22")
5- The Promised Future Aeons (6’51")
6- The Blazing Monoliths Of Defiance (4’37")
7- The Insight And The Catharsis (7’17")
8- Grotesquery Conceiled (Within Measureless Magic)(5’10")
9- Arcane Lifeforce Mysteria (7’03")
 
Durée totale : 49’19"