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Explosions In The Sky

Paris (Le Trabendo)

Explosions In The Sky

Le 27 février 2007

par Giom le 13 mars 2007

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Le Trabendo semble être une salle, de part sa déco, tout droit sortie de l’esprit de DJ Shadow. En y entrant, on se prend à rêver d’un show du maître avec tous les participants du projet UNKLE. Mais là n’est pas le sujet puisque c’est un univers totalement différent qui occupe les lieux ce soir, celui du post-rock et d’un de ses plus brillants représentants, les Américains d’Explosions In The Sky.

Vers 21 heures, ce sont les Nantais de My Name Is Nobody qui ouvrent les hostilités. C’est un plaisir de revoir et réentendre le leader sympathique de cette formation et son son folk-pop intimiste. En 40 minutes, ces fils d’Ulysse déroulent leurs perles, entre chanson sur un grand-père et harmonies vocales parfois très réussies. Vincent Dupas, ce fameux leader et compagnon de label d’autres merveilles nantaises comme This Melodramatic Sauna ou Patriotic Sunday, s’impose en Sufjan Stevens hexagonal. En plus, le jeune homme a de l’humour, promettant au public un « très long morceau de post-rock de 12 minutes pour conclure ». Heureusement, ça ne viendra jamais, pas sûr que le trio aurait su faire... Enfin, une bonne première partie comme on aimerait en entendre plus souvent.

Vingt minutes plus tard, le quatuor texan débarque devant un public conquis d’avance et toujours plus nombreux (le concert originellement prévu à La Maroquinerie a été déplacé au dernier moment au Trabendo, plus grand). Pour l’occasion, Mark Smith nous récite un texte d’introduction en français qu’il semble avoir appris pendant la première partie. Une erreur de pronom personnel à la fin de son speech apportera la bonne humeur dans la salle et achèvera une possible prétention linguistique du guitariste. Enfin, il n’est pas là pour ça, c’est sûr, et il semble plus à l’aise - avec sa capuche, dans un style qui rappelle Johnny Greenwood - guitare au bras. Le groupe se lance donc dans une première partie de concert d’une heure où, comme le post-rock l’exige, plages calmes et plages nerveuses se succèdent. On remarquera une plus grande maîtrise des premières de la part des Texans, occasions d’entremêlements de cordes très aboutis. Le public réagit le plus en reconnaissant les titres qui composent leur meilleur album à ce jour, The Earth Is Not A Cold Dead Place. En conclusion, Smith et les siens offriront même une formidable version du grandiose Six Days At The Bottom Of The Ocean, que certains ont pu entendre en tant que bande sonore du récent film Une Jeunesse Comme Une Autre, hymne magnifique du genre.

Il serait malaisé de comparer Explosions In The Sky à Godspeed You ! Black Emperor ou encore Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra (bref, la scène canadienne) tant la musique des Texans est plus brute et son émotion vient de là, dans la puissance sèche des guitares, énergie pure sans la moindre fioriture annexe. Le jeu de guitare de Smith, très caractéristique, à base de coups de médiator foudroyants, est là pour le prouver. Que l’on aime ou non le genre, il faut reconnaître au groupe une vitalité et une intensité hors-norme en concert. Après une heure de jeu, les quatre quittent le terrain et Smith nous fait des grands « au revoir » au micro, s’excusant pour des problèmes qu’il fallait être bien malin pour déceler. Déception en revanche, il n’y aura aucun rappel, ce que la salle ne semble pas comprendre, qui exhorte le combo à refaire un tour. Elle aura alors le droit au loquace Mark Smith qui viendra à nouveau s’excuser pour les problèmes techniques qui forcent le groupe à en rester là. « Next time, next time. » nous assure l’Américain. Oui, mais bon...



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